Catégorie : Histoire

Comment sortir de la guerre (1944 – 1947) ? Analyse du sujet de composition d’histoire au concours de Sciences Po Paris.

Comment sortir de la guerre (1944 – 1947) ? Analyse du sujet de composition d’histoire au concours de Sciences Po Paris.

Le concours d’entrée en 1ère année de Sciences Po Paris a eu lieu les 23 et 24 février dernier. Je vous propose aujourd’hui un retour sous forme d’une analyse d’un des deux sujets de composition. (ou qu’est ce que j’aurai écrit sur mon brouillon si j’avais du composer à votre place 😉 )

L’épreuve d’histoire en quelques mots

L’épreuve d’histoire de Sciences po comporte deux sous-épreuves :

  • une composition (dissertation) sur un sujet à choisir parmi deux proposés
  • une étude critique de document(s)

Pour le concours 2019, les deux sujets de composition étaient :

  • La République et la Question sociale, en France (vers 1880 – 1946)
  • Comment sortir de la guerre ? (1944-1947)

L’étude de document concernait les lois constitutionnelles de 1875.

Quelques conseils sur les sujets « déroutants » ou « complexes »

L’intitulé du sujet « Comment sortir de la guerre ? (1944 -1947) » peut dérouter à première vue.

D’abord parce qu’on a tendance à penser que cette question est une question opérationnelle ou politique, qu’ont dû se poser les dirigeants militaires ou politique de l’époque (comment finir au plus vite la guerre?) mais qui n’est pas réellement une question historique. Lorsqu’un sujet d’histoire est posé sous la forme d’une question c’est généralement pour décrire/interroger une transformation (ex. Comment la croissance économique des « Trente Glorieuses » a-t-elle transformé la société française ?).

Ensuite parceque les bornes chronologiques peuvent porter à confusion : en 1944, la deuxième guerre mondiale n’est pas finie (même si la dynamique est clairement en faveur d’une victoire alliée), mais elle l’est bien en 1947. En revanche, 1947 marque généralement l’entrée dans un autre conflit, la guerre froide. Notez bien que le sujet ne s’intitule pas « comment sortir de la 2ème guerre mondiale? ». L’analyse des bornes chronologiques doit donc déjà faire apparaître des questionnements qui vous serviront de base pour la construction de votre problématique.

Ce type de sujet est généralement un excellent moyen de se démarquer des autres candidats. Un nombre important d’entre eux vont se rabattre sur les sujet plus classique, et auront du mal à se démarquer. Je vous conseille généralement de vous attaquer au sujet qui paraît complexe, en particulier parcequ’il va vous forcer à vous creuser les méninges pour interroger et décortiquer le sujet. Quand le sujet parait trop classique, généralement on pense tout de suite au plan, aux connaissances et on oublie de réellement réfléchir et problématiser le sujet. A titre personnel, j’ai passé un nombre très important de concours et j’ai toujours obtenu de meilleurs notes sur des sujets complexes que sur des sujets classiques et trop balisés.


Mon analyse du sujet « comment sortir de la guerre? (1944-1947) ».

Pour l’exercice, je me suis forcé à faire cette analyse de sujet en 30 minutes. Le jury recommande de passer 2 heures 30 minutes sur l’épreuve de composition et il vous faudrait en effet passer 20 à 30 minutes sur l’analyse du sujet, la problématique et une ébauche de plan. Mes réflexions ne sont donc pas un corrigé, et peuvent contenir des réflexions qui ne seraient pas reprises dans votre copie car non alignées avec la problématique. Le but de cet article est surtout de vous montrer tout ce qui peut (doit?) sortir de votre analyse du sujet.

Analyse des termes du sujet.

Comment : comment renvoie à la fois à la question des moyens (quels moyens mettre en œuvre pour sortir de la guerre?) et de la manière (de quelle manière sortir de la guerre? ). En filigrane, on trouve la question de l’efficacité (comment vite sortir de la guerre? comment sortir de la guerre de façon durable? … ). On peut commencer à lister les moyens qui ont été mis en œuvre pour sortir du conflit : militaire (les débarquements, l’utilisation de la bombe atomique…), diplomatiques, économiques (reconstruction, dédommagements, plan Marshall…), ou sociaux, juridiques, en terme de relation internationales (création de l’ONU) , en terme de « mémoire » …

Sortir: Sortir peut recouvrer ici plusieurs sens : 1) mettre fin au conflit (arrêt des combats, signature des traités, démobilisation des troupes), 2) passer à un autre état, celui de l’après guerre, avec ce qu’il suppose : démilitarisation des sociétés, reconstruction sous tous ces aspects (économiques, politique, juridique, voire mentale), 3) sortir peut aussi être compris comme « éviter » au sens d’éviter une logique de guerre comme moyen de régulation des conflits entre états ou idéologies (ce qui ouvre des ponts avec la guerre froide qui se profile et la montée des organismes internationaux).

