Catégorie : Concours 4ème année

Comment obtenir une note supérieure à 15 au concours des IEP ? Caractéristiques des (très) bonnes copies.

Comment obtenir une note supérieure à 15 au concours des IEP ? Caractéristiques des (très) bonnes copies.

Si la moyenne requise pour intégrer un Institut d’Études Politiques est relativement stable d’une année à l’autre (la barre d’admission est généralement comprise entre 11/20 et 12/20), un des meilleurs moyens d’être admis consiste à performer largement dans une/des matière(s) et d’obtenir des notes proches de la moyenne dans les autres matières.

Mais pour cela, encore faut-il parvenir à obtenir une très bonne note dans une des matières !

Je vous propose d’analyser avec vous quelques clés d’une bonne copie. Pour cela, je m’appuierai en particulier sur ma copie au concours d’entrée de Sciences Po Lille, où j’ai obtenu 16/20. Le sujet était « Nous ne croyons pas ce que nous savons » (Citations de Jean – Pierre Dupuy, dans Pour un catastrophisme éclairé). Vous pouvez obtenir celle-ci ici (et en plus, vous contribuerez aux frais de fonctionnement du blog 😉 ). A l’époque, l’épreuve était une épreuve de culture générale, sans programme, mais les enseignements restent valables.

1) Les meilleures copies ne sont pas parfaites … et peuvent même comporter des erreurs !

Le premier point important à souligner est le fait que votre travail le jour du concours est limité dans le temps. Vous disposez de quelques heures (3 pour l’épreuve de questions contemporaines du concours commun) et le jury ne s’attends bien évidemment pas à un travail parfait. Vous n’êtes pas tenu à avoir compris en profondeur tous les aspects du thème et à rendre une copie parfaite, avec 50 références, etc. Si je reprends l’exemple de ma copie au concours d’entrée de l’IEP de Lille, qui sert de fil rouge à cet article, elle a quelques défauts importants :

  • Un plan assez basique (Le fameux « Plan Sciences po » : un plan en 2 parties et 2 sous parties, avec une logique dialectique) : Il consistait en une première partie qui démontrait que en effet « nous ne croyons pas ce que nous savons », et une deuxième partie qui insistait au contraire sur le fait le savoir et la croyance sont liés. Pour faire bref, c’était un plan Oui/Non qu’on vous déconseille souvent de faire si vous avez la possibilité d’en trouver un autre. J’avais tout de même essayé de masquer ce plan Oui/non en annonçant dans la première partie que savoir et croyance procèdent de deux logiques opposées (en accord avec le sens de l’auteur de la citation), et dans la deuxième que la citation de l’auteur pouvait être comprise comme un regret.
  • Un traitement du sujet un peu déconnecté de l’auteur et de la problématique de l’ouvrage dont est tiré la citation. Je ne connaissais en effet pas l’auteur, et encore moins l’ouvrage en question. J’ai donc choisi d’axer ma problématique et ma réflexion uniquement sur le contenu de la citation, et j’ai abordé le sujet sous un angle philosophique, comme un sujet sur la croyance et le savoir. J’avais compris, au vu du titre de l’ouvrage, que la citation devait porter sur les catastrophes (je pensais en particulier aux catastrophes écologiques), mais ne connaissant ni l’auteur, ni le sujet précis du livre, j’ai choisi de ne pas spéculer sur cet aspect. Je pense que si j’avais fait le lien avec l’auteur, ma note aurait certainement été encore meilleure.
  • Une copie avec quelques erreurs. A la relecture de ma copie, j’ai en effet constaté que j’avais fait plusieurs erreurs dans la copie, et le correcteur en a relevé certaine. Ainsi, je m’appuie dans ma copie sur l’auteur Auguste Comte, mais j’orthographie mal son nom, que j’écris Compte, ce que le correcteur a vu. Plus tard dans la copie, je cite Blaise Pascal (« Suivez ceux qui cherche la vérité et fuyez ceux qui la trouve ») mais au lieu d’écrire « vérité », j’écris « réalité ». Cette erreur n’a pas été soulignée par le correcteur, mais il l’a peut être vue. A noter cependant, ces erreurs ne sont pas des contresens ou des références citées mais sans lien avec le sujet, ce qui explique qu’elles n’aient pas été pénalisantes.

Vous l’avez compris, votre copie n’a pas besoin d’être parfaite pour obtenir une bonne note.

2) Les bonnes copies sont généralement simples et claires

Une des caractéristiques qui frappe le plus lorsqu’on lit de très bonne copie, par exemple celles mises en évidence dans les rapports de jury, est leur apparente simplicité. On a une impression de fluidité, et de simplicité dans le raisonnement et dans le développement de l’analyse et des arguments. Ce résultat est néanmoins compliqué à obtenir. D’abord parceque cela nécessite d’avoir bien compris et problématisé le sujet. Ensuite, parceque cela demande d’avoir travaillé son écriture (les tournures de phrases, les connecteurs logiques, la manière de citer les auteurs et les références utilisées).

Sur ces deux points, le meilleur moyen de progresser est de s’entrainer. Pour la partie problématisation, je vous recommande de prendre des exemples de sujets (j’ai fait quelques articles à ce sujet sur le blog, par exemple sur le thème de questions contemporaines « Le secret« ) et de les traiter en condition de temps réelle et en allant jusqu’à l’écriture de l’introduction (soit analyse du sujet, problématisation, mise en place du plan et rédaction de l’introduction).

Pour le travail de votre écriture, là encore, si ce n’est pas votre force, je vous recommande de vous entrainer à écrire ou mieux, à vous relire et à ré-écrire. Vous avez certainement dans votre cursus scolaire des travaux ou des copies pour lesquels vos enseignants vous ont fait remarqué que votre style n’est pas bon.) L’idée sur ce point est de vous concentrer sur la rédaction des idées déjà développées, sans vous occuper du fond, mais uniquement de la forme. Pour savoir si le style est bon ou est perfectible, vous pouvez ensuite au choix, soit vous faire relire par une tierce personne qui a un style plus travaillé, soit relire vos phrases à voix haute (on s’aperçoit généralement plus facilement de lourdeurs de style comme cela, en tout cas, c’est comme cela que je procède).

