Catégorie : Concours commun

Comment la science économique analyse-t-elle le thème du « secret »?

Comment la science économique analyse-t-elle le thème du « secret »?

Je vous propose aujourd’hui un article d’un format un peu nouveau sur ce blog. Il consiste à aborder l’un des thèmes de l’épreuve de questions contemporaines du concours commun des IEP de province via un angle thématique, celui du point de vue de l’économie.

Le thème « Le secret » est a priori un thème qui est plutôt analysé ou évoqué par des disciplines comme la science politique (par exemple, via les ressorts du pouvoir), la littérature (voir à ce sujet mon article sur les références sur le thème du Secret) ou la sociologie. L’économie permet néanmoins, via quelques concepts et modèles simples d’illustrer des arguments sur le thème du Secret.

Je suis personnellement passionné de sciences sociales, et en particulier d’économie, et je ne peux que vous recommander d’utiliser des références tirées des théories économiques qui permettent généralement d’illustrer des arguments de manière percutante et originale. Pour la petite histoire, c’est ce que j’ai fait dans ma copie de culture générale  au concours d’entrée de Sciences Po Lille (vous pouvez lire la copie ici). Le sujet portait sur les liens entre croyance et savoir et j’avais évoqué par exemple les concepts économiques de rationalité et de rationalité limitée.

L’économie s’intéresse au concept de secret via quelques thèmes bien précis (le secret des affaires, les théories relatives à la propriété intellectuelle etc.). Dans cet article, nous allons évoquer le secret via le thème de l’information et des différents niveau d’informations entre des acteurs différents d’un marché. Ce thème est omniprésent dans la science économique, en particulier chez les théoriciens dits « néo-classiques ».

Le théorème du prisonnier

Cette théorie est extrêmement connue, en particulier des lycéens ayant fait un bac Economique et Social. Elle constitue une manière intéressante de montrer que le non partage d’information (ou, pour être plus précis dans ce cas, l’impossibilité de partage d’une information) entraîne, par le jeu des intérêts et des stratégies individuelles, des situations qui ne sont pas les plus adaptées ou les plus enviables pour l’intérêt général (un économiste dirait des situations « sous-optimales »).

Ce théorème a été développé par Alfred William Tucker, un mathématicien expert de la théorie des jeux, une branche des mathématiques ayant beaucoup d’applications en économie. Ce théorème met en cause deux joueurs (deux prisonnier, que la police interroge séparément) qui ont chacun le choix entre nier et dénoncer/trahir l’autre prisonnier. Le cas est présenté comme suit :

  • si les deux prisonnier nient, chacun fera 6 mois de prison.
  • si les deux prisonniers dénoncent chacun l’autre, chacun fera 5 ans de prison.
  • si un prisonnier dénonce l’autre, il sera libéré et l’autre prisonnier fera 10 ans de prison.

On voit rapidement que, si les prisonniers pouvaient communiquer, ils pourraient facilement s’accorder pour nier en bloc, et écoper chacun de 6 mois de prison. N’ayant pas la possibilité de communiquer, chacun des prisonniers va être amené à dénoncer l’autre, puisque quel que soit l’action de son complice, il est plus intéressant pour lui de dénoncer l’autre (si vous n’êtes pas convaincu à ce stade, je vous invite à regarder la matrice des paiements, de l’article wikipedia consacré à ce théorème).

Cet exemple permet de montrer de manière amusante que le secret peut être préjudiciable à tous, de façon logique. Il peut donc vous aider à argumenter en faveur de restrictions des secrets (position qu’il faudra nuancer 😉 ).

Les asymétries d’information

La science économique a également étudié le secret via son aspect de dissimulation volontaire d’information d’un acteur, vis à vis d’un autre. George Akerlof, économiste américain, a  même reçu un « prix nobel » d’économie pour ses travaux sur ce sujet.

Il étudie ce qui se passe lorsque deux acteurs échangeant un bien sur un marché n’ont pas le même niveau d’information relative à la qualité de ce bien. Dans un article célèbre (c’est un des articles d’économie les plus cité au monde), intitulé  » The market for « Lemons » « , il étudie le marché des voitures d’occasion et plus particulièrement des Lemons, voitures de mauvaise qualité.

Le vendeur de la voiture connaît bien mieux que les acheteurs potentiels la qualité intrinsèque du véhicule qu’il met en vente. Sur le marché étudié, on trouve donc deux types de vendeurs :

  • les vendeurs de voitures d’occasion, qui veulent vendre leur voiture d’occasion au prix « normal » du marché
  • les vendeurs de voiture de très mauvaise qualité, qui veulent profiter du prix du marché pour vendre leur mauvaise voiture d’occasion.

La présence de ce second type de vendeur a un effet « pervers » sur les potentiels acheteurs. Ceux-ci deviennent conscients du risque de tomber sur une mauvaise occasion. Une grande majorité de ces acheteurs potentiels va donc soit quitter le marché soit revoir à la baisse leur prix d’achat maximal.

La deuxième conséquence est que les vendeurs de bonne voiture ne vont pas accepter de vendre leur voiture à un prix moindre que leur valeur réelle.

In fine, la conséquence de cette asymétrie d’information, est la destruction/la fin du marché, c’est à dire que les échanges risquent de ne plus se réaliser. On voit donc via cet exemple bien que le secret peut avoir des conséquences néfastes sur les échanges économiques.

Un moyen de lutter contre cet effet pervers peut être la mise en place de contrôles et de normes pour rassurer un certain niveau de qualité des biens vendus. Sur le marché de la voiture, on peut penser au contrôle technique ou aux diagnostics techniques d’électricité ou de gaz pour le marché de l’immobilier.

Le secret peut donc être néfaste pour les échanges, et/ou engendrer des surcoûts pour la société. En parallèle, la présence de comportements de dissimulation d’information pour être un déclencheur, par l’Etat, de mécanisme d’amélioration de la sécurité et de la qualité via la création de normes, de systèmes d’audits ou de contrôle.

