Catégorie : Méthodologie

Comment réussir sa lettre de motivation à Sciences Po?

Comment réussir sa lettre de motivation à Sciences Po?

La lettre de motivation est un élément central de la sélection des candidats au concours de Sciences Po. Elle permet au jury d’avoir un aperçu de votre personnalité et de vos motivations. C’est donc un élément de votre dossier à travailler tout particulièrement. Dans cet article, je vous propose 4 conseils concrets pour vous aider à réaliser une lettre de motivation qui vous permette d’exprimer pleinement qui vous êtes et pourquoi vous souhaitez intégrer Sciences Po.

Conseil n°1 : Votre lettre de motivation doit être le résultat d’une réelle réflexion sur vous et ce que souhaitez faire

Par ce premier conseil, je veux surtout insister sur le fait que vous devez, au préalable de la rédaction à proprement parler de la lettre, réaliser un certain nombre d’actions. En particulier, je vous recommande de travailler autour de deux questions : « qui êtes-vous ? » et « que souhaitez-vous faire ? »

Pour que votre lettre soit percutante et personnelle, vous devez impérativement vous poser réellement cette question, qui n’est pas si simple lorsqu’on est « jeune ». Le but n’est bien évidemment pas de décrire en détail qui vous êtes dans votre lettre, mais de réaliser ce travail préparatoire pour construire une lettre de motivation dans laquelle le lecteur sentira que vous, votre projet professionnel et votre projet d’intégrer sciences po sont alignés. Pour cela, je peux vous conseiller deux actions : réaliser un test de personnalité (je vous conseille par exemple le test du MBTI, pour lequel vous pouvez trouver des questionnaires gratuits sur le net en cherchant un peu, et ensuite des descriptifs des profils), vous pouvez également demander à vos proches de vous décrire.

Cette étape d’exploration sur vous-même doit également être l’occasion d’interroger sur ce que vous souhaitez faire professionnellement. En effet, bien trop souvent, la principale motivation des candidats est d’intégrer une grande école, ou un cursus « ouvrant toutes les portes ». Je pense qu’il est important de définir plus précisément ce que vous souhaitez faire, en termes de métiers, de secteur, de cursus, etc. Bref, soyez curieux !

Conseil n°2 : Elle doit être le résultat d’un travail itératif

Ce deuxième conseil est lié au premier. Dans la mesure où, pour réaliser une lettre percutante, il vous faut explorer largement ce que vous aimez faire et ce que vous souhaitez faire, vous devez considérer la rédaction de votre lettre de motivation comme un travail à réaliser en de multiples étapes et de multiples versions. Je vous conseille donc de faire plusieurs versions de votre lettre de motivation en fonction de vos réflexions sur le cursus que vous souhaitez suivre. SI vous avez déjà une idée très précise, tant mieux, mais le conseil reste valable.

Il y a de nombreuses manières de justifier et de défendre un choix d’orientation. Il est donc peu probable que vous parveniez à trouver la meilleure façon « au premier jet ». Je vous conseille donc réaliser plusieurs versions différentes, de revenir à tête reposée sur celles-ci, de les faire relire etc… pour améliorer petit à petit votre lettre de motivation définitive. Il est également important de conserver l’ensemble des versions et des relectures que vous ferez. Cela vous permettra, si vous en avez besoin, d’éviter d’avoir à réécrire des passages que vous avez déjà peaufiné dans une autre version.

Enfin, et ce dernier point et souvent sous-estimé par de nombreux candidats, il est impératif de vous mettre à place de la personne qui vous lira. Votre propos est-il clair ? Avez-vous fait des relectures pour corriger toutes les fautes d’orthographe ? De syntaxe ? Votre style est-il fluide ? Avez-vous utilisé des acronymes qui ne parlent pas à tout le monde ? Etc.

Conseil n°3 : Elle doit parler de votre futur cursus au sein de Sciences Po

L’objectif de votre lettre de motivation, et de montrer que votre personnalité correspond aux profils (contrairement aux idées reçues il n’y a pas UN profil Sciences Po) recherchés par Sciences Po, et que votre cursus est pertinent pour ce que vous souhaitez faire. Il est accepté que n’ayez pas défini précisément le métier que vous souhaitez faire mais vous devez à minima avoir une orientation et une réflexion sur les cursus que vous souhaitez demander, vos envies, vos goûts etc. Il est important de donner des exemples qui illustrent ce que vous expliquez. C’est également une manière d’orienter à l’avance le jury en lui donnant l’opportunité de poser des questions sur les expériences que vous choisirez de mettre en avant.

Le but n’est pas d’accumuler les expériences, mais de les exploiter pour montrer la richesse et la singularité de votre profil en montrant en quoi elles vous ont permis de comprendre qui vous êtes, ce que vous voulez faire plus tard … en lien avec Sciences Po !

N’hésitez pas à mentionner directement le double cursus qui vous intéresse, ou une association étudiante vers laquelle vous souhaitez vous engager.

Conseil n°4 : Votre lettre de motivation doit être fluide

Ce dernier conseil découle en partie des 3 précédents conseils. Si vous avez posé clairement qui vous êtes, ce que vous souhaitez faire et en quoi Sciences Po peut contribuer à vous permettre de l’atteindre, le message et le déroulé de votre lettre de motivation doit le refléter. Il faut que, à la lecture de la lettre, votre argumentation soit claire et fluide. J’utilise le terme « argumentation » à dessein puisqu’il s’agit bien de convaincre le jury de vous choisir vous, plutôt qu’un des (nombreux) autres candidats.

Vous devez donc travailler l’enchainement de vos idées, la liaison entre elles et votre style. Pour cela, je vous conseille de relire régulièrement, à voix haute, votre lettre, comme si vous répétiez un discours. Assez vite, vous allez identifiez les tournures qui sont « lourdes », les passages moins clairs, ou ceux qui sont trop évasifs. Attention également au « remplissage ». Si une phrase n’apporte rien (répétition, pas d’idée nouvelle etc. ), supprimez la.

Ayez bien en tête que le jury doit passer en revue un volume de dossiers conséquents, issus de très bons candidats et que vous ne devez pas être bons, mais être parmi les meilleurs. Votre style, comme votre orthographe doivent être irréprochables !

En terme de relecture, je vous conseille de vous faire aider par vos enseignants ou vos proches qui pourront vous donner un avis mais en gardant à l’esprit que votre lettre de motivation doit être personnelle !

Comment obtenir une note supérieure à 15 au concours des IEP ? Caractéristiques des (très) bonnes copies.

Comment obtenir une note supérieure à 15 au concours des IEP ? Caractéristiques des (très) bonnes copies.

Si la moyenne requise pour intégrer un Institut d’Études Politiques est relativement stable d’une année à l’autre (la barre d’admission est généralement comprise entre 11/20 et 12/20), un des meilleurs moyens d’être admis consiste à performer largement dans une/des matière(s) et d’obtenir des notes proches de la moyenne dans les autres matières.

Mais pour cela, encore faut-il parvenir à obtenir une très bonne note dans une des matières !