Lorsque vous êtes en train de rédiger votre développement, mieux vaut parfois effectuer des « relectures intermédiaires » qui peuvent vous permettre de fluidifier vos raisonnements et les enchaînements de phrases. Cela peut vous permettre également d’être au clair sur votre démonstration (par exemple, j’avais des difficultés à équilibrer le nombre d’exemples utilisés dans mes sous-parties et j’étais parfois à court d’exemples pour la dernière sous-partie et cela m’a permis de régler ce problème).

Le dernier point pour donner à votre lecteur une impression de fluidité et de soigner vos transitions. Celles-ci ne sont des petites conclusions. Elles servent à passer d’une idée à une autre. Je conseille, lorsque c’est possible, d’identifier un exemple qui illustre les deux idées entre lesquelles vous souhaitez faire une transition. Ainsi, vous pourrez facilement, par cet exemple passer d’un paragraphe à l’autre.

3) Les bonnes copies reposent sur une réflexion et une argumentation solide

La dernière caractéristique des très bonnes copies est que celles-ci sont le résultat d’une réflexion pertinente par rapport au sujet posé. Il est en effet particulièrement important de distinguer deux choses :

  • Le programme de l’épreuve / la matière
  • Le sujet du concours

Le jury du concours vous évaluera en effet uniquement sur votre réponse au sujet qui vous est posé, et non pas sur votre maitrise ou votre connaissance du programme. C’est une des différences principales avec les épreuves du baccalauréat, où votre correcteur valorise également en partie votre connaissance du programme.

Cela veut dire concrètement que le correcteur vous pénalisera si vous mobilisez des connaissances qui ne sont pas réellement liées au sujet, et s’il sent que vous voulez « à tout prix » plaquer des connaissances et/ou des références.

Si vous souhaitez des conseils sur la manière de bien répondre au sujet, je vous conseille de lire mon article relatif à l’introduction. Une fois que vous avez réalisé l’ensemble des étapes que je décris dans l’article, je vous invite à structurer votre raisonnement comme suit : Une idée par paragraphe ou partie, étayée par plusieurs arguments, eux même illustré par des exemples.

L’avantage de considérer les parties et les sous-parties comme étant une idée (et une seule, même si elle peut être décomposée en sous-idées) est que cela peut vous aider à construire votre plan et votre raisonnement. En effet, chacune de vos parties apportera alors un élément de réponse à votre problématique.

Dernière piste enfin, travailler sur les références que vous mobilisez (leur pertinence, leur originalité, et la manière de les mettre en valeur)

Concours Sciences Po : comment bien démarrer son année ?

Concours Sciences Po : comment bien démarrer son année ?

C’est bientôt la rentrée des classes et j’espère que vous avez passé un été reposant ! Je vous propose aujourd’hui un article pour vous donner des clés dans l’organisation de votre travail pour atteindre votre objectif : décrocher le concours de Sciences Po

Conseil n° 1 : Fixez vos objectifs et planifiez vos révisions en conséquence

Le premier conseil peut sembler trivial à première vue, mais il est trop souvent négligé par de nombreux lycéens et étudiants, quels que soient leur niveau. Je pense que le début d’année scolaire est la période à laquelle vous devez vous poser la question de savoir ce que vous souhaitez accomplir en terme d’orientation, de concours et d’objectifs concrets. Il faut que vous soyez très vite au clair avec vos principaux objectifs pour que vous puissiez vous mettre en ordre de marche pour les atteindre.

Très régulièrement, des lycéens ou étudiants décident de se mettre à préparer sérieusement les concours des Instituts d’Études Politiques à partir de janvier ou février alors que les concours sont en mai ou juin. Ils perdent ainsi de précieux mois de préparation et partent désavantagés par rapports aux candidats qui se préparés de longue date. Et compte tenu du niveau d’exigence des concours, cela peut être rédhibitoire.

Par exemple, je reçois des questions liés à l’orientation parfois très tard dans l’année : « Dois-je privilégier ma préparation aux concours de Sciences Po ou mes révisions du bac ? », « Dois-je choisir d’aller en hypokhâgne dans tel lycée réputé ou intégrer un IEP? » etc. Ces questions peuvent être légitimes au fur et à mesure que vous échangez et vous renseignez sur les formations. Cependant, tous ces questionnements risquent de « parasiter » vos révisions, d’affecter votre préparation voire votre motivation. Pour vous donner un exemple, en classe préparatoire, lorsque je préparai les concours des IEP, j’ai perdu beaucoup de temps et d’énergie en changeant d’objectifs en cours d’année. Je cherchai initialement à intégrer Sciences Po, j’ai ensuite décidé de me concentrer sur le concours de Normal Sup, en échouant du coup aux deux concours.

Je vous conseille donc de vous laisser au maximum jusqu’à fin septembre pour vous interroger sur ce que vous souhaitez préparer, en priorisant éventuellement vos différents choix (Ex. Objectif n°1 : décrocher le concours de Sciences Po Paris, Objectif n°2 : décrocher mon voeu n°1 au concours des IEP de province, Objectif n°3 : décrocher le bac avec une mention « très bien »). Ensuite, écrivez (physiquement, sur un carnet ou sur un post-it au dessus de votre bureau par exemple) vos différents objectifs. Le fait d’écrire clairement ce que vous souhaitez devrait vous éviter de remettre en cause régulièrement vos objectifs (comme si vous aviez signé un contrat avec vous-même).

Ensuite, au regard des objectifs que vous avez fixé, vous serez en capacité de prioriser et de planifier vos activités et vos révisions durant votre année scolaire.

Conseil n°2 : Organisez votre charge de travail et de révisions de manière continue et équilibrée

Le deuxième conseil découle naturellement du premier. Si vous êtes aligné et au clair avec vos objectifs, vous allez naturellement travailler pour les obtenir. Vous souhaitez intégrer un IEP mais êtes un peu faible en langue vivante ? Il vous faudra donc planifier des plages d’apprentissage de vocabulaire, de la lecture/traduction d’articles de presse, etc.