L’aléa moral

Le concept d’aléa moral est également un concept mobilisable pour argumenter autour du thème du secret. C’est un effet pervers qui apparaît entre deux parties signataires d’un contrat visant à couvrir un risque. Il est particulièrement présent dans le secteur économique de l’assurance.

Ce concept désigne le fait qu’un individu se comporte différemment lorsqu’il a signé un contrat par rapport à la situation où il n’a pas signé ce contrat.

Par exemple, lorsqu’un conducteur souscrit à une assurance tout risque pour son véhicule, il peut être tenté de conduire de manière plus risquée et dangereuse. Par exemple également, un travailleur peut réduire ses horaires ou son volume de travail lorsqu’il a validé sa période d’essai.

Ce concept d’aléa moral met en évidence des comportements où l’individu souscripteur a intérêt à dissimuler sciemment ses intentions ou son comportement tant qu’il n’a pas signé ce contrat. Le secret est ici une conséquence ou un effet pervers du contrat entre les parties.

Comment réviser efficacement pour le concours de Sciences Po?

Comment réviser efficacement pour le concours de Sciences Po?

Vous êtes nombreux à me poser des questions liées à la méthodologie de travail à adopter pour intégrer Sciences Po ou un Institut d’Etudes Politiques. La préparation et la réussite du concours nécessitent en effet des méthodes et une organisation plus efficaces que celles nécessaires à la préparation du bac par exemple. Je développe dans cet article quelques pistes de réflexion pour vous aider à être performant dans vos révisions et réussir à intégrer l’IEP de vos rêves !

Conseil n°1 : utilisez la loi de Pareto pour prioriser vos révisions.

La loi (ou le principe de Pareto) de Pareto énonce que 20% des actions produisent 80% des effets. C’est un principe qui est très souvent utilisé en entreprise (gestion de projets ou gestion des risques par exemple). Il consiste à identifier les éléments produisant le plus d’effet pour les mettre en œuvre en priorité.

Si on transpose ce principe aux révisions nécessaires pour réussir le concours de Sciences Po, 20% du volume total de vos révisions contribuerait à 80% de votre note finale le jour du concours. On comprend tout de suite l’intérêt d’identifier ces éléments et de travailler en priorité ces points.

Vous pouvez décliner ce principe de plusieurs manières :

  • Priorisez via les coefficients : pour le concours commun des IEP de province, l’épreuve d’histoire a un coefficient 3, l’épreuve de questions contemporaines a un coefficient 3 et l’épreuve de langue un coefficient 2. Le concours de l’IEP ne sélectionne généralement pas des candidats ayant eu une mauvaise note (inférieure à 6/20) et il serait suicidaire de faire totalement l’impasse sur une matière en particulier, mais dans la dernière ligne droite, si vous devez prioriser entre un chapitre d’histoire et un thème de civilisation de langue, pensez-y !
  • Priorisez dans le contenu de vos révisions : les concours des IEP ne donnent pas les programmes à réviser mais vous pouvez néanmoins identifier facilement des thèmes ou des parties qui ne seront pas utiles dans la plupart des cas. Par exemple, sur le thème de questions contemporaines « le secret », ne vous concentrez pas sur le thème des « secrets de famille », qui est mineur, n’est pas lié à une actualité particulière etc. De même, si vous choisissez l’anglais en épreuve de langue, concentrez-vous sur des thèmes de civilisation touchant le Royaume-Uni et les États-Unis plutôt que sur l’histoire de la Nouvelle-Zélande par exemple.
  • Priorisez les questions le jour de l’épreuve : ce conseil s’adapte particulièrement pour l’épreuve de langue. Celle-ci comporte 3 parties (compréhension, vocabulaire, expression), ayant des contributions différentes à la note finale. La majeure partie des candidats se concentrent sur les questions de compréhension et de vocabulaire. Je vous conseille au contraire de commencer par l’épreuve d’expression, qui apporte le plus de point et qui vous pénalisera si vous n’arrivez pas à le finaliser parceque vous avez passé trop de temps sur les questions précédentes.

Conseil n°2 : coupez toutes les sources de distractions inutiles.

La majorité des gens efficaces sont des gens qui savent se concentrer et rester focalisés sur ce qu’ils font. Je vous conseille donc de délimiter les créneaux consacrés uniquement à vos révisions pour les concours et de vous y tenir. Si vous avez défini un créneau d’une heure pour réviser votre histoire, tenez-vous-y, et lorsque vous êtes en train de réviser, faîtes le vide autour de vous :

Mettez votre téléphone en mode avion / coupez les notifications : si vous discutez en parallèle de vos révisions, vous ne serez pas assez concentré pour retenir ce que vous avez lu.

Éteignez/déconnectez votre ordinateur/tablette : comme pour le smartphone, l’ordinateur est un aimant à distractions. Combien de fois avez-vous lancé une recherche internet pour réviser et êtes-vous passé rapidement à une session d’une heure ou plus sur les réseaux sociaux ?

Travaillez sur un bureau rangé : si vous n’avez que votre livre/cahier devant vous, votre esprit sera focalisé uniquement sur ce point, pour une révision efficace.

Éteignez la musique/radio/tv : les études scientifiques montrent que notre cerveau a du mal à se concentrer sur ce qu’il est en train de lire, si en parallèle, il écoute ou entend du bruit. C’est d’autant plus le cas, si ce que vous écoutez est dans votre langue. Si vous voulez quand même un petit bruit de fond, ne mettez pas le son trop fort, et privilégiez des morceaux de musique en langue étrangère ou des morceaux mélodiques/classiques.

Mettez-vous au calme : jardin, chambre, bibliothèque etc. trouvez un endroit dans lequel vous êtes au calme et efficace et privilégiez celui-ci !

Des études montrent que lorsqu’on est interrompu, le cerveau met quelques minutes à se reconcentrer sur ce qu’il faisait auparavant. Vous comprendrez donc facilement qu’une conversation sur votre téléphone en parallèle de vos révisions peut ruiner votre session de révisions.