Je vous propose d’analyser avec vous quelques clés d’une bonne copie. Pour cela, je m’appuierai en particulier sur ma copie au concours d’entrée de Sciences Po Lille, où j’ai obtenu 16/20. Le sujet était « Nous ne croyons pas ce que nous savons » (Citations de Jean – Pierre Dupuy, dans Pour un catastrophisme éclairé). Vous pouvez obtenir celle-ci ici (et en plus, vous contribuerez aux frais de fonctionnement du blog 😉 ). A l’époque, l’épreuve était une épreuve de culture générale, sans programme, mais les enseignements restent valables.

1) Les meilleures copies ne sont pas parfaites … et peuvent même comporter des erreurs !

Le premier point important à souligner est le fait que votre travail le jour du concours est limité dans le temps. Vous disposez de quelques heures (3 pour l’épreuve de questions contemporaines du concours commun) et le jury ne s’attends bien évidemment pas à un travail parfait. Vous n’êtes pas tenu à avoir compris en profondeur tous les aspects du thème et à rendre une copie parfaite, avec 50 références, etc. Si je reprends l’exemple de ma copie au concours d’entrée de l’IEP de Lille, qui sert de fil rouge à cet article, elle a quelques défauts importants :

  • Un plan assez basique (Le fameux « Plan Sciences po » : un plan en 2 parties et 2 sous parties, avec une logique dialectique) : Il consistait en une première partie qui démontrait que en effet « nous ne croyons pas ce que nous savons », et une deuxième partie qui insistait au contraire sur le fait le savoir et la croyance sont liés. Pour faire bref, c’était un plan Oui/Non qu’on vous déconseille souvent de faire si vous avez la possibilité d’en trouver un autre. J’avais tout de même essayé de masquer ce plan Oui/non en annonçant dans la première partie que savoir et croyance procèdent de deux logiques opposées (en accord avec le sens de l’auteur de la citation), et dans la deuxième que la citation de l’auteur pouvait être comprise comme un regret.
  • Un traitement du sujet un peu déconnecté de l’auteur et de la problématique de l’ouvrage dont est tiré la citation. Je ne connaissais en effet pas l’auteur, et encore moins l’ouvrage en question. J’ai donc choisi d’axer ma problématique et ma réflexion uniquement sur le contenu de la citation, et j’ai abordé le sujet sous un angle philosophique, comme un sujet sur la croyance et le savoir. J’avais compris, au vu du titre de l’ouvrage, que la citation devait porter sur les catastrophes (je pensais en particulier aux catastrophes écologiques), mais ne connaissant ni l’auteur, ni le sujet précis du livre, j’ai choisi de ne pas spéculer sur cet aspect. Je pense que si j’avais fait le lien avec l’auteur, ma note aurait certainement été encore meilleure.
  • Une copie avec quelques erreurs. A la relecture de ma copie, j’ai en effet constaté que j’avais fait plusieurs erreurs dans la copie, et le correcteur en a relevé certaine. Ainsi, je m’appuie dans ma copie sur l’auteur Auguste Comte, mais j’orthographie mal son nom, que j’écris Compte, ce que le correcteur a vu. Plus tard dans la copie, je cite Blaise Pascal (« Suivez ceux qui cherche la vérité et fuyez ceux qui la trouve ») mais au lieu d’écrire « vérité », j’écris « réalité ». Cette erreur n’a pas été soulignée par le correcteur, mais il l’a peut être vue. A noter cependant, ces erreurs ne sont pas des contresens ou des références citées mais sans lien avec le sujet, ce qui explique qu’elles n’aient pas été pénalisantes.

Vous l’avez compris, votre copie n’a pas besoin d’être parfaite pour obtenir une bonne note.

2) Les bonnes copies sont généralement simples et claires

Une des caractéristiques qui frappe le plus lorsqu’on lit de très bonne copie, par exemple celles mises en évidence dans les rapports de jury, est leur apparente simplicité. On a une impression de fluidité, et de simplicité dans le raisonnement et dans le développement de l’analyse et des arguments. Ce résultat est néanmoins compliqué à obtenir. D’abord parceque cela nécessite d’avoir bien compris et problématisé le sujet. Ensuite, parceque cela demande d’avoir travaillé son écriture (les tournures de phrases, les connecteurs logiques, la manière de citer les auteurs et les références utilisées).

Sur ces deux points, le meilleur moyen de progresser est de s’entrainer. Pour la partie problématisation, je vous recommande de prendre des exemples de sujets (j’ai fait quelques articles à ce sujet sur le blog, par exemple sur le thème de questions contemporaines « Le secret« ) et de les traiter en condition de temps réelle et en allant jusqu’à l’écriture de l’introduction (soit analyse du sujet, problématisation, mise en place du plan et rédaction de l’introduction).

Pour le travail de votre écriture, là encore, si ce n’est pas votre force, je vous recommande de vous entrainer à écrire ou mieux, à vous relire et à ré-écrire. Vous avez certainement dans votre cursus scolaire des travaux ou des copies pour lesquels vos enseignants vous ont fait remarqué que votre style n’est pas bon.) L’idée sur ce point est de vous concentrer sur la rédaction des idées déjà développées, sans vous occuper du fond, mais uniquement de la forme. Pour savoir si le style est bon ou est perfectible, vous pouvez ensuite au choix, soit vous faire relire par une tierce personne qui a un style plus travaillé, soit relire vos phrases à voix haute (on s’aperçoit généralement plus facilement de lourdeurs de style comme cela, en tout cas, c’est comme cela que je procède).

Lorsque vous êtes en train de rédiger votre développement, mieux vaut parfois effectuer des « relectures intermédiaires » qui peuvent vous permettre de fluidifier vos raisonnements et les enchaînements de phrases. Cela peut vous permettre également d’être au clair sur votre démonstration (par exemple, j’avais des difficultés à équilibrer le nombre d’exemples utilisés dans mes sous-parties et j’étais parfois à court d’exemples pour la dernière sous-partie et cela m’a permis de régler ce problème).

Le dernier point pour donner à votre lecteur une impression de fluidité et de soigner vos transitions. Celles-ci ne sont des petites conclusions. Elles servent à passer d’une idée à une autre. Je conseille, lorsque c’est possible, d’identifier un exemple qui illustre les deux idées entre lesquelles vous souhaitez faire une transition. Ainsi, vous pourrez facilement, par cet exemple passer d’un paragraphe à l’autre.

3) Les bonnes copies reposent sur une réflexion et une argumentation solide

La dernière caractéristique des très bonnes copies est que celles-ci sont le résultat d’une réflexion pertinente par rapport au sujet posé. Il est en effet particulièrement important de distinguer deux choses :

  • Le programme de l’épreuve / la matière
  • Le sujet du concours

Le jury du concours vous évaluera en effet uniquement sur votre réponse au sujet qui vous est posé, et non pas sur votre maitrise ou votre connaissance du programme. C’est une des différences principales avec les épreuves du baccalauréat, où votre correcteur valorise également en partie votre connaissance du programme.

Cela veut dire concrètement que le correcteur vous pénalisera si vous mobilisez des connaissances qui ne sont pas réellement liées au sujet, et s’il sent que vous voulez « à tout prix » plaquer des connaissances et/ou des références.

Si vous souhaitez des conseils sur la manière de bien répondre au sujet, je vous conseille de lire mon article relatif à l’introduction. Une fois que vous avez réalisé l’ensemble des étapes que je décris dans l’article, je vous invite à structurer votre raisonnement comme suit : Une idée par paragraphe ou partie, étayée par plusieurs arguments, eux même illustré par des exemples.