Votre planning de révision doit être la conséquence des objectifs que vous souhaitez atteindre. Si le concours que vous visez comporte une épreuve d’histoire, il faut que vos révisions soient organisées de manière à être prêt le jour des épreuves écrites. Un écueil souvent rencontré par les candidats est en effet de préparer en priorité les matières qu’on aime particulièrement, et non celles qu’il faudrait travailler pour atteindre le concours.

Pour cela, il est important de travailler tout au long de l’année. Cela vous donnera le temps de renforcer vos points faibles (avec de l’organisation, il est largement possible de devenir bon ou a minima moyen dans une matière où vous être traditionnellement en difficulté). Pour vous donner un exemple me concernant, j’avais des difficultés en langues, qui m’ont fait rater plusieurs fois les concours de Sciences Po. L’année où j’ai décroché Sciences Po Lille, j’ai obtenu 14,5/20 en anglais, qui était l’année d’avant mon point faible (j’obtenais régulièrement des notes inférieures à 6/20, et rarement au dessus de 8/20).

Cette année-là, j’avais pris l’habitude, chaque semaine (c’était le mercredi, je m’en souviens encore) de rédiger une page en anglais sur 3 sujets d’actualité (environ 10 lignes par sujet). Si on exclut les semaines de vacances, cela correspondait à environ une centaine de sujets (environ 3 sujets sur 30 semaines) pour lesquels j’avais du me tenir informé de l’actualité du monde anglo-saxon, rechercher (et retenir) le vocabulaire associé, rédiger et améliorer ma syntaxe et ma grammaire. A la fin de l’année scolaire, ce travail représentait environ 1 heure de travail hebdomadaire. Plus que le volume de travail réalisé, c’était avant tout la régularité de celui-ci qui a payé dans mon cas.

Quelle que soit la matière concernée, il est donc important de découper le programme pour réaliser votre programme de révision pour réussir Sciences Po.

Conseil n°3 : Entrainez-vous en condition de concours

Un autre écueil important rencontré par beaucoup de candidats est de concentrer leurs plages de révisions sur la rédaction de fiches. Celles-ci sont un outil utile pour assimiler le programme et gagner du temps dans la dernière ligne droite avant le concours. Cependant, trop souvent, les candidats réalisent un programme de révision qui conduit à ficher l’ensemble du programme pour la date du concours.

Les fiches vous permettent uniquement de maitriser le programme, mais en aucun de répondre aux autres attendus du jury. Le concours des IEP ne demande pas de vérifier que vous connaissez un programme défini (au contraire du bac). Il vise à sélectionner les meilleurs candidats.

Pour cela, il est impératif de vous entrainer en condition réelle : avec les contraintes de temps réelle, sans recours aux fiches etc etc. Même si vous n’êtes pas prêt (au sens où vous ne maitrisez pas encore tout le programme), le travail en condition réelle vous serez particulièrement utile puisqu’il vous permettra de progresser sur la manière d’aborder les sujets, de problématiser…

Si vous n’avez pas forcément 3 heures devant vous pour réaliser un sujet de questions contemporaines blanc en entier, vous pouvez réaliser uniquement les étapes d’analyse du sujet, de problématisation, de rédaction du plan, de l’introduction et de la conclusion sur un créneau d’1 heure à 1h15.

Attention néanmoins, je vous recommande également de vous entrainer selon les vraies conditions de concours afin que vous puissiez créer des automatismes pour rédiger l’intégralité de votre copie sur le temps imparti. Rappelez vous bien qu’une copie inachevée sera fortement pénalisée !

Je poste régulièrement des idées de sujets (pour le thème du « secret« , par exemple) dont vous pouvez vous inspirer pour vous entrainer en condition réelle.

Comment faire une introduction percutante ?

Comment faire une introduction percutante ?

L’article d’aujourd’hui traite d’un sujet particulièrement important dans l’optique de la réussite de votre concours : l’introduction de votre dissertation.

C’est en effet la partie la plus délicate de votre composition. Il s’agit tout d’abord de la première impression que le correcteur aura de votre travail, et il convient donc de soigner celle-ci. Pour avoir corrigé à plusieurs reprises des copies de concours blancs, force est de constater que, à la fin de la lecture de l’introduction, le correcteur a déjà une idée précise de la fourchette de note qu’il attribuera à la copie. L’introduction est ensuite la partie de la dissertation qui révèle si les étapes d’analyse du sujet et de problématisation ont été réalisées. Une introduction sans réelle problématisation sera généralement extrêmement plate et banale à la lecture. Une introduction avec une analyse partielle ou erronée du sujet (et des mots-clés qui le compose) sera également immédiatement identifiée et décèlera un hors sujet, ou un traitement partiel de celui-ci.

1) Respectez les étapes et les attendus de l’introduction

La dissertation est un exercice qui est défini par un certain nombre de règles formelles que vous devez impérativement respecter. Ne pas suivre la forme demandée conduira le correcteur à vous sanctionner. Les attendus indispensables de votre dissertation sont les suivants : une analyse et une définition des termes du sujets, une problématique pertinente et l’annonce du plan de votre argumentation (donc de la dissertation).

a) L’accroche du sujet

L’accroche de l’introduction n’est à mon sens pas indispensable et est à réserver uniquement si vous tenez une « bonne accroche » (pertinente et originale). Mieux vaut ne pas vous forcer à intégrer une accroche plutôt que de faire une accroche banale voire inexacte (évitez les poncifs du type « de tout temps, …  » ou  » Les gens pensent généralement que … « ).

b) l’analyse des termes du sujet

Cette étape est le prérequis indispensable à la construction de votre problématique et c’est une étape qui ne doit pas être négligée. Une analyse trop rapide peut vous faire rater un aspect du sujet ou même vois conduire à un hors-sujet. À titre personnel, je recommande de passer minimum 20 à 30 minutes sur cet aspect. Une analyse rigoureuse vous permettra de plus de construire une problématique pertinente.