Conseil n°3 : profitez de vos pauses ou de vos temps morts pour réviser sans y penser.

Pour tenir le rythme dans la durée, vous devez vous ménager des temps de décompression et de loisirs. Pendant votre année de révisions, je vous conseille de continuer vos activités sportives ou associatives. Elles contribuent à votre équilibre global et vous permettront de rester performant dans la durée.

Au niveau de vos pauses ou temps « perdus » (transports etc.), vous pouvez changer vos habitudes à la marge pour réviser sans y penser. Quelques exemples non exhaustifs qui peuvent faire la différence :

  • Regardez vos séries/films en Version Originales (VO) ou en Version Originale Sous Titrées (VOST) : vous vous habituerez très vite à ce changement mineur, et en douceur, sans réel travail, vous allez progresser en langue.
  • Regardez des films sur les thèmes à réviser : je vous ai fait un article sur les films sur le thème du secret, vous pouvez le retrouver ici. retrouvez également mes conseils de films sur le thème « révolutions« 
  • Lisez des romans en lien avec l’histoire et/ou avec les thèmes étudiés en question. Je vous donne des exemples de lecture dans ces articles : sur le numérique, sur le secret, sur les révolutions.
  • Ecoutez des podcasts dans le bus ou le métro.

Conseil n°4 : identifiez et utilisez vos réservoirs à motivation.

L’admission à Sciences po ou à un IEP passe par les compétences scolaires, mais aussi par votre mental, votre détermination.

Pour tenir le rythme soutenu des révisions pour le concours des IEP dans la durée, vous devez réussir à trouver des leviers de motivation et à les mobiliser lorsque vous connaitrez une baisse de motivation. Sur une année de préparation au concours, vous allez forcément avoir des moments pendant lesquels vous serez moins efficaces ou moins motivés. Ceux-ci peuvent avoir des causes diverses (météo qui impacte votre moral, contrariété ou soucis personnel qui remet en question vos objectifs, mauvaise note à un concours blanc qui vous démotive etc. etc.).

Je vous conseille donc de préparer des réservoirs à motivation pour vous remobiliser rapidement lorsque vous sentez ces moments arriver. Ils peuvent être très variés. Certain(e)s se sentent mieux après une séance de running, une partie de jeu vidéo, un coup de téléphone à un ami ou après avoir écouté tel ou tel morceau de musique.

Identifiez ces moments/actions qui vous apaisent et vous aident et notez-les sur une liste. Dès que vous sentez que vous êtes dans une situation de baisse de motivation, n’attendez pas. Actionnez un de ces leviers, et reprenez votre travail.

Pour combattre le doute, un bon moyen est de lister vos réussites de l’année qu’elles soient liées aux révisions ou non (exemple : j’ai réussi à obtenir 15 en anglais à mon concours blanc, j’ai progressé au foot/à l’escalade etc.) et de relire cette liste pour vous booster lorsque vous doutez de votre capacité à réussir le concours.

Conseil n°5 : calculez votre charge de révision et établissez un planning, même sommaire

La préparation du concours est un exercice d’endurance pour lequel il vous faudra un minimum d’organisation pour ne pas faire l’impasse sur une ou plusieurs parties importantes du programme. C’est un risque d’autant plus réel que l’année avancera et que des échéances importantes approcheront (le bac, les autres concours etc).

Pour vous assurer que votre charge de travail est équilibrée (par exemple : vous révisez trop l’histoire et pas assez l’anglais) vous pouvez vous aider de quelques outils d’organisation simples.

Le premier est de lister (de manière grossière) le temps disponible que vous estimez avoir par semaine jusqu’au concours (exemple : 10 heures par semaine) et de lister l’ensemble des chapitres ou des thèmes à ficher ou à réviser par matière. Cela vous donnera de manière globale, le temps à passer par sujet ou par thème à consacrer. Par exemple, vous saurez que vous avez 5 heures pour réaliser une fiche d’histoire complète sur un thème (la décolonisation ou la construction européenne). Vous pourrez voir si vous êtes trop long (ou trop rapide) pour travailler sur tel ou tel point du programme.

Le deuxième est de planifier sur votre semaine des créneaux dédiés à un sujet ou une matière (exemple : tous les mardi soir de 17h30 à 18h30, révision du vocabulaire d’anglais). Si vos temps de révision sont planifiés de manière équilibrée, vous devriez pouvoir réviser toutes les matières de manière efficace.

Lexique et définitions du Big Data et du numérique

Lexique et définitions du Big Data et du numérique

Le thème « Le numérique » du concours commun des Instituts d’Etudes Politiques 2019 va vous amener à vous questionner sur de nombreuses innovations et techniques qui font les gros titres de l’actualité (scandale de Cambridge Analytica par exemple). Parmi celles-ci, je vous propose de passer en revue un certain nombre de termes en lien avec le BIg Data.

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Le Big Data

La traduction du terme Big Data est « Grosses Données ». Il n’existe pas à ce jour de définition officielle du Big Data. La commission générale de terminologie et de néologie a néanmoins proposé une définition. Celle-ci est : « données structurées ou non dont le très grand volume requiert des outils d’analyse adapté ». Au delà des données, lorsqu’on parle de Big Data, on évoque les algorithmes et les modèles créés à partir de celles ci.

Le Data Mining

Ce terme est moins connu que le terme de « Big Data ». Il s’agit de l’analyse tirée des Big data, à savoir le fait de transformer les données en informations, en modèles utiles via le croisement et l’analyse des données. Les big data sont donc la source, la matière première du data mining.

Le Deep learning

Si on traduit littéralement ce terme, on obtient l’ « apprentissage profond ». Il regroupe les dispositifs, méthodes et algorithmes d’apprentissage automatique. Autrement dit, un modèle ou algorithme est conçu pour s’améliorer de lui même en fonction des résultats et des cas d’usage qu’il rencontre. Par exemple, des programmes de reconnaissance d’images (identification des visages sur des photos) deviennent de plus en plus précis au fur et à mesure qu’ils analysent et identifient des images. Ces technologies sont utilisés dans de nombreux domaines, y compris l’intelligence artificielle.