L’avantage de considérer les parties et les sous-parties comme étant une idée (et une seule, même si elle peut être décomposée en sous-idées) est que cela peut vous aider à construire votre plan et votre raisonnement. En effet, chacune de vos parties apportera alors un élément de réponse à votre problématique.

Dernière piste enfin, travailler sur les références que vous mobilisez (leur pertinence, leur originalité, et la manière de les mettre en valeur)

Concours Sciences Po : comment bien démarrer son année ?

Concours Sciences Po : comment bien démarrer son année ?

C’est bientôt la rentrée des classes et j’espère que vous avez passé un été reposant ! Je vous propose aujourd’hui un article pour vous donner des clés dans l’organisation de votre travail pour atteindre votre objectif : décrocher le concours de Sciences Po

Conseil n° 1 : Fixez vos objectifs et planifiez vos révisions en conséquence

Le premier conseil peut sembler trivial à première vue, mais il est trop souvent négligé par de nombreux lycéens et étudiants, quels que soient leur niveau. Je pense que le début d’année scolaire est la période à laquelle vous devez vous poser la question de savoir ce que vous souhaitez accomplir en terme d’orientation, de concours et d’objectifs concrets. Il faut que vous soyez très vite au clair avec vos principaux objectifs pour que vous puissiez vous mettre en ordre de marche pour les atteindre.

Très régulièrement, des lycéens ou étudiants décident de se mettre à préparer sérieusement les concours des Instituts d’Études Politiques à partir de janvier ou février alors que les concours sont en mai ou juin. Ils perdent ainsi de précieux mois de préparation et partent désavantagés par rapports aux candidats qui se préparés de longue date. Et compte tenu du niveau d’exigence des concours, cela peut être rédhibitoire.

Par exemple, je reçois des questions liés à l’orientation parfois très tard dans l’année : « Dois-je privilégier ma préparation aux concours de Sciences Po ou mes révisions du bac ? », « Dois-je choisir d’aller en hypokhâgne dans tel lycée réputé ou intégrer un IEP? » etc. Ces questions peuvent être légitimes au fur et à mesure que vous échangez et vous renseignez sur les formations. Cependant, tous ces questionnements risquent de « parasiter » vos révisions, d’affecter votre préparation voire votre motivation. Pour vous donner un exemple, en classe préparatoire, lorsque je préparai les concours des IEP, j’ai perdu beaucoup de temps et d’énergie en changeant d’objectifs en cours d’année. Je cherchai initialement à intégrer Sciences Po, j’ai ensuite décidé de me concentrer sur le concours de Normal Sup, en échouant du coup aux deux concours.

Je vous conseille donc de vous laisser au maximum jusqu’à fin septembre pour vous interroger sur ce que vous souhaitez préparer, en priorisant éventuellement vos différents choix (Ex. Objectif n°1 : décrocher le concours de Sciences Po Paris, Objectif n°2 : décrocher mon voeu n°1 au concours des IEP de province, Objectif n°3 : décrocher le bac avec une mention « très bien »). Ensuite, écrivez (physiquement, sur un carnet ou sur un post-it au dessus de votre bureau par exemple) vos différents objectifs. Le fait d’écrire clairement ce que vous souhaitez devrait vous éviter de remettre en cause régulièrement vos objectifs (comme si vous aviez signé un contrat avec vous-même).

Ensuite, au regard des objectifs que vous avez fixé, vous serez en capacité de prioriser et de planifier vos activités et vos révisions durant votre année scolaire.

Conseil n°2 : Organisez votre charge de travail et de révisions de manière continue et équilibrée

Le deuxième conseil découle naturellement du premier. Si vous êtes aligné et au clair avec vos objectifs, vous allez naturellement travailler pour les obtenir. Vous souhaitez intégrer un IEP mais êtes un peu faible en langue vivante ? Il vous faudra donc planifier des plages d’apprentissage de vocabulaire, de la lecture/traduction d’articles de presse, etc.

Votre planning de révision doit être la conséquence des objectifs que vous souhaitez atteindre. Si le concours que vous visez comporte une épreuve d’histoire, il faut que vos révisions soient organisées de manière à être prêt le jour des épreuves écrites. Un écueil souvent rencontré par les candidats est en effet de préparer en priorité les matières qu’on aime particulièrement, et non celles qu’il faudrait travailler pour atteindre le concours.

Pour cela, il est important de travailler tout au long de l’année. Cela vous donnera le temps de renforcer vos points faibles (avec de l’organisation, il est largement possible de devenir bon ou a minima moyen dans une matière où vous être traditionnellement en difficulté). Pour vous donner un exemple me concernant, j’avais des difficultés en langues, qui m’ont fait rater plusieurs fois les concours de Sciences Po. L’année où j’ai décroché Sciences Po Lille, j’ai obtenu 14,5/20 en anglais, qui était l’année d’avant mon point faible (j’obtenais régulièrement des notes inférieures à 6/20, et rarement au dessus de 8/20).

Cette année-là, j’avais pris l’habitude, chaque semaine (c’était le mercredi, je m’en souviens encore) de rédiger une page en anglais sur 3 sujets d’actualité (environ 10 lignes par sujet). Si on exclut les semaines de vacances, cela correspondait à environ une centaine de sujets (environ 3 sujets sur 30 semaines) pour lesquels j’avais du me tenir informé de l’actualité du monde anglo-saxon, rechercher (et retenir) le vocabulaire associé, rédiger et améliorer ma syntaxe et ma grammaire. A la fin de l’année scolaire, ce travail représentait environ 1 heure de travail hebdomadaire. Plus que le volume de travail réalisé, c’était avant tout la régularité de celui-ci qui a payé dans mon cas.

Quelle que soit la matière concernée, il est donc important de découper le programme pour réaliser votre programme de révision pour réussir Sciences Po.

Conseil n°3 : Entrainez-vous en condition de concours

Un autre écueil important rencontré par beaucoup de candidats est de concentrer leurs plages de révisions sur la rédaction de fiches. Celles-ci sont un outil utile pour assimiler le programme et gagner du temps dans la dernière ligne droite avant le concours. Cependant, trop souvent, les candidats réalisent un programme de révision qui conduit à ficher l’ensemble du programme pour la date du concours.

Les fiches vous permettent uniquement de maitriser le programme, mais en aucun de répondre aux autres attendus du jury. Le concours des IEP ne demande pas de vérifier que vous connaissez un programme défini (au contraire du bac). Il vise à sélectionner les meilleurs candidats.

Pour cela, il est impératif de vous entrainer en condition réelle : avec les contraintes de temps réelle, sans recours aux fiches etc etc. Même si vous n’êtes pas prêt (au sens où vous ne maitrisez pas encore tout le programme), le travail en condition réelle vous serez particulièrement utile puisqu’il vous permettra de progresser sur la manière d’aborder les sujets, de problématiser…

Si vous n’avez pas forcément 3 heures devant vous pour réaliser un sujet de questions contemporaines blanc en entier, vous pouvez réaliser uniquement les étapes d’analyse du sujet, de problématisation, de rédaction du plan, de l’introduction et de la conclusion sur un créneau d’1 heure à 1h15.