Le verbe sortir permet également de poser la question des étapes. Sortir d’une guerre ne se fait pas d’un coup, à la signature de l’armistice. En 1946, l’armée est encore mobilisée en France dans le cadre des grèves, en 1947, l’armée rouge occupe de nombreux territoires etc. etc. On a l’arrêt des combats, les signatures des traités, les démobilisations de troupes, les reconstructions etc etc. qui sont autant d’étapes pour la sortie effective de la guerre. On peut d’ailleurs légitimement s’interroger si en 1947, on est ou non sorti de la seconde guerre mondiale.

Guerre: je pense qu’il faut également interroger le terme de guerre. Il peut évoquer plusieurs réalités. L’aspect conflictuel, les combats en sont un. L’aspect juridique en est un autre (être en état de guerre, déclarée ou non). Enfin, de quelle guerre parle-t-on? La seconde guerre mondiale? Inclut on la guerre froide qui démarre? la guerre froide est elle une conséquence d’une « mauvaise » sortie de la seconde guerre mondiale?

Borne chronologique 1944-1947 : en 1944, le rapport de force s’est inversé. L’armée rouge avance. En Europe occidentale, des débarquements ont lieu. Progressivement se pose la question de terminer vite le conflit et les questions de l’après guerre se posent déjà entre alliés alors que les combats ont encore lieu (cf. la conférence de Téhéran fin 1943 acte des décisions de cet ordre). En 1947, alors qu’on n’est pas encore totalement sorti du conflit, le monde glisse progressivement vers une autre guerre.

Problématique

A mon sens, l’enjeu qui se cache derrière le sujet est la question de savoir ce qui fait (ou non) qu’au bout d’un processus avec de multiples étapes étalées dans le temps (arrêt des combats, jugement des responsabilités, reconstruction…), on peut dire (ou pas) que la société ou le monde est sorti de la guerre. Et le paradoxe de la sortie de la seconde guerre mondiale est que toutes les étapes ne sont pas réalisées lorsqu’on bascule dans un autre conflit. La sortie de la guerre se fait par l’entrée dans une nouvelle guerre.

Plan

I) L’urgence de la sortie de la guerre : Gérer les urgences liées aux conflits armés et à l’immédiat après guerre

Expliquer la nécessité de clôturer vite le conflit (volume des pertes civiles, « Solution Finale » à stopper )

Questionner les moyens de terminer le conflit armé rapidement avec les différentes options militaires à disposition et utilisée (ex. utilisation des bombes atomiques), mais également diplomatiques etc.

Les urgences de l’immédiat après guerre (réfugiés, retours des camps de concentration et d’extermination, nourrir les populations etc. etc).

II) La difficile (re)construction des fondations d’une paix durable

Décrire les chantiers de reconstruction à tous les niveaux (économiques, sociaux, juridiques, mémoriels, politiques…) entrepris pour sortir de la guerre et construire des instruments d’une paix durable : reconfigurations territoriales, reconstruction économiques, construction de dispositif de Sécurité sociale, jugements, création d’instances supra-nationales … et en quoi il contribuent à sortir de la guerre. Poser également la question de leur efficacité/difficultés.

III) Vers un nouvel équilibre mondial bipolaire

Le but de cette partie est de montrer comment malgré toutes les initiatives, les réalisations et les avancées vers la paix, on glisse petit à petit vers un nouvel équilibre via la guerre froide.

Qu’avez vous pensé du sujet? quel problématique et quel plan avez vous choisi?

Comment intégrer Sciences Po Aix en deuxième année?

Comment intégrer Sciences Po Aix en deuxième année?

Je poursuis ma série d’article (voir par exemple l’article sur le concours « sciences sociales » en deuxième année de Sciences Po Lyon)  sur les concours d’entrée aux Instituts d’Études Politiques (IEP) en deuxième année.