Le moyen que j’utilisais pour l’analyse du sujet était de réécrire l’intitulé exact du sujet au milieu d’une feuille de brouillon, et de passer en revue un à un chaque mot du sujet, sans en oublier aucun. Certains sont bien entendu beaucoup plus importants que d’autres mais cette méthode permet de n’en publier aucun. La deuxième étape était de définir chaque mot, puis de me poser les questions suivantes « pourquoi ce mot a-t-il été utilisé? » et « quel autre mot aurait pu être utilisé? ». Les éléments importants sont notés sur la feuille de brouillon et reliés au mot étudié. Cela évite d’oublier des aspects importants du sujet, et surtout cela permet de se mettre dans une posture de recherche de problématique. Le fait de se demander pourquoi tel ou tel mot a été utilisé met en effet votre esprit dans une optique de recherche de la question suivante « pourquoi le jury m’a posé cette question? ».

c) une problématique pertinente

Si votre étape de définition des termes du sujet et votre analyse de celui-ci a été faite rigoureusement, vous serez vite en capacité d’identifier pourquoi le jury vous a posé ce sujet (et pas un autre). Il y a généralement plusieurs raisons pour laquelle le jury choisit un sujet au détriment d’un autre : la première est que le sujet présente une ou des problématiques intéressantes (et le jury attends alors de vous que vous identifiiez celle-ci et proposiez une réponse argumentée et pertinente, et non pas une réponse « café du commerce »), la deuxième est que le sujet présente un ou des enjeux importants (par enjeu, je veux dire un problème plus vaste et plus important qui se cache derrière le sujet. Par exemple, derrière le thème du secret peut se cacher un enjeu plus important qui peut être les fondements de la démocratie), le troisième est que le sujet choisi doit permettre d’échelonner les notes attribuée de manière efficace (il ne faut pas oublier que le but du concours est de « trier » les candidats).

Un bon moyen de mettre en évidence une problématique est de trouver une opposition interne au sujet. Celle-ci peut provenir directement de l’intitulé du sujet si c’est une question, de l’opposition ou du rapprochement entre deux termes du sujet etc. etc.

Attention cependant aux problématiques trop évidentes ! Je vous donne un exemple de sujet : L’individu contre la société. A première vue, la problématique qui vient vite à l’esprit est l’opposition entre l’individu d’une part, et la société qui tend à le contraindre. C’est d’ailleurs certainement la problématique qui émergera de la majorité des copies. Si vous avez appliqué la méthode d’analyse du sujet que je vous ai suggéré, vous allez devoir vous pencher sur le terme « contre ». Pourquoi le jury n’a pas intitulé le sujet « l’individu et la societé »? Et surtout, que recouvre le contre? Est-il uniquement une opposition ou ne peut-on pas comprendre « l’individu contre la société » au sens d’être appuyé, d’être adossé? (je suis appuyé contre un mur, par exemple). Vous voyez bien que chaque mot du sujet peut avoir son importance et faire évoluer la problématique que vous soumettrez au correcteur.

d) L’annonce du plan

Ai-je vraiment besoin de détailler cette étape? Il faut juste expliquer en quelques phrases le plan que vous allez suivre. Je vous déconseille les très scolaires « Dans un premier temps, … « , que vous pouvez facilement remplacer par une phrase du type « Si [le diplôme peut être vu comme un facteur d’inégalités importantes sur le marché du travail], [les nouvelles formes de travail montrent que son rôle se réduit…..] » .

2) Allez à l’essentiel

L’introduction étant la partie la plus importante de votre copie, n’ayez pas peur de développer celle-ci. Vous pouvez sans problème réaliser une introduction d’une page et demi, et en tout cas jamais en dessous d’une page. Je vous conseille néanmoins d’aller à l’essentiel lors de la rédaction de celle-ci, en évitant notamment les phrases trop alambiquées. Celle-ci doit être agréable à lire, et bien souvent cela passe par des phrases courtes, bien construites et reliées entre elles par des connecteurs logiques. Deux points me semblent particulièrement importants à retenir.

Le premier est assez simple à comprendre. Votre correcteur aura certainement un paquet de copie important à corriger. Vous ne savez pas si votre copie sera la 83ème copie de sa journée, ou s’il corrige celle-ci le soir, après une longue journée. Il y a de grandes chances que de nombreux candidats utilisent des arguments similaires, des références communes etc. etc. Il est possible qu’au moment de la lecture de votre copie, son esprit soit un peu moins concentré. Écrivez donc dans un style simple pour lui faciliter la tache. Cela lui permettra de mettre rapidement en évidence que vous avez bien défini les aspects du sujet, et mis en évidence une problématique.

Le deuxième tient au fait que la fonction de l’introduction n’est pas la même que les autres parties de la dissertation. Posez-vous la question de ce qui est évalué dans votre travail ( je ferai un article détaillé à ce sujet) : -Introduction : on cherche à évaluer votre capacité d’analyse du sujet, et votre capacité à formuler un problème.

-Développement : c’est votre érudition (les connaissances, références, exemples…), ainsi que votre capacité à argumenter qui sont évalués.

-Conclusion : c’est votre capacité de synthèse qui est évaluée.

On voit bien que le but de l’introduction n’est pas de montrer que vous maitrisiez beaucoup de références, mais uniquement de montrer que vous savez mettre en évidence une problématique et cadrer le sujet. Vous pouvez (et vous devez) faire simple à ce stade de la dissertation.

3) Travaillez sur la fluidité et l’originalité

Si les deux étapes précédentes sont acquises pour vous et ne vous posent pas de problèmes particuliers, vous pouvez vous atteler à améliorer ces deux derniers points, qui vous permettront de sortir du lot. J’insiste cependant sur le fait qu’il est indispensable de maitriser l’analyse du sujet et de la problématisation avant de vouloir travailler sur ce troisième volet.