Attention néanmoins, je vous recommande également de vous entrainer selon les vraies conditions de concours afin que vous puissiez créer des automatismes pour rédiger l’intégralité de votre copie sur le temps imparti. Rappelez vous bien qu’une copie inachevée sera fortement pénalisée !

Je poste régulièrement des idées de sujets (pour le thème du « secret« , par exemple) dont vous pouvez vous inspirer pour vous entrainer en condition réelle.

Qu’est ce que le jury de Sciences Po attends de vous?

Qu’est ce que le jury de Sciences Po attends de vous?

Lorsque j’ai commencé à réviser pour intégrer un Institut d’Etudes politiques, en terminale, je me suis focalisé sur un point particulier : l’accumulation de connaissance. J’ai commencé à ficher des livres, des manuels etc… mais je suis passé à côté d’une étape fondamentale dans ma préparation au concours. Et j’ai raté les concours cette année-là ! Cette étape importante était de m’interroger sur les attendus du jury, ses critères d’évaluation, et donc sur les compétences que je devais travailler, au-delà de la seule accumulation de connaissances théoriques.

Lors de mes échanges avec les lecteurs, je m’aperçois qu’une part importante d’entre vous se focalise sur les livres à lire, les chapitres à ficher… au lieu de se demander concrètement sur quels aspects ils doivent travailler en priorité. Cet article a donc pour objet de vous présenter les aptitudes et compétences que vous devez acquérir et développer pour réussir le concours de Sciences Po.

                Cet article n’a pas pour but de vous dire de ne pas ficher de manuels ou acquérir des connaissances théoriques sur les thèmes des différents concours. Les concours des IEP sont très sélectifs et vos connaissances sont un prérequis indispensable. Mais c’est le strict minimum pour ne pas être éliminé. Tous les candidats sérieux auront appris les connaissances et références incontournables des programmes d’histoire, de culture générale ou de questions contemporaines. Là où vous pourrez (et devez) faire la différence, c’est sur votre capacité à mettre en évidence les qualités que recherche le jury.

1) Votre capacité à problématiser

C’est la première chose qu’évaluera le correcteur, et cette partie constituera près de la moitié de votre note finale. Il est donc primordial de travailler cet aspect des choses. Une copie avec une bonne problématique et peu de références sera mieux notée qu’une copie ayant beaucoup de références mais pas de problématisation ou une fausse problématique. Le meilleur moyen de travailler cet aspect est de vous entrainer de la manière suivante :

  • Tout d’abord, en travaillant en condition réelle, sur des sujets (par exemple, sur mes propositions de sujets sur le thème « Le secret ») : bloquez vous un créneau, et réalisez une analyse du sujet comme si vous étiez le jour du concours. A ce stade, vos connaissances ne sont pas importantes. Vous pouvez problématiser des sujets et des thèmes sur lesquels vous n’avez pas de connaissances théoriques. L’objectif est de s’entrainer à déceler des contradictions, et à formuler des problématiques.
  • Ensuite, lorsque vous aurez acquis une certaine habitude et des réflexes, en imaginant des exemples de sujet. S’interroger sur les sujets qui pourraient tomber peut-être une bonne méthode puisque conditionne votre esprit à chercher des sujets réellement intéressant (donc avec une problématique).

Il est d’autant plus important de travailler votre problématisation que le jury arrivera très facilement à voir si vous avez ou non analysé et problématisé votre sujet : il lui suffira en effet de lire uniquement votre introduction. Retrouvez ici mes conseils pour faire une introduction percutante.

2) Votre capacité à argumenter

Le deuxième point sur lequel le jury va vous évaluer est votre capacité à argumenter, à défendre les positions que vous prenez lors de votre raisonnement. Autrement dit, il s’agit d’être convaincant dans les idées que vous détaillez dans vos parties et sous-parties (que vous soyez en accord ou en désaccord avec celles-ci). Pour cela, un moyen efficace de montrer votre capacité d’argumentation est d’opter dans la rédaction de chaque paragraphe pour une structure du type « Idée / argument / fait et exemples ».

Par exemple, vous décidez d’appuyer votre raisonnement en faisant un paragraphe sur l’idée que le secret est un fondement et un prérequis de la démocratie [c’est l’idée du paragraphe]. Vous illustrez cette proposition par les arguments suivants : il ne peut pas y avoir de démocratie sans liberté d’opinion (argument 1) et l’expression du vote de chaque citoyen ne peut se faire que si le vote est secret (argument 2). Ensuite, chacun des arguments peut être illustré par un ou plusieurs exemples. Pour illustrer l’argument que la démocratie suppose un vote à bulletin secret pour fonctionner, vous pouvez prendre un exemple dans lequel un vote à bulletin non secret provoque des tentatives d’influence ou d’intimidation.

Idéalement, dans un paragraphe dans lequel vous défendez une idée, vous étayez celle-ci par 3 arguments différents, eux même soutenus par 3 exemples (plus ou moins détaillés). Mais ce schéma des 3 arguments et 3 exemples n’est que rarement respecté en pratique, dans les conditions du concours.

3) Votre capacité à analyser

Une autre compétence que vous devez développer est votre capacité d’analyse. Celle-ci vous servira tout d’abord pour analyser le sujet qui vous sera posé. Elle vous servira également à soutenir votre argumentation, notamment en tirant les bons enseignements des exemples et des arguments que vous évoquez.

Pour retrouver les conseils pour améliorer votre analyse du sujet, je vous invite à lire la partie que je consacre à l’analyse des termes du sujet dans mon article sur l’introduction.

Là encore, comme pour votre capacité à problématiser, la meilleure clé pour développer votre capacité d’analyse est de vous entrainer sur des situations réelles. Pour cela, vous pouvez travailler sur des analyses de sujets, mais également sur des points d’argumentation. Par exemple, prenez l’idée que le secret est un fondement de la démocratie et chercher tous les arguments que vous pouvez trouver sur cette idée. Ensuite, faites la même chose sur l’idée inverse (ie. Que le secret est néfaste et détruit la démocratie, y compris dans ses fondements).

4) Votre capacité à synthétiser

Votre capacité d’analyse doit être travaillée en parallèle de votre capacité de synthèse. La dissertation que vous allez réaliser le jour du concours est en effet aussi un exercice de synthèse. Vous devez être en capacité de hiérarchiser les idées, arguments et exemples que vous avez réunis avant de rédiger votre dissertation. L’idée est de pouvoir passer plus de temps lors de vos développements sur les points qui sont réellement importants.

Développez les arguments et les exemples les plus importants, et contentez vous de mentionner ou de développer de manière moins poussée les autres arguments. La manière que j’utilisais était très simple. Sur mon brouillon, je listais l’ensemble des idées, arguments et exemples que j’avais trouvé sur le sujet. Ensuite, je numérotais chaque idée pour savoir très précisément celles sur lesquelles insister et les autres.

Au niveau de la hiérarchisation, vous pouvez prioriser les arguments en fonction de leur force, en fonction des références que vous avez sur le sujet, en fonction de votre connaissance du sujet etc.

5) Votre capacité d’érudition et votre capacité à être original

Dernier point, et qui peut avoir son importance pour vous démarquer des autres candidats, c’est votre capacité d’érudition et votre originalité. Les concours des Sciences Po sont des concours extrêmement sélectifs et la majorité des candidats maitriseront les connaissances incontournables sur le thème ou le sujet que vous devez traiter. Le jury vous attendra d’ailleurs sur les références incontournables du sujet qui est posé.