L’IOT (« Internet of Things »)

L’internet des objets consiste en un réseau d’objets connectés capable d’acquérir et d’échanger des données au sein d’un ecosystème. On peut citer les capteurs, boitiers, caméras, bracelets connectés etc. Ce marché est en constant développement poussé le faible prix des capteurs, l’augmentation de la puissance internet etc. Il pose néanmoins de nombreux obstacles et questions (notamment la sécurité, l’utilisation des données, mais aussi la préservation de la vie privée).

Les Dark Data

Les dark data sont des données qui sont stockées par un grand nombre d’acteurs (entreprises, organisations…) , mais qui ne sont pas utilisées dans un but précis ou ne sont pas utiles. Les organisations ont tendance à les stocker pour les revendre, les utiliser éventuellement dans le futur etc. Elles sont un problème important notamment pour la préservation du secret et de la vie privée.

Y-a-t-il d’autres thèmes que vous souhaitez voir définir? Laissez moi vos questions en commentaires.

Comment gagner des points en histoire au concours de Sciences Po ?

Comment gagner des points en histoire au concours de Sciences Po ?

L’épreuve d’histoire des concours de Sciences Po et des IEP est l’une des épreuves les plus importantes pour espérer intégrer l’IEP de votre choix. Pour le concours de Sciences Po Paris, elle compte pour 40% de votre note aux écrits (coefficient de 2, sur un total de 5) . Pour le concours commun des IEP de province, elle compte pour 37,5% de votre note (coefficient 3 sur un total de 8). Si vous souhaitez valider votre admission, il est donc indispensable de limiter la casse en histoire, voire même de profiter de cette épreuve pour creuser l’écart avec les autres candidats. Voici donc quelques conseils (non exhaustifs) pour progresser sur cette matière.

1) Lisez les rapports de jury et inspirez vous des bonnes copies

Des exemples de bonnes copies sont généralement publiés par les jurys des concours, ainsi que des conseils précieux sur ce qui est attendu. La lecture de ces documents présente plusieurs intérêts indéniables.

Le premier intérêt est de vous permettre de dédramatiser le niveau d’exigence attendu pour le concours.

Les copies mises en valeur sont indéniablement des copies de grande qualité sur tous les points attendus. Cependant, à leur lecture, on constate qu’elles ne sont pas des copies exceptionnelles, dans le sens où la démonstration est claire mais pas brillante, où elle en sont pas remplies de dates, d’exemples ou d’arguments ou de citations complexes. C’est toute la complexité de l’épreuve d’histoire : réussir à montrer de manière simple que vous maitrisez le sujet. Les qualités à conserver sont : la simplicité dans le style et dans l’argumentation, le fait de citer les connaissances attendues mais sans trop en faire (il vaut mieux parfois éviter de citer un énième exemple, pour ne pas alourdir le raisonnement ou donner l’impression qu’on veut montrer à tout prix toutes ses connaissances).

Le deuxième intérêt est de vous montrer des bonnes pratiques

Parmi les qualités des copies citées en exemple par les jurys, il y a de nombreux prérequis également évoqués par les rapports de jurys. Vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas répondre aux prérequis. Le rapport du jury du concours 2017 de Sciences Po les explicite en évoquant « Ce que l’on est en mesure d’attendre au niveau de cet examen » :

  • une pensée organisée : c’est à dire de manière concrète, un plan (l’aspect « organisé ») répondant à une problématique (l’aspect « pensée » soit votre réflexion autour du sujet).
  • servie par des connaissances de base : l’important sur ce point est que le jury ne demande pas une connaissance encyclopédique du ou des sujets. Le jury attends donc les connaissances classiques que vous trouverez dans les manuels usuels (voir mes conseils de lecture en histoire ICI) sur lesquelles il ne faudra pas faire l’impasse. Inutile de réviser le détail trop précis des thèmes que vous révisez (par exemple, les aspects comme la chronologie précise des conflits, bataille par bataille ne servent à rien).
  • Une écriture convenable (orthographe, syntaxe, lisibilité) : c’est un point extrêmement important. Votre correcteur devra corriger des paquets de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de copies, traitant du même sujet, avec les mêmes exemples, les mêmes dates etc. Chaque caractéristique de votre copie aura donc un impact sur votre note finale. Vous pouvez écrire la meilleure copie du concours en terme de contenu et d’argumentation mais avoir une mauvaise note si votre copie possède une mauvaise orthographe/syntaxe, ou une note moyenne si votre écriture est peu lisible. Je parle en connaissance de cause : j’écris très mal surtout lorsque j’écris vite (une vraie écriture de médecin 😉 ) et j’ai souvent été pénalisé lors des concours pour cela. Si vous êtes dans la même situation que moi, prenez plus du temps pour écrire lisiblement, quitte à faire une copie plus courte.

2) Différenciez vous!

Il existe plusieurs manières de se différencier.

Se différencier lors de l’analyse du sujet

Je le répète régulièrement dans mes articles de blog. Le moment où vous faites la différence le jour du concours c’est lors de l’analyse du sujet. Prenons comme exemple le sujet d’histoire au concours de Sciences Po Paris 2018 « La Résistance a-t-elle préparé et réalisé une totale transformation de la République française (1940-1946)?« . La copie mise en avant par le jury de l’épreuve montre dès l’introduction et le plan que l’analyse du sujet a été soigneusement réalisée par le candidat.

Si on reconstitue le plan du candidat, il s’agit du plan suivant :

  1. La préparation de la transformation de la République Française (1940-1944)
  2. La réalisation de la transformation de la République Française (1944-1946)
  3. Une transformation réellement totale ?

Le fait d’avoir inclus une troisième partie (au contraire du traditionnel « Plan sciences po« ) montre immédiatement au correcteur que le candidat a analysé et questionné le mot « total » du sujet.