Une des complexités de la rédaction d’une bonne introduction réside dans le fait qu’il faut définir les termes du sujet et faire émerger une problématique sans pour autant que cela soit trop « mécanique ». Il est donc impératif de travailler de manière fine votre introduction et je vous conseiller de rédiger celle-ci en intégralité au brouillon, pour construire un enchainement fluide depuis la définition des termes jusqu’à la problématique. Le moyen que j’utilisais pour vérifier que mon introduction était agréable à lire était de relire celle-ci, dans ma tête, mais comme si je devais la lire devant une assemblée de personnes.

Dernière axe de progrès, enfin, l’amélioration de votre originalité, pour vous démarquer. Cela peut se faire via le choix de références, l’utilisation de citations, l’utilisation d’exemples variés et qui sortent des sentiers battus. Le but est que le jury se rappelle de cette copie qui citait Molière sur un sujet n’ayant a priori pas de liens. Vous pouvez pour cela vous aider de références littéraires ou cinématographiques (voir par exemple mon article sur les références sur les révolutions ou le secret qui incluent des œuvres littéraires ou mon article sur les films : réviser l’épreuve de questions contemporaines avec quelques films ), en faisant par exemple une fiche avec les citations qui peuvent être utiles.

Comment réviser la culture générale en 1ère ou en 2nde ? Les livres à lire en priorité

Comment réviser la culture générale en 1ère ou en 2nde ? Les livres à lire en priorité

Les difficultés de l’épreuve de culture générale

L’épreuve de culture générale est l’épreuve reine du concours de Sciences Po, et des Instituts d’Etudes Politiques, quels que soit le concours d’entrée visé.

Les IEPs de province ont certes modifié le libellé de l’épreuve de culture générale en la rebaptisant « questions contemporaines », mais elle n’en demeure pas moins sur le fond une épreuve de culture générale (avec une orientation plus axée sur l’actualité contemporaine, et un champ délimité par les thèmes au programme).

Cette épreuve est une des épreuves les plus difficiles parce qu’elle demande deux caractéristiques dont les candidats manquent souvent :

  • Le temps :  L’épreuve de culture générale, sans programme prédéfini, et avec des champs de connaissance tirés de tous les domaines intellectuels, artistiques, scientifiques etc. est une épreuve difficilement « bachotable ». Elle ne s’acquiert pas en lisant un manuel de culture générale, précisément parcequ’il n’y a pas de programme défini, et que la qualité qui est demandé aux candidats est de faire des ponts entre matière, approches et courants artistiques pour comprendre, expliquer les enjeux d’un sujet. Cela demande du temps et la majorité des candidats aux concours de Sciences Po n’en ont pas (bac à préparer en parallèle, révisions des autres matières etc)
  • La transversalité : Maitriser des connaissances variées, lire les livres des auteurs importants, écouter des émissions ou aller à des expositions sur des sujets extrêmement variés permet de faire des ponts entre sujets et d’apporter des éclairages différents et féconds sur un sujet en particulier. Pour réussir Sciences Po, on vous demande à la fois d’être philosophe, économiste, sociologue, historien etc. à un bon niveau et … de ne pas trop l’être. Vous devez être précis, connaître réellement les théories, œuvres et sujets dont vous parlez, mais sans en être un spécialiste pointu et faire une dissertation sous un seul angle académique/artisitique. Là encore, force est de constater que les candidats sont généralement peu préparés à cette exigence. Au lycée, les cours sont généralement très segmentés et les ponts entre matières rarement mis en avant.

Si vous visez Sciences Po, il est donc plus que nécessaire de vous y prendre tôt et pour cela, les lectures des classes de 1ère et de 2nde seront un bagage fort utile pour préparer, et réussir les concours des Instituts d’Etudes Politiques.

Mes conseils de lecture pour commencer à réviser Sciences Po dès la classe de seconde ou de première.

Cette liste comporte des livres relativement courts, accessibles en termes de raisonnement, et de vocabulaire et qui vous serviront de « boîte à outil » à la fois pour le concours de Sciences Po et du baccalauréat.

D’une manière générale, même si un concours porte sur un ou plusieurs thèmes (comme le concours commun des Ieps par exemple), le fait de maitriser une palette large de connaissance permet de faire des liens entre sujets ou de s’en sortir quand vous rencontrez un sujet en marge d’un thème. Je conseille donc ces classiques (tous assez courts en termes de nombre de pages) à l’ensemble des candidats aux concours des IEPs.

Karl Marx et Friedrich Engels, Le manifeste du parti communiste

C’est un ouvrage court, de vulgarisation, de résumé de la pensée de Karl Marx. L’intérêt principal de la pensée de Karl Marx et que celle-ci développe une vision, une idéologie universelle (c’est-à-dire qu’elle permet d’analyser toute sorte de phénomènes humains, donc pour le candidat à Sciences Po, toutes sortes de sujets de culture générale). L’ouvrage est également une mine à citations, en particulier la première phrase «  L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes » et la dernière phrase « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». En plus d’être un livre « théorique » c’est également un livre « historique » en ce sens qu’il a permis la diffusion de la pensée marxiste par le monde.

Lire le Manifeste du parti communiste.

Jean-Paul Sartre, l’Existentialisme est un humanisme

Ce livre est issue d’une conférence de Jean-Paul Sartre, qui y explique les fondements de sa théorie philosophique, l’existentialisme (le fameux « L’existence précède l’essence ». Ce livre permet d’appréhender des thèmes de culture générale comme le devoir et la liberté. Il vous sera également utile pour préparer l’épreuve de philosophie du bac.

Lire l’Existentialisme est un humanisme

Claude Levi-Strauss, Race et Histoire.