En revanche, vous pouvez faire une vraie différence en étant original, en suscitant la curiosité du jury. Cela peut passer par des exemples/références/arguments auxquels on ne pense pas de prime abord sur un sujet quelconque et que vous mobilisez à bon escient. Cela peut passer par un type d’exemples bien particulier (je vous propose parfois dans mes conseils de lectures, des ouvrages littéraires, ou des articles sur les films). On peut penser à des tableaux, pièces de théâtre ou encore des exemples sur le monde animal (sur le thème de la révolution, vous pouvez peut-être construire une fiche sur les luttes dans les groupes animaux par exemple).

Conclusion

Accumulez des connaissances, mais pensez également à travailler l’ensemble des points que j’ai développé dans cet article. Cela fera une vraie différence le jour J !

Comment faire une introduction percutante ?

Comment faire une introduction percutante ?

L’article d’aujourd’hui traite d’un sujet particulièrement important dans l’optique de la réussite de votre concours : l’introduction de votre dissertation.

C’est en effet la partie la plus délicate de votre composition. Il s’agit tout d’abord de la première impression que le correcteur aura de votre travail, et il convient donc de soigner celle-ci. Pour avoir corrigé à plusieurs reprises des copies de concours blancs, force est de constater que, à la fin de la lecture de l’introduction, le correcteur a déjà une idée précise de la fourchette de note qu’il attribuera à la copie. L’introduction est ensuite la partie de la dissertation qui révèle si les étapes d’analyse du sujet et de problématisation ont été réalisées. Une introduction sans réelle problématisation sera généralement extrêmement plate et banale à la lecture. Une introduction avec une analyse partielle ou erronée du sujet (et des mots-clés qui le compose) sera également immédiatement identifiée et décèlera un hors sujet, ou un traitement partiel de celui-ci.

1) Respectez les étapes et les attendus de l’introduction

La dissertation est un exercice qui est défini par un certain nombre de règles formelles que vous devez impérativement respecter. Ne pas suivre la forme demandée conduira le correcteur à vous sanctionner. Les attendus indispensables de votre dissertation sont les suivants : une analyse et une définition des termes du sujets, une problématique pertinente et l’annonce du plan de votre argumentation (donc de la dissertation).

a) L’accroche du sujet

L’accroche de l’introduction n’est à mon sens pas indispensable et est à réserver uniquement si vous tenez une « bonne accroche » (pertinente et originale). Mieux vaut ne pas vous forcer à intégrer une accroche plutôt que de faire une accroche banale voire inexacte (évitez les poncifs du type « de tout temps, …  » ou  » Les gens pensent généralement que … « ).

b) l’analyse des termes du sujet

Cette étape est le prérequis indispensable à la construction de votre problématique et c’est une étape qui ne doit pas être négligée. Une analyse trop rapide peut vous faire rater un aspect du sujet ou même vois conduire à un hors-sujet. À titre personnel, je recommande de passer minimum 20 à 30 minutes sur cet aspect. Une analyse rigoureuse vous permettra de plus de construire une problématique pertinente.

Le moyen que j’utilisais pour l’analyse du sujet était de réécrire l’intitulé exact du sujet au milieu d’une feuille de brouillon, et de passer en revue un à un chaque mot du sujet, sans en oublier aucun. Certains sont bien entendu beaucoup plus importants que d’autres mais cette méthode permet de n’en publier aucun. La deuxième étape était de définir chaque mot, puis de me poser les questions suivantes « pourquoi ce mot a-t-il été utilisé? » et « quel autre mot aurait pu être utilisé? ». Les éléments importants sont notés sur la feuille de brouillon et reliés au mot étudié. Cela évite d’oublier des aspects importants du sujet, et surtout cela permet de se mettre dans une posture de recherche de problématique. Le fait de se demander pourquoi tel ou tel mot a été utilisé met en effet votre esprit dans une optique de recherche de la question suivante « pourquoi le jury m’a posé cette question? ».

c) une problématique pertinente

Si votre étape de définition des termes du sujet et votre analyse de celui-ci a été faite rigoureusement, vous serez vite en capacité d’identifier pourquoi le jury vous a posé ce sujet (et pas un autre). Il y a généralement plusieurs raisons pour laquelle le jury choisit un sujet au détriment d’un autre : la première est que le sujet présente une ou des problématiques intéressantes (et le jury attends alors de vous que vous identifiiez celle-ci et proposiez une réponse argumentée et pertinente, et non pas une réponse « café du commerce »), la deuxième est que le sujet présente un ou des enjeux importants (par enjeu, je veux dire un problème plus vaste et plus important qui se cache derrière le sujet. Par exemple, derrière le thème du secret peut se cacher un enjeu plus important qui peut être les fondements de la démocratie), le troisième est que le sujet choisi doit permettre d’échelonner les notes attribuée de manière efficace (il ne faut pas oublier que le but du concours est de « trier » les candidats).

Un bon moyen de mettre en évidence une problématique est de trouver une opposition interne au sujet. Celle-ci peut provenir directement de l’intitulé du sujet si c’est une question, de l’opposition ou du rapprochement entre deux termes du sujet etc. etc.

Attention cependant aux problématiques trop évidentes ! Je vous donne un exemple de sujet : L’individu contre la société. A première vue, la problématique qui vient vite à l’esprit est l’opposition entre l’individu d’une part, et la société qui tend à le contraindre. C’est d’ailleurs certainement la problématique qui émergera de la majorité des copies. Si vous avez appliqué la méthode d’analyse du sujet que je vous ai suggéré, vous allez devoir vous pencher sur le terme « contre ». Pourquoi le jury n’a pas intitulé le sujet « l’individu et la societé »? Et surtout, que recouvre le contre? Est-il uniquement une opposition ou ne peut-on pas comprendre « l’individu contre la société » au sens d’être appuyé, d’être adossé? (je suis appuyé contre un mur, par exemple). Vous voyez bien que chaque mot du sujet peut avoir son importance et faire évoluer la problématique que vous soumettrez au correcteur.

d) L’annonce du plan

Ai-je vraiment besoin de détailler cette étape? Il faut juste expliquer en quelques phrases le plan que vous allez suivre. Je vous déconseille les très scolaires « Dans un premier temps, … « , que vous pouvez facilement remplacer par une phrase du type « Si [le diplôme peut être vu comme un facteur d’inégalités importantes sur le marché du travail], [les nouvelles formes de travail montrent que son rôle se réduit…..] » .

2) Allez à l’essentiel

L’introduction étant la partie la plus importante de votre copie, n’ayez pas peur de développer celle-ci. Vous pouvez sans problème réaliser une introduction d’une page et demi, et en tout cas jamais en dessous d’une page. Je vous conseille néanmoins d’aller à l’essentiel lors de la rédaction de celle-ci, en évitant notamment les phrases trop alambiquées. Celle-ci doit être agréable à lire, et bien souvent cela passe par des phrases courtes, bien construites et reliées entre elles par des connecteurs logiques. Deux points me semblent particulièrement importants à retenir.