Outre, le concours commun, qui vous permet d’intégrer un IEP en première année, certains IEPs de province restent en effet accessibles pour une entrée en deuxième année. C’est notamment le cas de l’IEP d’Aix, auquel est consacré cet article.

Mise à jour de l’année 2020 : les thèmes et les conseils de lecture pour 2020 sont accessibles dans cet article.

Quelles sont les conditions d’accès à ce concours ?

Comme pour le concours d’entrée à l’Institut d’Etudes Politique de Lyon, le concours d’entrée à Sciences Po Aix est ouvert aux candidats et étudiant ayant validé 60 crédits ECTS ou qui auront validé ces 60 ECTS à l’issue de l’année scolaire du concours.

Le public visé par le concours est assez diversifié compte tenu des épreuves proposée (voir le prochain paragraphe). L’épreuve contient une épreuve de spécialité, qui peut convenir à de nombreux étudiants qui suivent actuellement un cursus en faculté / université (économie, sciences politique, histoire, droit constitutionnel). Les étudiants suivant un cursus en classe préparatoire littéraire ou économique sont également des candidats naturels pour ce type de concours.

Le premier prérequis est de disposer d’un bagage suffisant en langue (anglais, allemand espagnol ou italien sont les quatre langues proposées au concours) et de préparer deux thèmes.

30 places sont ouvertes pour ce concours, ce qui constitue une nouvelle chance pour intégrer un IEP.

Quelles sont les épreuves et le programme ?

Le jury de l’épreuve a mis en place 3 épreuves pour ce concours. (le règlement intérieur du concours est accessible ici). Je les détaille ci-dessous par ordre de coefficient, du plus élevé au moins élevé (cf. l’article réviser Sciences Po efficacement) :

  • Une épreuve de spécialité (coefficient 3): il s’agit d’une dissertation d’une durée de 3 heures. Le candidat peut choisir entre 4 spécialités :
    • Histoire : Attention, le programme est « l’Europe 1848 – 1945 ». Ce programme n’est pas forcément identique aux autres concours que vous préparez, prenez donc garde à ne pas faire d’impasse.
      • Mon avis sur le programme : Du printemps des peuples à la fin de la seconde guerre mondiale, qui a déchiré l’Europe, ce programme est extrêmement intéressant au regard des changements politiques (au sens des institutions) ayant eu lieu sur la période et au regard d’un prisme particulier, celui de la montée des « nationalismes ».
    • Economie : C’est un programme assez classique qui est proposé. Les candidats de prépa (CPGE) BL et ECE/ ECS devraient se régaler.
      • Microéconomie : Théorie du consommateur, producteur, concurrence pure et parfaite, monopole, oligopole, asymétries d’information, équilibre général et optimum économique
      • Macroéconomie : La croissance économique, le chômage, la monnaie, l’inflation, les politiques économiques
      • Mon avis sur le programme : pas de grosse surprise en terme de programme. Les aspects internationaux ne sont pas évoqués stricto sensu (commerce international par exemple) mais restent en filigrane de thèmes comme les politiques économiques.
    • Sciences Politiques :
      • Le pouvoir politique, l’Etat, les régimes politiques, les partis politiques et les groupes d’intérêt, les mouvements sociaux, le vote, la socialisation politique
      • Durkheim, Marx, Tocqueville, Weber
      • Mon avis sur le programme : Là encore, un programme assez classique, pour lequel je ne peux que vous conseiller mes conseils de lecture en sciences politiques. Le fait de citer des auteurs classiques dans le programme à réviser doit vous inciter à travailler les liens entre ces auteurs et les thèmes.
    • Droit Constitutionnel :
      • Notions fondamentales (L’Etat, les formes d’Etat, la Constitution, le suffrage politique, la séparation des pouvoirs, le contrôle de constitutionnalité).
      • Régimes politiques étrangers (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Espagne, Italie).
      • Institutions politiques françaises (Histoire constitutionnelle française, la Vème République et ses évolutions).
  • Une épreuve de langue : L’épreuve (coefficient 2) est du même type que pour le concours commun de 1ère année avec 3 parties (compréhension écrite, synonymes et essai).
  • Une épreuve de questions contemporaines : Là encore, l’épreuve ressemble au concours commun de première année, avec des thèmes qui sont différents, à savoir :
    • L’éducation : le thème est très intéressant. Pour le préparer, vous pouvez puiser beaucoup d’éléments dans les nombreux travaux réalisés en sociologie (voir les travaux de Marie Duru-Bellat qui a a publié des travaux de vulgarisation et des manuels  sur l’école (voir ICI) et l’éducation, mais aussi des essais et des ouvrages plus techniques (voir ICI)).
    • L’Europe : ce thème est également extrêmement contemporain (débats sur le Brexit, proposition d’Emmanuel Macron de former une « armée européene …). Sur ce thème, je vous invite à délimiter clairement ce qu’on entend par Europe (L’Europe Géographique? , l’Union Européene ? , L’Espace Shengen? …) et à suivre de près l’actualité.
  • Les thèmes du concours de l’année 2020 en questions contemporaines sont la guerre et l’image : Retrouvez mes conseils de lecture dans cet article.