Claude Levi-Strauss est un anthropologue et philosophe français. Il est un des membres fondateurs du mouvement intellectuel du « structuralisme ». Ce petit livre permet de s’initier à des thèmes souvent évoqués en culture générale, comme la culture, et en particulier l’ethnocentrisme et le racisme. L’ouvrage défend les interactions entre cultures : « Tout progrès culturel est fonction d’une coalition entre les cultures. »

Lire Race et Histoire

Ernest Renan, « Qu’est-ce qu’une Nation ? »

Là encore, cet ouvrage est la retranscription d’une conférence donnée par Ernest Renan (philologue français), qui a pour objet le thème de la Nation. Cet ouvrage permet de mettre en évidence deux visions opposées de ce qu’est une nation : une vision « du sang » sur le modèle de la nationalité allemande notamment et une vision « du souhait » qui est devenu l’emblème d’une conception française de la nationalité, celle du « plébiscite de chaque jour » (ie. la volonté de vivre ensemble). Cette distinction permet d’apporter des éclairages intéressants sur tous les sujets liés à la question de nation, de vivre ensemble.

Lire Qu’est ce qu’une Nation 

Machiavel, Le Prince

J’ai déjà évoqué avec vous ce livre, qui est considéré comme le premier ouvrage de Sciences Politiques, dans les livres à lire sur le thème du secret. C’est une excellente preuve du fait que les livres classiques sont généralement mobilisables sur de nombreux sujets de culture générale ou de questions contemporaines. Dans ce livre Machiavel donne des conseils sur le pouvoir au Prince et en ce faisant évoque de nombreux sujets en lien avec le pouvoir et l’Etat.

Lire Le Prince

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Comment intégrer Sciences Po Lyon en master ?

Comment intégrer Sciences Po Lyon en master ?

L’Institut d’études Politiques de Lyon a dévoilé il y a quelques jours les modalités d’accès en 4eme année. Je vous livre donc dans cet article mes conseils pour intégrer l’IEP directement en master.

Modalités et conditions d’accès en master

L’entrée directe en 4eme année des Instituts d’Études Politiques est généralement un moyen peu connu d’intégrer Sciences Po. Il y a généralement moins de candidats que pour les concours d’accès en première ou en deuxième année, et des candidats issus d’horizons plus diversifiés. C’est donc une carte supplémentaire à jouer pour intégrer une grande école. Si vous obtiendrez le même diplôme que les étudiants ayant réussi les concours d’accès aux années précédentes, vous ne pourrez néanmoins pas bénéficier de l’année d’études ou de stage à l’étranger, qui est une des grandes forces du cursus en IEP.

Cette année l’IEP de Lyon ouvre 50 places pour une entrée en master.

Pour pouvoir postuler à ce concours, vous devez avoir validé 180 crédits ECTS ou les obtenir l’année du concours.

Le concours 2019

Le concours aura lieu le 30 mars 2019, à Lyon. Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes, et vous pouvez vous inscrire sur leur site internet. Vous pourrez vous inscrire jusqu’au 4 mars 2019 à midi.

Les épreuves du concours d’entrée en master sont les suivantes :

  1. Une épreuve sur ouvrage :
    • L’épreuve porte sur le livre « La consommation engagée » de
      Sophie Dubuisson-Quellier. (La consommation engagée, Paris, Presses de Sciences Po, 2e édition augmentée, 2018, Sophie Dubuisson-Quellier)
    • Cette épreuve comporte une partie en français (deux questions en français, comptant pour la moitié de la note finale) et une partie en langue (anglais, italien, allemand et espagnol peuvent être choisis au moment de l’inscription) pour la moitié de la note finale.
    • Achetez le livre ICI.
  2. Un dossier d’admissibilité à remplir en amont du concours :
    • Ce dossier est accessible ici et devra être complété en amont du concours et rendu le jour de l’épreuve.
    • Il comporte 5 questions portant sur le projet professionnel, le parcours passé et le l’adéquation entre la formation à Sciences Po Lyon et le projet professionnel. Sur ces 5 questions, seules 4 sont notées pour 5 points chacune.

A l’issue de ces épreuves, certains candidats sont déclarés admissibles et convoqués à un oral pour l’admission définitive (5 minutes de présentation et 20 minutes de questions).

Mes conseils de préparation pour le concours

Il vous reste un peu plus de 2 mois à compter de ce jour pour vous préparer à ce concours. Si vous préparez en parallèle d’autres concours, et devez suivre votre cursus actuel, vous allez donc devoir être efficace et vous organiser pour être performant dans vos révisions. Vous trouverez donc ci-après mes conseils :

  1. Régler au plus vite les aspects logistiques.
  2. Faire une première lecture du livre
  3. Préparer votre dossier de motivation et faîtes le relire
  4. Faire une deuxième lecture du livre en réalisant en parallèle une fiche de lecture.
  5. Réviser le vocabulaire de la langue vivante choisie en lien avec les thèmes du livre.
  6. Augmenter vos connaissances sur le thème du livre.

Régler au plus vite les aspects logistiques

Je vous ai conseillé dans plusieurs articles de traiter au plus tôt les aspects logistiques liés aux inscriptions. Lorsqu’on est pris dans les révisions, et parfois un peu stressé par l’approche du concours, il n’y a rien de pire pour se démotiver que de voir que les serveur d’inscription est surchargé ou que les tgv sont pleins. Je vous invite donc à faire en priorité:

  • votre inscription en ligne,
  • la commande du livre à lire. Il est accessible ICI.
  • la réservation de vos billets de TGV/hôtel si vous en avez besoin.
  • le téléchargement du dossier de motivation
  • la commande des conseils de lecture.

Faire une première lecture du livre

De manière générale, lorsqu’un concours porte sur un ouvrage particulier, je vous conseille de lire plusieurs fois celui-ci. En particulier, je vous conseille de lire une première fois le livre, sans prendre de note. Et ensuite de réaliser une deuxième lecture en faisant votre fiche de lecture. Pour mémoire, j’ai écris quelques lignes sur la réalisation des fiches de lectures à la fin de cet article.

La première lecture vous permettra d’avoir une vision d’ensemble de l’ouvrage (thèse de l’ouvrage, arguments et construction du livre). La seconde lecture, accompagnée de la réalisation de la fiche de lecture vous permettra de suivre chapitre par chapitre la progression du livre, de retenir des citations et des arguments/illustrations/débats pertinents.

Préparez votre dossier de motivation et faites le relire.