L’analyse du sujet doit vous permettre d’éviter les hors sujet et de trouver une vraie problématique (c’est à dire une problématique qui ne se limite pas à une reformulation simple du sujet). D’une manière générale, un bon signe pour voir que vous avez analysé correctement le sujet, est le fait de trouver pourquoi la question posée par le jury pose réellement débat.

Se différencier par des exemples ou des citations originales

Une autre manière de se différencier des autres candidats est d’utiliser des exemples, citations, données chiffrées etc. qui montrent que vous avez (en plus d’une analyse fine du sujet) une culture historique supérieure.

Le jury attendra bien évidemment de vous, comme de tous les autres candidats, les connaissances incontournables du sujet ainsi que les jalons principaux. Cependant, en plus de ceux-ci, vous pouvez étoffer votre copie avec par exemple :

  • Des références culturelles (cinématographiques, littéraires, artistiques) illustrant les évolutions sociales dont vous parlez dans votre copie. Lorsque je préparais les concours, j’avais par exemple réalisé une fiche sur le Le cinéma français depuis 1945, et une autre sur L’etat et la culture en France D’une manière générale, les évolutions culturelles et les exemples précis à ce sujet sont un excellent moyen de vous différencier car ces sujets sont assez peu maitrisés et qu’ils montrent qu’au delà de l’histoire, vous avez une culture générale réelle.
  • Des exemples historiques issus de pays moins souvent cités. Par exemple, il est envisageable de réaliser une fiche sur la vie politique en Autriche pour pouvoir montrer que vous sortez des exemples cités par tous les candidats.
  • Des citations historiques illustrant des idées ou des arguments. C’est un moyen qui demande un peu plus de travail puisque vous devez apprendre par cœur la citation en question. Il vous permet cependant une utilisation assez flexible :
    • comme « accroche » pour susciter l’intérêt du lecteur en début d’introduction,
    • comme introduction d’un argument, que vous explicitez ensuite,
    • pour amener de la nuance à votre propos en décodant les présupposés ou sous entendu de l’auteur de la citation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5 erreurs à éviter sur le Thème « Le Numérique »

5 erreurs à éviter sur le Thème « Le Numérique »

Réviser l’épreuve de questions contemporaines du concours commun de Sciences Po avec quelques films

Réviser l’épreuve de questions contemporaines du concours commun de Sciences Po avec quelques films

Comme vous le savez certainement si vous comptez passer le concours commun des Instituts d’Etudes Politiques, les thèmes de l’épreuve de questions contemporaines pour 2019 sont « Le secret » et « Le numérique ».

J’ai évoqué avec vous dans plusieurs articles des pistes de lecture pour l’été sur « Le secret » et « Le numérique ». Passons maintenant aux sources cinématographiques avec les films, séries et documentaires que vous pouvez regarder pour une immersion en douceur, sur ces deux thèmes.

Les films, documentaires et séries sur le thème « Le Secret »

Pentagon papers, film de Steven Spielberg

Ce film traite d’un sujet historique. La diffusion des Pentagon Papers, des documents militaires classés secret défense et révélés par la presse (Le journal Washington Post). Ce document met en évidence des faits cachés à l’opinion publique américaine sur la situation durant la guerre du Vietnam, et montre un double discours des administrations américaines. Cette histoire débouchera sur le scandale du Watergate et la démission du président des Etats-Unis, Richard Nixon. Une excellente occasion de réviser le programme de questions contemporaines, et d’histoire.

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L’espion qui venait du froid, film de M. Ritt

Ce film est tiré du roman (du même titre) de John Le Carré. Il se passe pendant la guerre froide et illustre parfaitement l’univers de l’espionnage, du contre-espionnage et des services secrets. Il traite de la manipulation d’un agent britannique à des fins de contre-espionnage. Je vous conseille de lire le livre qui est considéré comme un des chefs d’œuvre en termes de romans policiers et d’espionnage.

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Les hommes du président, film d’A. J. Pakula

Ce film est un classique de l’histoire du cinéma, avec 4 oscars remportés, et deux acteurs mythiques, Dustin Hoffman et Robert Redford. Il traite du scandale du Watergate et raconte l’enquête des deux journalistes du Washington Post ayant enquêté sur cette affaire et ayant remonté la piste du plus grand scandale politique des Etats-Unis.

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La vie des autres, film de F. H. von Donnersmarck

C’est un très joli film qui traite de l’espionnage par un agent de la Stasi d’un couple d’artiste est-allemand. Peu à peu, l’officier allemand chargé de la surveillance du couple va en réalité protéger l’homme qu’il est censé espionner en falsifiant ses rapports. Une illustration intéressante des systèmes de surveillance dans des sociétés autoritaires, et une très jolie fin.

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Les films, documentaires et séries sur le thème « Le numérique »

Nothing to hide, documentaire de Marc Meillassoux

Ce film documentaire franco-allemand, évoque le sujet de la surveillance de masse. Il utilise l’exemple d’un homme Mister X et montre les données et informations personnelles qu’on peut retirer de son ordinateur, services en ligne, applications mobiles etc. Ce documentaire cherche à battre en brèche l’argument souvent avancé du « Je n’ai rien à cacher ». Ce film peut également servir à illustrer les intrusions dans la vie privée (pour le thème du secret).

The social Network, film de D. Fincher

Le film raconte la création du réseau social Facebook par Mark Zuckerberg. Il est adapté du livre La revanche d’un solitaire – la véritable histoire du fondateur de Facebook. Son slogan illustre le thème du film, « on ne peut pas avoir 500 millions d’amis sans se faire quelques ennemis » et montre les coulisses de la création de l’entreprise.

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Ready Player One, film de S. Spielberg

Le film est l’adaptation du roman d’Ernest Cline, Player One. Il s’agit d’une dystopie (récit d’anticipation sociale décrivant une société terrifiante). Un système mondial de réalité virtuelle, l’OASIS, est devenu une société virtuelle. Son fondateur et créateur annonce qu’il léguera sa société et sa fortune à la personne qui trouvera l’easter egg caché dans l’oasis. Une course s’engage alors.