Quel est le calendrier d’admission pour ce concours?

Les inscriptions au concours d’entrée en deuxième année doivent être faite via le site internet dédié :

https://inscription.sciencespo-aix.fr/

Le site indique que les inscriptions démarreront à partir de janvier 2019 et le concours aura lieu le samedi 16 mars 2019. 

Comme à chaque fois, si vous souhaitez passer le concours, je vous invite à vous inscrire au plus tôt et à réserver vos billets de train et d’hébergement, au plus vite 😉

Comment gagner des points en histoire au concours de Sciences Po ?

Comment gagner des points en histoire au concours de Sciences Po ?

L’épreuve d’histoire des concours de Sciences Po et des IEP est l’une des épreuves les plus importantes pour espérer intégrer l’IEP de votre choix. Pour le concours de Sciences Po Paris, elle compte pour 40% de votre note aux écrits (coefficient de 2, sur un total de 5) . Pour le concours commun des IEP de province, elle compte pour 37,5% de votre note (coefficient 3 sur un total de 8). Si vous souhaitez valider votre admission, il est donc indispensable de limiter la casse en histoire, voire même de profiter de cette épreuve pour creuser l’écart avec les autres candidats. Voici donc quelques conseils (non exhaustifs) pour progresser sur cette matière.

1) Lisez les rapports de jury et inspirez vous des bonnes copies

Des exemples de bonnes copies sont généralement publiés par les jurys des concours, ainsi que des conseils précieux sur ce qui est attendu. La lecture de ces documents présente plusieurs intérêts indéniables.

Le premier intérêt est de vous permettre de dédramatiser le niveau d’exigence attendu pour le concours.

Les copies mises en valeur sont indéniablement des copies de grande qualité sur tous les points attendus. Cependant, à leur lecture, on constate qu’elles ne sont pas des copies exceptionnelles, dans le sens où la démonstration est claire mais pas brillante, où elle en sont pas remplies de dates, d’exemples ou d’arguments ou de citations complexes. C’est toute la complexité de l’épreuve d’histoire : réussir à montrer de manière simple que vous maitrisez le sujet. Les qualités à conserver sont : la simplicité dans le style et dans l’argumentation, le fait de citer les connaissances attendues mais sans trop en faire (il vaut mieux parfois éviter de citer un énième exemple, pour ne pas alourdir le raisonnement ou donner l’impression qu’on veut montrer à tout prix toutes ses connaissances).

Le deuxième intérêt est de vous montrer des bonnes pratiques

Parmi les qualités des copies citées en exemple par les jurys, il y a de nombreux prérequis également évoqués par les rapports de jurys. Vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas répondre aux prérequis. Le rapport du jury du concours 2017 de Sciences Po les explicite en évoquant « Ce que l’on est en mesure d’attendre au niveau de cet examen » :