Pour ce concours, vous avez la chance de pouvoir présenter quelque chose que vous aurez construit dans un temps non limité par une durée d’épreuve. C’est l’occasion de réaliser un dossier soigné et percutant pour prendre de l’avance sur les autres candidats (quel que soit le concours, il y aura toujours des candidats qui prépareront le dossier à la dernière minute, ne le feront pas relire etc. etc.) Je vous conseille de faire une première version, puis de faire relire votre dossier à plusieurs personnes qui peuvent être : un professeur d’une matière importante pour la filière que vous demandez, un maitre de stage ou un tuteur qui pourra mettre en évidence les qualités requises/possibilités d’évolution pour votre cursus professionnel.

Il est important que ce type de dossier soient argumentés, structurés et synthétiques (le nombre de caractères est extrêmement limité, allez au but!). De la même manière, l’orthographe, la syntaxe et votre écriture doivent être soignées. Si besoin, je peux relire quelques dossiers et échanger (pierre.concoursiep (at) gmail.com)

Faire une deuxième lecture du livre, et réalisant votre fiche de lecture.

Je vous renvoie ici au point n° 2 et à l’article cité qui détaille les éléments pour votre fiche de lecture.

Réviser le vocabulaire de la langue vivante choisie en lien avec les thèmes du livre.

Là encore, vous avez la chance de savoir à l’avance les thèmes sur lesquels portera votre épreuve de langue. C’est particulièrement important, surtout quand on sait que l’épreuve de langue est généralement l’épreuve la plus discriminante pour intégrer Sciences Po.

Ici, deux thèmes importants ressortent : la consommation et l’engagement. Faites vous des listes de vocabulaire sur ces thèmes et apprenez les par coeur. Un excellent moyen de réviser peut également être de traduire votre fiche de lecture. Le but est de pouvoir parler du livre, mais également argumenter sur les thèmes en lien avec celui-ci.

Augmentez vos connaissances sur le thème du livre.

Compte tenu de délais courts et de la somme de travail à réaliser, vous n’aurez certainement pas le temps d’effectuer beaucoup de lecture complémentaires. Celles-ci sont néanmoins un moyen efficace de faire la différence.

Si vous ne deviez lire qu’un livre en plus dans votre préparation, je vous conseille un ouvrage extrêmement complet et actuel :

Sociologie de la consommation (Approches théoriques classiques, synthèse des recherches) de Vincent Chabault.

Achetez le livre ICI.

Si vous avez moins de temps, vous pouvez lire cet ouvrage qui est plus petit, mais dense : le repère  » sociologie de la consommation » de Nicolas Herpin.

Achetez l’ouvrage ICI.

Pour une première introduction (qui ne remplacera pas la lecture de Sociologie de la consommation), vous pouvez lire cet article de Sciences Humaines.

Comment réviser efficacement pour le concours de Sciences Po?

Comment réviser efficacement pour le concours de Sciences Po?

Vous êtes nombreux à me poser des questions liées à la méthodologie de travail à adopter pour intégrer Sciences Po ou un Institut d’Etudes Politiques. La préparation et la réussite du concours nécessitent en effet des méthodes et une organisation plus efficaces que celles nécessaires à la préparation du bac par exemple. Je développe dans cet article quelques pistes de réflexion pour vous aider à être performant dans vos révisions et réussir à intégrer l’IEP de vos rêves !

Conseil n°1 : utilisez la loi de Pareto pour prioriser vos révisions.

La loi (ou le principe de Pareto) de Pareto énonce que 20% des actions produisent 80% des effets. C’est un principe qui est très souvent utilisé en entreprise (gestion de projets ou gestion des risques par exemple). Il consiste à identifier les éléments produisant le plus d’effet pour les mettre en œuvre en priorité.

Si on transpose ce principe aux révisions nécessaires pour réussir le concours de Sciences Po, 20% du volume total de vos révisions contribuerait à 80% de votre note finale le jour du concours. On comprend tout de suite l’intérêt d’identifier ces éléments et de travailler en priorité ces points.

Vous pouvez décliner ce principe de plusieurs manières :

  • Priorisez via les coefficients : pour le concours commun des IEP de province, l’épreuve d’histoire a un coefficient 3, l’épreuve de questions contemporaines a un coefficient 3 et l’épreuve de langue un coefficient 2. Le concours de l’IEP ne sélectionne généralement pas des candidats ayant eu une mauvaise note (inférieure à 6/20) et il serait suicidaire de faire totalement l’impasse sur une matière en particulier, mais dans la dernière ligne droite, si vous devez prioriser entre un chapitre d’histoire et un thème de civilisation de langue, pensez-y !
  • Priorisez dans le contenu de vos révisions : les concours des IEP ne donnent pas les programmes à réviser mais vous pouvez néanmoins identifier facilement des thèmes ou des parties qui ne seront pas utiles dans la plupart des cas. Par exemple, sur le thème de questions contemporaines « le secret », ne vous concentrez pas sur le thème des « secrets de famille », qui est mineur, n’est pas lié à une actualité particulière etc. De même, si vous choisissez l’anglais en épreuve de langue, concentrez-vous sur des thèmes de civilisation touchant le Royaume-Uni et les États-Unis plutôt que sur l’histoire de la Nouvelle-Zélande par exemple.
  • Priorisez les questions le jour de l’épreuve : ce conseil s’adapte particulièrement pour l’épreuve de langue. Celle-ci comporte 3 parties (compréhension, vocabulaire, expression), ayant des contributions différentes à la note finale. La majeure partie des candidats se concentrent sur les questions de compréhension et de vocabulaire. Je vous conseille au contraire de commencer par l’épreuve d’expression, qui apporte le plus de point et qui vous pénalisera si vous n’arrivez pas à le finaliser parceque vous avez passé trop de temps sur les questions précédentes.

Conseil n°2 : coupez toutes les sources de distractions inutiles.