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Big Data, les nouveaux devins, enquête de François Lescalier (ARTE)

Ce documentaire décrit une innovation majeure impactant tous les domaines du numérique et de nos vies actuelles, Le Big Data (littéralement les « grosses données » : les méthodologies d’exploitation des données). Cette innovation constitue certainement une évolution majeure du numérique, actuellement en cours. Le reportage est accessible sur You-Tube

Citizenfour, documentaire de L. Poitras

Ce documentaire traite des révélations d’ Edward Snowden sur le scandale d’espionnage mondial de la NSA. Ce documentaire a reçu de nombreuses récompenses. Il décrit le système de surveillance mondiale généralisé. Sur ce sujet, je vous conseille également le livre Google contre Wikileaks. Comme toutes les références liées aux révélations au sujet de la NSA, ce film illustre un danger du numérique, mais peut également illustrer le thème du « Secret ».

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Les Livres à lire sur le thème « Le numérique »

Les Livres à lire sur le thème « Le numérique »

Les thèmes de l’épreuve de questions contemporaines du prochain concours commun des Instituts d’Études Politiques ont été publiés il y a peu par le réseau Sciences Po. Pour 2019, les thèmes de questions contemporaines retenus sont :

Je vous propose d’évoquer ensemble 5 livres à lire pour appréhender rapidement les enjeux de ce thème.

1 ) La société numérique en question(s) de Isabelle Compiegne.

Ce livre est une parfaite entrée en matière pour le thème « Le numérique ». Il est composé de fiches pratiques sur des thèmes intéressants pour le concours des Instituts d’Études Politiques : l’impact du numérique sur le pouvoir, sur la sociabilité. La question de la liberté et de la surveillance, ainsi que l’impact sur les manières de penser des individus.

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2 ) La vie algorithmique : critique de la raison numérique de Fabrice Flipo, Michelle Dobré, Marion Michot.

Ce livre aborde un pan précis du sujet lié au numérique : le développement et la transformation du numérique vers un monde d’algorithme. Il étudie le passage vers un paradigme de quantification et de marchandisation des data.

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Sur ce thème, vous pouvez également lire le temps des algorithmes de Serge Abiteboul et Gilles Dowek.

3 ) La postmodernité a l’heure du numérique de Michel Maffesoli et Hervé Fisher

Ce livre propose la confrontation de deux visions du numérique et de ses impacts. D’une part, le numérique est il une chance ou une menace? Les deux penseurs évoquent d’autre part un thème particulièrement important pour l’épreuve de questions contemporaines : l’impact du numérique sur le monde des idées.

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4 ) La nouvelle servitude volontaire : Enquête sur le projet politique de la Silicon Valley de Philippe Vion-Dury.

Ce livre traite d’un thème que j’avais abordé dans mon article sur la présentation des thèmes de l’épreuve de questions contemporaines. Derrière les aspects techniques des grandes innovation du numérique, se cachent également des conceptions philosophiques que l’auteur décode.

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5 ) La face cachée du numérique : l’impact environnemental des nouvelles technologies de Fabrice Flipo, Michelle Dobré et Marion Michot.

Le numérique impact de nombreuses composantes de la société : l’économie, le social, l’environnement. Ce livre aborde l’aspect des impacts du numérique sur l’environnement.

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6 livres à lire sur le thème Le Secret

6 livres à lire sur le thème Le Secret

Le réseau sciences po, qui organise le concours commun des IEP, a annoncé il y a peu les thèmes pour le concours commun 2019 de l’épreuve de questions contemporaines. Il s’agit des thèmes suivants :

« Le Secret »

« Le Numérique »

Concoursiep.com vous propose aujourd’hui 6 livres à lire pendant vos vacances pour s’imprégner en douceur du thème « Le secret », classés par ordre de difficulté. Une occasion immanquable pour bien débuter ses révisions en vue de l’épreuve de questions contemporaines.

1 ) Le nom de la rose de Umberto Eco

C’est le livre parfait pour démarrer vos lectures en douceur sur la plage ! Une intrigue prenante, bien ficelée et une lecture qui ne donne pas l’impression de travailler. Le thème du secret est en filigrane de ce roman policier dont l’intrigue se déroule en plein Moyen-Age. La bibliothèque de l’abbaye, lieu central de l’intrigue, permet d’aborder une notion centrale du secret, celle du pouvoir via une connaissance exclusive. En effet, à cette époque où la diffusion de savoir se fait via la copie à la main des livres, un des moines de l’abbaye, Jorge de Burgos, empêche la copie de cet unique exemplaire de La Poétique d’Aristote. Cet ouvrage illustre parfaitement une des motivations principale du secret, à savoir empêcher la diffusion d’une information ou d’une connaissance.

Les moins courageux d’entre vous pourront également regarder le film tiré du livre ICI.

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2 ) 1984 de George Orwell

1984 est également un livre qui aborde ce thème du secret, via l’angle de la lutte contre les secrets par un pouvoir totalitaire. La philosophie sous-jacente au totalitarisme contient en effet la maîtrise de tous les aspects de la vie des individus gouvernés par le système totalitaire. 1984 est également un livre qui se lit sans avoir l’impression de travailler, et vous pouvez l’emporter pour vos vacances. Un des intérêts du livre réside également dans le fait que le système de lutte contre les secrets des membres du parti est personnalisé par l’objet du télécran.

Vous avez de la chance, vous pouvez également regarder le film en plus de lire le livre ICI.