  • une pensée organisée : c’est à dire de manière concrète, un plan (l’aspect « organisé ») répondant à une problématique (l’aspect « pensée » soit votre réflexion autour du sujet).
  • servie par des connaissances de base : l’important sur ce point est que le jury ne demande pas une connaissance encyclopédique du ou des sujets. Le jury attends donc les connaissances classiques que vous trouverez dans les manuels usuels (voir mes conseils de lecture en histoire ICI) sur lesquelles il ne faudra pas faire l’impasse. Inutile de réviser le détail trop précis des thèmes que vous révisez (par exemple, les aspects comme la chronologie précise des conflits, bataille par bataille ne servent à rien).
  • Une écriture convenable (orthographe, syntaxe, lisibilité) : c’est un point extrêmement important. Votre correcteur devra corriger des paquets de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de copies, traitant du même sujet, avec les mêmes exemples, les mêmes dates etc. Chaque caractéristique de votre copie aura donc un impact sur votre note finale. Vous pouvez écrire la meilleure copie du concours en terme de contenu et d’argumentation mais avoir une mauvaise note si votre copie possède une mauvaise orthographe/syntaxe, ou une note moyenne si votre écriture est peu lisible. Je parle en connaissance de cause : j’écris très mal surtout lorsque j’écris vite (une vraie écriture de médecin 😉 ) et j’ai souvent été pénalisé lors des concours pour cela. Si vous êtes dans la même situation que moi, prenez plus du temps pour écrire lisiblement, quitte à faire une copie plus courte.

2) Différenciez vous!

Il existe plusieurs manières de se différencier.

Se différencier lors de l’analyse du sujet

Je le répète régulièrement dans mes articles de blog. Le moment où vous faites la différence le jour du concours c’est lors de l’analyse du sujet. Prenons comme exemple le sujet d’histoire au concours de Sciences Po Paris 2018 « La Résistance a-t-elle préparé et réalisé une totale transformation de la République française (1940-1946)?« . La copie mise en avant par le jury de l’épreuve montre dès l’introduction et le plan que l’analyse du sujet a été soigneusement réalisée par le candidat.

Si on reconstitue le plan du candidat, il s’agit du plan suivant :

  1. La préparation de la transformation de la République Française (1940-1944)
  2. La réalisation de la transformation de la République Française (1944-1946)
  3. Une transformation réellement totale ?

Le fait d’avoir inclus une troisième partie (au contraire du traditionnel « Plan sciences po« ) montre immédiatement au correcteur que le candidat a analysé et questionné le mot « total » du sujet.

L’analyse du sujet doit vous permettre d’éviter les hors sujet et de trouver une vraie problématique (c’est à dire une problématique qui ne se limite pas à une reformulation simple du sujet). D’une manière générale, un bon signe pour voir que vous avez analysé correctement le sujet, est le fait de trouver pourquoi la question posée par le jury pose réellement débat.

Se différencier par des exemples ou des citations originales

Une autre manière de se différencier des autres candidats est d’utiliser des exemples, citations, données chiffrées etc. qui montrent que vous avez (en plus d’une analyse fine du sujet) une culture historique supérieure.

Le jury attendra bien évidemment de vous, comme de tous les autres candidats, les connaissances incontournables du sujet ainsi que les jalons principaux. Cependant, en plus de ceux-ci, vous pouvez étoffer votre copie avec par exemple :

  • Des références culturelles (cinématographiques, littéraires, artistiques) illustrant les évolutions sociales dont vous parlez dans votre copie. Lorsque je préparais les concours, j’avais par exemple réalisé une fiche sur le Le cinéma français depuis 1945, et une autre sur L’etat et la culture en France D’une manière générale, les évolutions culturelles et les exemples précis à ce sujet sont un excellent moyen de vous différencier car ces sujets sont assez peu maitrisés et qu’ils montrent qu’au delà de l’histoire, vous avez une culture générale réelle.
  • Des exemples historiques issus de pays moins souvent cités. Par exemple, il est envisageable de réaliser une fiche sur la vie politique en Autriche pour pouvoir montrer que vous sortez des exemples cités par tous les candidats.
  • Des citations historiques illustrant des idées ou des arguments. C’est un moyen qui demande un peu plus de travail puisque vous devez apprendre par cœur la citation en question. Il vous permet cependant une utilisation assez flexible :
    • comme « accroche » pour susciter l’intérêt du lecteur en début d’introduction,
    • comme introduction d’un argument, que vous explicitez ensuite,
    • pour amener de la nuance à votre propos en décodant les présupposés ou sous entendu de l’auteur de la citation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Concours commun des IEP : les réponses à vos questions

Concours commun des IEP : les réponses à vos questions

A quelques jours du concours commun des Instituts d’Études Politiques de province, concoursiep.com passe en revue les questions que vous, candidats, vous posez surement !

Quelle moyenne pour entrer à Sciences Po?

La moyenne du concours des IEP de province est calculée à partir des coefficients suivants :

Les résultats d’une année sur l’autre sont relativement stable, comme le soulignent les différents rapports de jury. Globalement, on peut dire qu’il faut 11,5 / 20 de moyenne aux épreuves pour être sur d’être admis dans un IEP. En 2017, le dernier admis avait une moyenne de 11,01 / 20.