La majorité des gens efficaces sont des gens qui savent se concentrer et rester focalisés sur ce qu’ils font. Je vous conseille donc de délimiter les créneaux consacrés uniquement à vos révisions pour les concours et de vous y tenir. Si vous avez défini un créneau d’une heure pour réviser votre histoire, tenez-vous-y, et lorsque vous êtes en train de réviser, faîtes le vide autour de vous :

Mettez votre téléphone en mode avion / coupez les notifications : si vous discutez en parallèle de vos révisions, vous ne serez pas assez concentré pour retenir ce que vous avez lu.

Éteignez/déconnectez votre ordinateur/tablette : comme pour le smartphone, l’ordinateur est un aimant à distractions. Combien de fois avez-vous lancé une recherche internet pour réviser et êtes-vous passé rapidement à une session d’une heure ou plus sur les réseaux sociaux ?

Travaillez sur un bureau rangé : si vous n’avez que votre livre/cahier devant vous, votre esprit sera focalisé uniquement sur ce point, pour une révision efficace.

Éteignez la musique/radio/tv : les études scientifiques montrent que notre cerveau a du mal à se concentrer sur ce qu’il est en train de lire, si en parallèle, il écoute ou entend du bruit. C’est d’autant plus le cas, si ce que vous écoutez est dans votre langue. Si vous voulez quand même un petit bruit de fond, ne mettez pas le son trop fort, et privilégiez des morceaux de musique en langue étrangère ou des morceaux mélodiques/classiques.

Mettez-vous au calme : jardin, chambre, bibliothèque etc. trouvez un endroit dans lequel vous êtes au calme et efficace et privilégiez celui-ci !

Des études montrent que lorsqu’on est interrompu, le cerveau met quelques minutes à se reconcentrer sur ce qu’il faisait auparavant. Vous comprendrez donc facilement qu’une conversation sur votre téléphone en parallèle de vos révisions peut ruiner votre session de révisions.

Conseil n°3 : profitez de vos pauses ou de vos temps morts pour réviser sans y penser.

Pour tenir le rythme dans la durée, vous devez vous ménager des temps de décompression et de loisirs. Pendant votre année de révisions, je vous conseille de continuer vos activités sportives ou associatives. Elles contribuent à votre équilibre global et vous permettront de rester performant dans la durée.

Au niveau de vos pauses ou temps « perdus » (transports etc.), vous pouvez changer vos habitudes à la marge pour réviser sans y penser. Quelques exemples non exhaustifs qui peuvent faire la différence :

  • Regardez vos séries/films en Version Originales (VO) ou en Version Originale Sous Titrées (VOST) : vous vous habituerez très vite à ce changement mineur, et en douceur, sans réel travail, vous allez progresser en langue.
  • Regardez des films sur les thèmes à réviser : je vous ai fait un article sur les films sur le thème du secret, vous pouvez le retrouver ici. retrouvez également mes conseils de films sur le thème « révolutions« 
  • Lisez des romans en lien avec l’histoire et/ou avec les thèmes étudiés en question. Je vous donne des exemples de lecture dans ces articles : sur le numérique, sur le secret, sur les révolutions.
  • Ecoutez des podcasts dans le bus ou le métro.

Conseil n°4 : identifiez et utilisez vos réservoirs à motivation.

L’admission à Sciences po ou à un IEP passe par les compétences scolaires, mais aussi par votre mental, votre détermination.

Pour tenir le rythme soutenu des révisions pour le concours des IEP dans la durée, vous devez réussir à trouver des leviers de motivation et à les mobiliser lorsque vous connaitrez une baisse de motivation. Sur une année de préparation au concours, vous allez forcément avoir des moments pendant lesquels vous serez moins efficaces ou moins motivés. Ceux-ci peuvent avoir des causes diverses (météo qui impacte votre moral, contrariété ou soucis personnel qui remet en question vos objectifs, mauvaise note à un concours blanc qui vous démotive etc. etc.).

Je vous conseille donc de préparer des réservoirs à motivation pour vous remobiliser rapidement lorsque vous sentez ces moments arriver. Ils peuvent être très variés. Certain(e)s se sentent mieux après une séance de running, une partie de jeu vidéo, un coup de téléphone à un ami ou après avoir écouté tel ou tel morceau de musique.

Identifiez ces moments/actions qui vous apaisent et vous aident et notez-les sur une liste. Dès que vous sentez que vous êtes dans une situation de baisse de motivation, n’attendez pas. Actionnez un de ces leviers, et reprenez votre travail.

Pour combattre le doute, un bon moyen est de lister vos réussites de l’année qu’elles soient liées aux révisions ou non (exemple : j’ai réussi à obtenir 15 en anglais à mon concours blanc, j’ai progressé au foot/à l’escalade etc.) et de relire cette liste pour vous booster lorsque vous doutez de votre capacité à réussir le concours.

Conseil n°5 : calculez votre charge de révision et établissez un planning, même sommaire

La préparation du concours est un exercice d’endurance pour lequel il vous faudra un minimum d’organisation pour ne pas faire l’impasse sur une ou plusieurs parties importantes du programme. C’est un risque d’autant plus réel que l’année avancera et que des échéances importantes approcheront (le bac, les autres concours etc).

Pour vous assurer que votre charge de travail est équilibrée (par exemple : vous révisez trop l’histoire et pas assez l’anglais) vous pouvez vous aider de quelques outils d’organisation simples.

Le premier est de lister (de manière grossière) le temps disponible que vous estimez avoir par semaine jusqu’au concours (exemple : 10 heures par semaine) et de lister l’ensemble des chapitres ou des thèmes à ficher ou à réviser par matière. Cela vous donnera de manière globale, le temps à passer par sujet ou par thème à consacrer. Par exemple, vous saurez que vous avez 5 heures pour réaliser une fiche d’histoire complète sur un thème (la décolonisation ou la construction européenne). Vous pourrez voir si vous êtes trop long (ou trop rapide) pour travailler sur tel ou tel point du programme.

Le deuxième est de planifier sur votre semaine des créneaux dédiés à un sujet ou une matière (exemple : tous les mardi soir de 17h30 à 18h30, révision du vocabulaire d’anglais). Si vos temps de révision sont planifiés de manière équilibrée, vous devriez pouvoir réviser toutes les matières de manière efficace.