Le premier est assez simple à comprendre. Votre correcteur aura certainement un paquet de copie important à corriger. Vous ne savez pas si votre copie sera la 83ème copie de sa journée, ou s’il corrige celle-ci le soir, après une longue journée. Il y a de grandes chances que de nombreux candidats utilisent des arguments similaires, des références communes etc. etc. Il est possible qu’au moment de la lecture de votre copie, son esprit soit un peu moins concentré. Écrivez donc dans un style simple pour lui faciliter la tache. Cela lui permettra de mettre rapidement en évidence que vous avez bien défini les aspects du sujet, et mis en évidence une problématique.

Le deuxième tient au fait que la fonction de l’introduction n’est pas la même que les autres parties de la dissertation. Posez-vous la question de ce qui est évalué dans votre travail ( je ferai un article détaillé à ce sujet) : -Introduction : on cherche à évaluer votre capacité d’analyse du sujet, et votre capacité à formuler un problème.

-Développement : c’est votre érudition (les connaissances, références, exemples…), ainsi que votre capacité à argumenter qui sont évalués.

-Conclusion : c’est votre capacité de synthèse qui est évaluée.

On voit bien que le but de l’introduction n’est pas de montrer que vous maitrisiez beaucoup de références, mais uniquement de montrer que vous savez mettre en évidence une problématique et cadrer le sujet. Vous pouvez (et vous devez) faire simple à ce stade de la dissertation.

3) Travaillez sur la fluidité et l’originalité

Si les deux étapes précédentes sont acquises pour vous et ne vous posent pas de problèmes particuliers, vous pouvez vous atteler à améliorer ces deux derniers points, qui vous permettront de sortir du lot. J’insiste cependant sur le fait qu’il est indispensable de maitriser l’analyse du sujet et de la problématisation avant de vouloir travailler sur ce troisième volet.

Une des complexités de la rédaction d’une bonne introduction réside dans le fait qu’il faut définir les termes du sujet et faire émerger une problématique sans pour autant que cela soit trop « mécanique ». Il est donc impératif de travailler de manière fine votre introduction et je vous conseiller de rédiger celle-ci en intégralité au brouillon, pour construire un enchainement fluide depuis la définition des termes jusqu’à la problématique. Le moyen que j’utilisais pour vérifier que mon introduction était agréable à lire était de relire celle-ci, dans ma tête, mais comme si je devais la lire devant une assemblée de personnes.

Dernière axe de progrès, enfin, l’amélioration de votre originalité, pour vous démarquer. Cela peut se faire via le choix de références, l’utilisation de citations, l’utilisation d’exemples variés et qui sortent des sentiers battus. Le but est que le jury se rappelle de cette copie qui citait Molière sur un sujet n’ayant a priori pas de liens. Vous pouvez pour cela vous aider de références littéraires ou cinématographiques (voir par exemple mon article sur les références sur les révolutions ou le secret qui incluent des œuvres littéraires ou mon article sur les films : réviser l’épreuve de questions contemporaines avec quelques films ), en faisant par exemple une fiche avec les citations qui peuvent être utiles.

Comment réviser efficacement pour le concours de Sciences Po?

Comment réviser efficacement pour le concours de Sciences Po?

Vous êtes nombreux à me poser des questions liées à la méthodologie de travail à adopter pour intégrer Sciences Po ou un Institut d’Etudes Politiques. La préparation et la réussite du concours nécessitent en effet des méthodes et une organisation plus efficaces que celles nécessaires à la préparation du bac par exemple. Je développe dans cet article quelques pistes de réflexion pour vous aider à être performant dans vos révisions et réussir à intégrer l’IEP de vos rêves !

Conseil n°1 : utilisez la loi de Pareto pour prioriser vos révisions.

La loi (ou le principe de Pareto) de Pareto énonce que 20% des actions produisent 80% des effets. C’est un principe qui est très souvent utilisé en entreprise (gestion de projets ou gestion des risques par exemple). Il consiste à identifier les éléments produisant le plus d’effet pour les mettre en œuvre en priorité.

Si on transpose ce principe aux révisions nécessaires pour réussir le concours de Sciences Po, 20% du volume total de vos révisions contribuerait à 80% de votre note finale le jour du concours. On comprend tout de suite l’intérêt d’identifier ces éléments et de travailler en priorité ces points.

Vous pouvez décliner ce principe de plusieurs manières :

  • Priorisez via les coefficients : pour le concours commun des IEP de province, l’épreuve d’histoire a un coefficient 3, l’épreuve de questions contemporaines a un coefficient 3 et l’épreuve de langue un coefficient 2. Le concours de l’IEP ne sélectionne généralement pas des candidats ayant eu une mauvaise note (inférieure à 6/20) et il serait suicidaire de faire totalement l’impasse sur une matière en particulier, mais dans la dernière ligne droite, si vous devez prioriser entre un chapitre d’histoire et un thème de civilisation de langue, pensez-y !
  • Priorisez dans le contenu de vos révisions : les concours des IEP ne donnent pas les programmes à réviser mais vous pouvez néanmoins identifier facilement des thèmes ou des parties qui ne seront pas utiles dans la plupart des cas. Par exemple, sur le thème de questions contemporaines « le secret », ne vous concentrez pas sur le thème des « secrets de famille », qui est mineur, n’est pas lié à une actualité particulière etc. De même, si vous choisissez l’anglais en épreuve de langue, concentrez-vous sur des thèmes de civilisation touchant le Royaume-Uni et les États-Unis plutôt que sur l’histoire de la Nouvelle-Zélande par exemple.
  • Priorisez les questions le jour de l’épreuve : ce conseil s’adapte particulièrement pour l’épreuve de langue. Celle-ci comporte 3 parties (compréhension, vocabulaire, expression), ayant des contributions différentes à la note finale. La majeure partie des candidats se concentrent sur les questions de compréhension et de vocabulaire. Je vous conseille au contraire de commencer par l’épreuve d’expression, qui apporte le plus de point et qui vous pénalisera si vous n’arrivez pas à le finaliser parceque vous avez passé trop de temps sur les questions précédentes.

Conseil n°2 : coupez toutes les sources de distractions inutiles.

La majorité des gens efficaces sont des gens qui savent se concentrer et rester focalisés sur ce qu’ils font. Je vous conseille donc de délimiter les créneaux consacrés uniquement à vos révisions pour les concours et de vous y tenir. Si vous avez défini un créneau d’une heure pour réviser votre histoire, tenez-vous-y, et lorsque vous êtes en train de réviser, faîtes le vide autour de vous :

Mettez votre téléphone en mode avion / coupez les notifications : si vous discutez en parallèle de vos révisions, vous ne serez pas assez concentré pour retenir ce que vous avez lu.

Éteignez/déconnectez votre ordinateur/tablette : comme pour le smartphone, l’ordinateur est un aimant à distractions. Combien de fois avez-vous lancé une recherche internet pour réviser et êtes-vous passé rapidement à une session d’une heure ou plus sur les réseaux sociaux ?

Travaillez sur un bureau rangé : si vous n’avez que votre livre/cahier devant vous, votre esprit sera focalisé uniquement sur ce point, pour une révision efficace.