Les écarts entre les candidats admis directement, admis sur liste complémentaire, voire non admis peuvent être très réduits. A 11 / 20, vous risquez d’être non admis alors qu’à 11,01 vous pouvez l’être. D’une manière générale, il faut environ 12 / 20 pour être admis à coup sur dans l’IEP de son choix.

A noter, 95% des admis n’ont pas de note inférieure à 8 / 20.

Dois-je faire un plan en deux ou en trois parties?

J’ai répondu à cette question dans un article, que vous pouvez retrouver ici.

Quels conseils avez-vous pour éviter le stress le jour du concours?

Il y a énormément de façons de gérer son stress le jour du concours. Voici quelques conseils :

  • la veille du concours : faites autre chose que de réviser. Allez courir, allez regarder un film au cinéma, passez un moment entre amis pour penser à autre chose chose, et faire tomber la pression. Si vous ne l’avez pas fait avant, allez voir le lieu du concours. Cela vous permettra de connaître le chemin, et vous éviterez une source de stress supplémentaire le matin. Préparez également vos affaires la veille (ne pas oublier la bouteille d’eau, le stylo de rechange, le petit encas).
  • Le matin du concours : partez suffisamment à l’avance pour ne pas être stressé par un retard de bus, de métro ou un bouchon. Mangez comme d’habitude (vous allez réfléchir toute la journée, votre corps a besoin de carburant!). Emportez de la musique pour vous concentrez et surtout, évitez d’écouter les gens qui parlent de tel ou tel point de programme avec des fiches pleins les mains. Il est trop tard pour assimiler les connaissances, vous devez à présent vous concentrer sur la réflexion.
  • Pendant le concours : Si le sujet vous semble dur, dites vous que c’est le même sujet pour tout le monde. S’il vous parait difficile, ce sera également le cas pour les autres candidats. Tenez vous aux plages horaires que vous vous êtes fixé. Si vous sentez un coup de stress pendant l’épreuve, fermez les yeux 5 minutes, respirez profondément, buvez de l’eau, et remettez vous au travail.

Comment réviser l’anglais pour Sciences Po?

L’épreuve d’anglais, est celle qui présente le coefficient le moins élevé mais est généralement une épreuve particulièrement redoutée des candidats. C’est également une des épreuves les plus discriminantes. L’épreuve contient 3 exercices :

  • Une partie de compréhension d’un texte (8 points) : pour cela, il faut assimiler le vocabulaire lié à l’actualité mondiale et des pays anglo-saxons. Pour cela, je vous conseille de réaliser des fiches de vocabulaire tout au long de l’année sur les sujets d’actualité. Listez les mots que vous utiliseriez pour parler du sujet en français, traduisez les (incluez également les synonymes de ces mots), puis apprenez par cœur ces fiches. Vous pouvez également réviser à partir de l’ouvrage « The Big Picture ». Je vous conseille de passer de 30 à 45 minutes pour cette partie.
  • Une épreuve de synonymes de mots tirés du texte (4 points) : cette question est celle qui vous apporte le moins de points et qui peut être traitée le plus rapidement. Je vous conseille d’y passer 15 minutes maximum et de vous concentrer sur les deux autres épreuves.
  • Un essai (8 points) : c’est l’épreuve la plus importante et la plus complexe. Vous devez y consacrer entre 45 minutes et 1 heure. Prenez également 5 minutes pour vous relire. Vous devez faire une mini dissertation. Je vous suggère de bâtir un plan simple en quelques minutes, puis de rédiger en répondant à la question avec des arguments simples. Si vous avez des exemples, des références à ajouter, faîtes le, mais uniquement si elles sont bien en lien avec le sujet (si elles y répondent). Mon crédo pour cette épreuve : simplicité et efficacité!
Réviser efficacement les épreuves de questions contemporaines et d’histoire

Réviser efficacement les épreuves de questions contemporaines et d’histoire

La préparation (et la réussite !) d’un concours exigeant comme celui des Instituts d’études Politiques nécessite de s’organiser efficacement dans ses révisions.

L’un des moyens les plus efficaces consiste à travailler sur les sujets qui sont communs à plusieurs épreuves ou thèmes. Cette année, les thèmes d’histoire et de questions contemporaines comportent des sujets qui se recoupent et qui sont donc à travailler en priorité.