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3 ) Le Prince de Machiavel

Machiavel est généralement considéré comme le précurseur ou l’inventeur de la science politique. Sans surprise, parmi les conseils qu’il donne au prince, Machiavel évoque le sujet du maintien du peuple dans l’ignorance des faits du prince, et en particulier de ses réels desseins. Pour machiavel, le secret est également au cœur des conjurations et des complots politiques. Le secret est vu comme une clé du maintien au pouvoir du prince, via le fait de savoir quoi cacher et quoi montrer au peuple, pour le gouverner. Ce livre se lit plutôt rapidement et vous allez certainement devoir l’étudier au cour de votre scolarité à Sciences Po.

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4 ) La civilisation des mœurs de Norbert Elias

C’est un ouvrage à mi-chemin entre la sociologie et l’histoire que propose Norbert Elias. Il étudie dans ses travaux, ce qu’il a nommé La dynamique de l’occident. Il montre que, à partir du 16ème siècle, l’occident est parcouru par un vaste mouvement de modifications des règles de la convenance (ce qui est considéré comme « civilisé »). Il étudie notamment les règles en vigueur au sein des cours européennes. Il décrit ainsi comment, les membres des cours royales développent peu à peu de nouvelles attitudes, comme le secret ou encore la pudeur. Cet ouvrage pourra vous permettre d’argumenter sur ce qui crée le secret comme comportement.

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5 ) L’obscénité démocratique de Régis Debray

Il s’agit d’un petit essai du philosophe Régis Debray. Il analyse la vie politique et sa mise en scène actuelle. Il fustige la fin de la théâtralité de la vie politique contemporaine. Il réalise en quelques sorte une éloge de la mise en scène et de la dissimulation des secrets des hommes politiques en regrettant l’évolution contemporaine qui tend à réduire la distance entre les hommes politiques et les citoyens. Il dénonce le culte de la transparence.

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6 ) Les mots et les choses de Michel Foucault

C’est un livre conséquent et complexe à appréhender. Il vaut mieux être au calme pour entamer sa lecture. Il n’en reste pas moins que c’est une référence majeure pour bien des sujets de culture générale. Dans ce livre, Michel Foucault s’intéresse à la diffusion du pouvoir dans la société. Il étudie notamment les dispositifs panoptiques comme moyen de discipliner la société et de la contrôler. Ces dispositifs sont des dispositifs imaginés à l’origine par Bentham pour les prisons et qui visent à surveiller en permanence les individus, bref à supprimer les secrets !

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Analyse de sujet de dissertation Sciences Po : exemple concret

Analyse de sujet de dissertation Sciences Po : exemple concret

Je vous propose d’aborder aujourd’hui un point de méthodologie de la dissertation, via un exemple adapté à l’épreuve de questions contemporaines. Cette étape est la base de l’exercice de la dissertation mais est trop souvent négligée par les candidats. Négliger cette étape peut vous entraîner vers des hors sujets ou vers des copies bancales, sans réelle réflexion. Pour rappel, le manque de réflexion personnelle sur les sujets proposés est le principal défaut relevé par les jurys dans leurs rapports.

J’ai choisi d’aborder cet exercice en l’adaptant à un sujet de dissertation soumis par un lecteur via Twitter : « faut-il réprimer les radicalités? »

Étape 1 : identifier pourquoi le sujet est important.

  • Identifier quel est l’enjeu?

Identifier l’enjeu d’un sujet de dissertation est une étape primordiale de son analyse, en particulier pour « vendre » votre copie. Identifier le ou les enjeux vous permettra de montrer au correcteur que vous avez compris en quoi le sujet est véritablement important. Par important, j’entends montrer au jury que le sujet vous intéresse profondément, au delà de l’impératif du concours, en tant qu’homme et citoyen.
Sur cet exemple, un des enjeux du sujet est par exemple la lutte contre les mouvements radicaux, par exemple le terrorisme. Alors qu’un certain nombre de débats ont émergé suite à la vague d’attentats terroristes islamistes, cette question est importante puisqu’elle pose la question de leur efficacité. Un bon moyen de trouver facilement l’enjeu d’un sujet de dissertation est d’identifier des applications concrètes sur des enjeux d’actualités.

  • Identifier pourquoi la réponse à la question ne va pas de soi. (la problématique)

Si on vous pose une question, c’est précisément parceque la réponse ne va pas de soi et n’appelle pas une réponse simple et manichéenne. Vous devez donc très vite analyser pourquoi cette question peut amener des réponses opposées. Les différentes réponses pourront être à la base du plan de votre dissertation. Généralement, lorsqu’on lit un sujet, une première réponse vient spontanément. C’est souvent ce qu’on appelle en philosophie le « sens commun ». Ici, pour le sujet traité, on a naturellement envie de répondre « oui » à la question « Faut-il réprimer les radicalités ». Les mouvements et opinions radicales sont potentiellement dangereux et il faut donc les réprimer pour éviter qu’elles ne prolifèrent et ne se développent.

En réfléchissant un peu, on peut pourtant se dire que :
– la répression n’est peut être pas le moyen adapté pour lutter contre les radicalités, voire même peut avoir des effets contre-productif.
– toutes les formes de radicalités ne sont pas nuisibles : les radicalités intellectuelles peuvent être fécondes, les mouvements artistiques radicaux permettent à l’art d’évoluer et de se renouveler. J’ai évoqué quelques pistes dans cet article.

Pendant cette étape vous pouvez également vous servir des références que vous avez étudié pendant vos révisions. Certains références sont clivantes et peuvent vous aider à identifier la problématique. Vous pouvez consulter un top 5 des références sur le sujet des radicalités sur cet article.

Vous tenez donc votre problématique !

Étape 2 : Définir précisément les contours du sujet.

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  • définition des termes :

Il convient de définir précisément les termes principaux. Ici, il faut définir dans l’analyse de votre sujet : radicalités, réprimer ou répression.

Il est également impératif de jouer sur la question et distinguer les deux sens qui se cachent derrière la question « faut-il … ? ». Je vous invite pour cela à relire vos cours de méthodologie de philosophie.