Éteignez la musique/radio/tv : les études scientifiques montrent que notre cerveau a du mal à se concentrer sur ce qu’il est en train de lire, si en parallèle, il écoute ou entend du bruit. C’est d’autant plus le cas, si ce que vous écoutez est dans votre langue. Si vous voulez quand même un petit bruit de fond, ne mettez pas le son trop fort, et privilégiez des morceaux de musique en langue étrangère ou des morceaux mélodiques/classiques.

Mettez-vous au calme : jardin, chambre, bibliothèque etc. trouvez un endroit dans lequel vous êtes au calme et efficace et privilégiez celui-ci !

Des études montrent que lorsqu’on est interrompu, le cerveau met quelques minutes à se reconcentrer sur ce qu’il faisait auparavant. Vous comprendrez donc facilement qu’une conversation sur votre téléphone en parallèle de vos révisions peut ruiner votre session de révisions.

Conseil n°3 : profitez de vos pauses ou de vos temps morts pour réviser sans y penser.

Pour tenir le rythme dans la durée, vous devez vous ménager des temps de décompression et de loisirs. Pendant votre année de révisions, je vous conseille de continuer vos activités sportives ou associatives. Elles contribuent à votre équilibre global et vous permettront de rester performant dans la durée.

Au niveau de vos pauses ou temps « perdus » (transports etc.), vous pouvez changer vos habitudes à la marge pour réviser sans y penser. Quelques exemples non exhaustifs qui peuvent faire la différence :

  • Regardez vos séries/films en Version Originales (VO) ou en Version Originale Sous Titrées (VOST) : vous vous habituerez très vite à ce changement mineur, et en douceur, sans réel travail, vous allez progresser en langue.
  • Regardez des films sur les thèmes à réviser : je vous ai fait un article sur les films sur le thème du secret, vous pouvez le retrouver ici. retrouvez également mes conseils de films sur le thème « révolutions« 
  • Lisez des romans en lien avec l’histoire et/ou avec les thèmes étudiés en question. Je vous donne des exemples de lecture dans ces articles : sur le numérique, sur le secret, sur les révolutions.
  • Ecoutez des podcasts dans le bus ou le métro.

Conseil n°4 : identifiez et utilisez vos réservoirs à motivation.

L’admission à Sciences po ou à un IEP passe par les compétences scolaires, mais aussi par votre mental, votre détermination.

Pour tenir le rythme soutenu des révisions pour le concours des IEP dans la durée, vous devez réussir à trouver des leviers de motivation et à les mobiliser lorsque vous connaitrez une baisse de motivation. Sur une année de préparation au concours, vous allez forcément avoir des moments pendant lesquels vous serez moins efficaces ou moins motivés. Ceux-ci peuvent avoir des causes diverses (météo qui impacte votre moral, contrariété ou soucis personnel qui remet en question vos objectifs, mauvaise note à un concours blanc qui vous démotive etc. etc.).

Je vous conseille donc de préparer des réservoirs à motivation pour vous remobiliser rapidement lorsque vous sentez ces moments arriver. Ils peuvent être très variés. Certain(e)s se sentent mieux après une séance de running, une partie de jeu vidéo, un coup de téléphone à un ami ou après avoir écouté tel ou tel morceau de musique.

Identifiez ces moments/actions qui vous apaisent et vous aident et notez-les sur une liste. Dès que vous sentez que vous êtes dans une situation de baisse de motivation, n’attendez pas. Actionnez un de ces leviers, et reprenez votre travail.

Pour combattre le doute, un bon moyen est de lister vos réussites de l’année qu’elles soient liées aux révisions ou non (exemple : j’ai réussi à obtenir 15 en anglais à mon concours blanc, j’ai progressé au foot/à l’escalade etc.) et de relire cette liste pour vous booster lorsque vous doutez de votre capacité à réussir le concours.

Conseil n°5 : calculez votre charge de révision et établissez un planning, même sommaire

La préparation du concours est un exercice d’endurance pour lequel il vous faudra un minimum d’organisation pour ne pas faire l’impasse sur une ou plusieurs parties importantes du programme. C’est un risque d’autant plus réel que l’année avancera et que des échéances importantes approcheront (le bac, les autres concours etc).

Pour vous assurer que votre charge de travail est équilibrée (par exemple : vous révisez trop l’histoire et pas assez l’anglais) vous pouvez vous aider de quelques outils d’organisation simples.

Le premier est de lister (de manière grossière) le temps disponible que vous estimez avoir par semaine jusqu’au concours (exemple : 10 heures par semaine) et de lister l’ensemble des chapitres ou des thèmes à ficher ou à réviser par matière. Cela vous donnera de manière globale, le temps à passer par sujet ou par thème à consacrer. Par exemple, vous saurez que vous avez 5 heures pour réaliser une fiche d’histoire complète sur un thème (la décolonisation ou la construction européenne). Vous pourrez voir si vous êtes trop long (ou trop rapide) pour travailler sur tel ou tel point du programme.

Le deuxième est de planifier sur votre semaine des créneaux dédiés à un sujet ou une matière (exemple : tous les mardi soir de 17h30 à 18h30, révision du vocabulaire d’anglais). Si vos temps de révision sont planifiés de manière équilibrée, vous devriez pouvoir réviser toutes les matières de manière efficace.

Comment gagner des points en histoire au concours de Sciences Po ?

Comment gagner des points en histoire au concours de Sciences Po ?

L’épreuve d’histoire des concours de Sciences Po et des IEP est l’une des épreuves les plus importantes pour espérer intégrer l’IEP de votre choix. Pour le concours de Sciences Po Paris, elle compte pour 40% de votre note aux écrits (coefficient de 2, sur un total de 5) . Pour le concours commun des IEP de province, elle compte pour 37,5% de votre note (coefficient 3 sur un total de 8). Si vous souhaitez valider votre admission, il est donc indispensable de limiter la casse en histoire, voire même de profiter de cette épreuve pour creuser l’écart avec les autres candidats. Voici donc quelques conseils (non exhaustifs) pour progresser sur cette matière.

1) Lisez les rapports de jury et inspirez vous des bonnes copies

Des exemples de bonnes copies sont généralement publiés par les jurys des concours, ainsi que des conseils précieux sur ce qui est attendu. La lecture de ces documents présente plusieurs intérêts indéniables.

Le premier intérêt est de vous permettre de dédramatiser le niveau d’exigence attendu pour le concours.

Les copies mises en valeur sont indéniablement des copies de grande qualité sur tous les points attendus. Cependant, à leur lecture, on constate qu’elles ne sont pas des copies exceptionnelles, dans le sens où la démonstration est claire mais pas brillante, où elle en sont pas remplies de dates, d’exemples ou d’arguments ou de citations complexes. C’est toute la complexité de l’épreuve d’histoire : réussir à montrer de manière simple que vous maitrisez le sujet. Les qualités à conserver sont : la simplicité dans le style et dans l’argumentation, le fait de citer les connaissances attendues mais sans trop en faire (il vaut mieux parfois éviter de citer un énième exemple, pour ne pas alourdir le raisonnement ou donner l’impression qu’on veut montrer à tout prix toutes ses connaissances).