Les thèmes de l’épreuve de questions contemporaines sont « La ville » et/ou « Radicalités« .

Le programme d’histoire est « Le Monde, l’Europe et la France de 1945 à nos jours » :

1 – Puissances et conflits dans le monde depuis 1945

Le jury précise  : « L’accent sera mis sur les États-Unis et la Chine dans leurs rapports avec le monde depuis 1945. On insistera sur les conflits de la guerre froide et de la décolonisation. On s’intéressera à un foyer de conflit particulier : le Proche et Moyen-Orient. »

2 – La France depuis 1945 : évolutions institutionnelles et politiques

Le jury précise : « Les candidats aborderont les changements institutionnels, les modifications des rapports de force politique et les évolutions du mode de gouvernance.  »

1 ) Les sujets communs aux thèmes « Radicalités » et Histoire

Il s’agit d’un axe de révision particulièrement intéressant. Le thème des radicalités est un thème complexe à aborder et pour réussir il faudra impérativement s’appuyer sur des exemples précis de mouvements radicaux, dont la période étudiée regorge. N’oubliez pas que, plus que citer tel ou tel exemple, ce qui est important est de montrer que vous connaissez en détail le point que vous abordez.

Voici, pêle-mêle, quelques exemples à creuser, classés par catégorie du programme d’histoire :

Les États-Unis et ses rapport avec le monde depuis 1945 :

– Le Maccarthysme : c’est un mouvement assez connu mais qu’il peut être intéressant de creuser.

La Chine et ses rapports avec le monde depuis 1945 :

– La Révolution Culturelle : la encore, je vous recommande de vous faire une fiche complète sur cet épisode de l’histoire chinoise, en évoquant des exemples précis qui vous distingueront des autres candidats. Apprenez et citez dans votre copie ce que sont les « Quatre Vieilleries » par exemple ou évoquez La légende de la lanterne rouge.

Les conflits de la guerre froide et la décolonisation :

–   L’Ostpolitik et la fin de la doctrine Hallstein : La doctrine Hallstein était une doctrine géopolitique « radicale » (rupture des relations diplomatiques de la République Fédérale d’Allemagne avec n’importe quel État qui reconnaitrait la RDA.). C’est un exemple pertinent à analyser pour montrer que même dans un domaine (les relations internationales et la diplomatie) où a priori le pragmatisme et la défense des intérêts prime, des doctrines et des comportements « radicaux » peuvent parfois émerger.

– Sur ce point enfin, je recommande de rechercher un ou plusieurs exemples de décolonisation ayant vu des divergences entre plusieurs partis ou mouvements d’indépendances (généralement des « radicaux » et des « modérés »), pour montrer les voies diverses que peuvent emprunter les défenseurs d’une même cause. Je vous suggère de prendre un exemple précis, et de vous faire une fiche avec les noms et leaders de ces mouvements. Par exemple, faites vous une fiche sur les mouvements de décolonisation au Sénégal (avec côté, le mouvement modérés de L. S. Senghor, et de l’autre un mouvement radical de Mamadou Dia) ou dans un autre pays de votre choix.

2 ) Les sujets communs aux thèmes « La Ville » et Histoire

Compte tenu du programme détaillé d’histoire, le thème « La ville » est à mon sens moins important que le thème « Radicalités » pour trouver des exemples communs à étudier. Le programme d’histoire se concentre plus sur les relations internationales (Le monde) et les évolutions politiques et institutionnelles (France). Le thème de la ville est par définition moins porteur de synergie avec le programme d’histoire que celui des « Radicalités. Vous pouvez néanmoins vous faire des fiches de révision sur les thèmes suivants :

  • Les différentes approches des courants de l’urbanisme : le nouvel urbanisme versus l’urbanisme néo-traditionnel. Montrez en quoi un sujet technique comme l’urbanisme peut être traversé par des différences théoriques ou même philosophiques importantes.
  • Les émeutes urbaines et leurs causes : faites vous par exemple une fiche sur les émeutes de Watts.
  • Une piste qui peut être abordée et sera certainement valorisée si vous l’utilisez sera de réaliser des schémas d’organisation de villes pour illustrer votre argumentation. On peut penser à un schéma de la ville de Jérusalem pour illustrer les tensions du conflit israelo-palestinien.