Ici, il ne faut surtout pas oublier les deux sens du verbe falloir et il vous faut analyser votre sujet de dissertation avec ce prisme. Faut-il peut signifier : « est-il nécessaire » de réprimer les radicalités? ou « est-il de notre devoir de réprimer les radicalités? » La référence à la nécessité pose la question de l’efficacité. La référence au devoir et à la morale pose la question de la légitimité.

Si vous souhaitez approfondir ce terme, vous pouvez relire d’excellents articles sur le site sosphilosophie ici.

  • définition du périmètre :

Sur certains sujets, il faut définir le périmètre de votre réflexion. Ici, je ne vois pas l’intérêt de borner votre sujet. Le terme réprimer suggère tout de même que la question porte sur l’aspect politique du sujet puisqu’il comporte une évocation de violence.

Étape 3 : Construire votre plan.

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Si vous avez précisément identifié votre problématique, le plan découlera simplement de celle-ci. Je vous conseille néanmoins de reformuler les parties des titres de plan afin de gagner en efficacité. J’ai évoqué dans un article précédent les types de plans possibles pour une dissertation au concours de Sciences Po et leurs forces et faiblesses.

Problématique :  La répression : un outil à double tranchant pour lutter contre les radicalités

I) un outil nécessaire.

A) La répression, un outil nécessaire pour éviter la prolifération des radicalités

B) La répression, un outil légitime au regard des dangers des radicalités

II) mais imparfait voire même contreproductif

A) Les mécanismes de la répression ne sont pas forcément les meilleurs outils pour lutter contre les radicalités

B) Les radicalités peuvent se nourrir de la répression voire émerger de celle ci.

Conclusion : la radicalité comme moyen de lutter contre la répression?

Concours commun des IEP : les réponses à vos questions

Concours commun des IEP : les réponses à vos questions

A quelques jours du concours commun des Instituts d’Études Politiques de province, concoursiep.com passe en revue les questions que vous, candidats, vous posez surement !

Quelle moyenne pour entrer à Sciences Po?

La moyenne du concours des IEP de province est calculée à partir des coefficients suivants :

Les résultats d’une année sur l’autre sont relativement stable, comme le soulignent les différents rapports de jury. Globalement, on peut dire qu’il faut 11,5 / 20 de moyenne aux épreuves pour être sur d’être admis dans un IEP. En 2017, le dernier admis avait une moyenne de 11,01 / 20.

Les écarts entre les candidats admis directement, admis sur liste complémentaire, voire non admis peuvent être très réduits. A 11 / 20, vous risquez d’être non admis alors qu’à 11,01 vous pouvez l’être. D’une manière générale, il faut environ 12 / 20 pour être admis à coup sur dans l’IEP de son choix.

A noter, 95% des admis n’ont pas de note inférieure à 8 / 20.

Dois-je faire un plan en deux ou en trois parties?

J’ai répondu à cette question dans un article, que vous pouvez retrouver ici.

Quels conseils avez-vous pour éviter le stress le jour du concours?

Il y a énormément de façons de gérer son stress le jour du concours. Voici quelques conseils :

  • la veille du concours : faites autre chose que de réviser. Allez courir, allez regarder un film au cinéma, passez un moment entre amis pour penser à autre chose chose, et faire tomber la pression. Si vous ne l’avez pas fait avant, allez voir le lieu du concours. Cela vous permettra de connaître le chemin, et vous éviterez une source de stress supplémentaire le matin. Préparez également vos affaires la veille (ne pas oublier la bouteille d’eau, le stylo de rechange, le petit encas).
  • Le matin du concours : partez suffisamment à l’avance pour ne pas être stressé par un retard de bus, de métro ou un bouchon. Mangez comme d’habitude (vous allez réfléchir toute la journée, votre corps a besoin de carburant!). Emportez de la musique pour vous concentrez et surtout, évitez d’écouter les gens qui parlent de tel ou tel point de programme avec des fiches pleins les mains. Il est trop tard pour assimiler les connaissances, vous devez à présent vous concentrer sur la réflexion.
  • Pendant le concours : Si le sujet vous semble dur, dites vous que c’est le même sujet pour tout le monde. S’il vous parait difficile, ce sera également le cas pour les autres candidats. Tenez vous aux plages horaires que vous vous êtes fixé. Si vous sentez un coup de stress pendant l’épreuve, fermez les yeux 5 minutes, respirez profondément, buvez de l’eau, et remettez vous au travail.

Comment réviser l’anglais pour Sciences Po?

L’épreuve d’anglais, est celle qui présente le coefficient le moins élevé mais est généralement une épreuve particulièrement redoutée des candidats. C’est également une des épreuves les plus discriminantes. L’épreuve contient 3 exercices :

  • Une partie de compréhension d’un texte (8 points) : pour cela, il faut assimiler le vocabulaire lié à l’actualité mondiale et des pays anglo-saxons. Pour cela, je vous conseille de réaliser des fiches de vocabulaire tout au long de l’année sur les sujets d’actualité. Listez les mots que vous utiliseriez pour parler du sujet en français, traduisez les (incluez également les synonymes de ces mots), puis apprenez par cœur ces fiches. Vous pouvez également réviser à partir de l’ouvrage « The Big Picture ». Je vous conseille de passer de 30 à 45 minutes pour cette partie.
  • Une épreuve de synonymes de mots tirés du texte (4 points) : cette question est celle qui vous apporte le moins de points et qui peut être traitée le plus rapidement. Je vous conseille d’y passer 15 minutes maximum et de vous concentrer sur les deux autres épreuves.
  • Un essai (8 points) : c’est l’épreuve la plus importante et la plus complexe. Vous devez y consacrer entre 45 minutes et 1 heure. Prenez également 5 minutes pour vous relire. Vous devez faire une mini dissertation. Je vous suggère de bâtir un plan simple en quelques minutes, puis de rédiger en répondant à la question avec des arguments simples. Si vous avez des exemples, des références à ajouter, faîtes le, mais uniquement si elles sont bien en lien avec le sujet (si elles y répondent). Mon crédo pour cette épreuve : simplicité et efficacité!