Le deuxième intérêt est de vous montrer des bonnes pratiques

Parmi les qualités des copies citées en exemple par les jurys, il y a de nombreux prérequis également évoqués par les rapports de jurys. Vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas répondre aux prérequis. Le rapport du jury du concours 2017 de Sciences Po les explicite en évoquant « Ce que l’on est en mesure d’attendre au niveau de cet examen » :

  • une pensée organisée : c’est à dire de manière concrète, un plan (l’aspect « organisé ») répondant à une problématique (l’aspect « pensée » soit votre réflexion autour du sujet).
  • servie par des connaissances de base : l’important sur ce point est que le jury ne demande pas une connaissance encyclopédique du ou des sujets. Le jury attends donc les connaissances classiques que vous trouverez dans les manuels usuels (voir mes conseils de lecture en histoire ICI) sur lesquelles il ne faudra pas faire l’impasse. Inutile de réviser le détail trop précis des thèmes que vous révisez (par exemple, les aspects comme la chronologie précise des conflits, bataille par bataille ne servent à rien).
  • Une écriture convenable (orthographe, syntaxe, lisibilité) : c’est un point extrêmement important. Votre correcteur devra corriger des paquets de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de copies, traitant du même sujet, avec les mêmes exemples, les mêmes dates etc. Chaque caractéristique de votre copie aura donc un impact sur votre note finale. Vous pouvez écrire la meilleure copie du concours en terme de contenu et d’argumentation mais avoir une mauvaise note si votre copie possède une mauvaise orthographe/syntaxe, ou une note moyenne si votre écriture est peu lisible. Je parle en connaissance de cause : j’écris très mal surtout lorsque j’écris vite (une vraie écriture de médecin 😉 ) et j’ai souvent été pénalisé lors des concours pour cela. Si vous êtes dans la même situation que moi, prenez plus du temps pour écrire lisiblement, quitte à faire une copie plus courte.

2) Différenciez vous!

Il existe plusieurs manières de se différencier.

Se différencier lors de l’analyse du sujet

Je le répète régulièrement dans mes articles de blog. Le moment où vous faites la différence le jour du concours c’est lors de l’analyse du sujet. Prenons comme exemple le sujet d’histoire au concours de Sciences Po Paris 2018 « La Résistance a-t-elle préparé et réalisé une totale transformation de la République française (1940-1946)?« . La copie mise en avant par le jury de l’épreuve montre dès l’introduction et le plan que l’analyse du sujet a été soigneusement réalisée par le candidat.

Si on reconstitue le plan du candidat, il s’agit du plan suivant :

  1. La préparation de la transformation de la République Française (1940-1944)
  2. La réalisation de la transformation de la République Française (1944-1946)
  3. Une transformation réellement totale ?

Le fait d’avoir inclus une troisième partie (au contraire du traditionnel « Plan sciences po« ) montre immédiatement au correcteur que le candidat a analysé et questionné le mot « total » du sujet.

L’analyse du sujet doit vous permettre d’éviter les hors sujet et de trouver une vraie problématique (c’est à dire une problématique qui ne se limite pas à une reformulation simple du sujet). D’une manière générale, un bon signe pour voir que vous avez analysé correctement le sujet, est le fait de trouver pourquoi la question posée par le jury pose réellement débat.

Se différencier par des exemples ou des citations originales

Une autre manière de se différencier des autres candidats est d’utiliser des exemples, citations, données chiffrées etc. qui montrent que vous avez (en plus d’une analyse fine du sujet) une culture historique supérieure.

Le jury attendra bien évidemment de vous, comme de tous les autres candidats, les connaissances incontournables du sujet ainsi que les jalons principaux. Cependant, en plus de ceux-ci, vous pouvez étoffer votre copie avec par exemple :

  • Des références culturelles (cinématographiques, littéraires, artistiques) illustrant les évolutions sociales dont vous parlez dans votre copie. Lorsque je préparais les concours, j’avais par exemple réalisé une fiche sur le Le cinéma français depuis 1945, et une autre sur L’etat et la culture en France D’une manière générale, les évolutions culturelles et les exemples précis à ce sujet sont un excellent moyen de vous différencier car ces sujets sont assez peu maitrisés et qu’ils montrent qu’au delà de l’histoire, vous avez une culture générale réelle.
  • Des exemples historiques issus de pays moins souvent cités. Par exemple, il est envisageable de réaliser une fiche sur la vie politique en Autriche pour pouvoir montrer que vous sortez des exemples cités par tous les candidats.
  • Des citations historiques illustrant des idées ou des arguments. C’est un moyen qui demande un peu plus de travail puisque vous devez apprendre par cœur la citation en question. Il vous permet cependant une utilisation assez flexible :
    • comme « accroche » pour susciter l’intérêt du lecteur en début d’introduction,
    • comme introduction d’un argument, que vous explicitez ensuite,
    • pour amener de la nuance à votre propos en décodant les présupposés ou sous entendu de l’auteur de la citation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de sujet de dissertation Sciences Po : exemple concret

Analyse de sujet de dissertation Sciences Po : exemple concret

Je vous propose d’aborder aujourd’hui un point de méthodologie de la dissertation, via un exemple adapté à l’épreuve de questions contemporaines. Cette étape est la base de l’exercice de la dissertation mais est trop souvent négligée par les candidats. Négliger cette étape peut vous entraîner vers des hors sujets ou vers des copies bancales, sans réelle réflexion. Pour rappel, le manque de réflexion personnelle sur les sujets proposés est le principal défaut relevé par les jurys dans leurs rapports.

J’ai choisi d’aborder cet exercice en l’adaptant à un sujet de dissertation soumis par un lecteur via Twitter : « faut-il réprimer les radicalités? »

Étape 1 : identifier pourquoi le sujet est important.

  • Identifier quel est l’enjeu?

Identifier l’enjeu d’un sujet de dissertation est une étape primordiale de son analyse, en particulier pour « vendre » votre copie. Identifier le ou les enjeux vous permettra de montrer au correcteur que vous avez compris en quoi le sujet est véritablement important. Par important, j’entends montrer au jury que le sujet vous intéresse profondément, au delà de l’impératif du concours, en tant qu’homme et citoyen.
Sur cet exemple, un des enjeux du sujet est par exemple la lutte contre les mouvements radicaux, par exemple le terrorisme. Alors qu’un certain nombre de débats ont émergé suite à la vague d’attentats terroristes islamistes, cette question est importante puisqu’elle pose la question de leur efficacité. Un bon moyen de trouver facilement l’enjeu d’un sujet de dissertation est d’identifier des applications concrètes sur des enjeux d’actualités.

  • Identifier pourquoi la réponse à la question ne va pas de soi. (la problématique)

Si on vous pose une question, c’est précisément parceque la réponse ne va pas de soi et n’appelle pas une réponse simple et manichéenne. Vous devez donc très vite analyser pourquoi cette question peut amener des réponses opposées. Les différentes réponses pourront être à la base du plan de votre dissertation. Généralement, lorsqu’on lit un sujet, une première réponse vient spontanément. C’est souvent ce qu’on appelle en philosophie le « sens commun ». Ici, pour le sujet traité, on a naturellement envie de répondre « oui » à la question « Faut-il réprimer les radicalités ». Les mouvements et opinions radicales sont potentiellement dangereux et il faut donc les réprimer pour éviter qu’elles ne prolifèrent et ne se développent.

En réfléchissant un peu, on peut pourtant se dire que :
– la répression n’est peut être pas le moyen adapté pour lutter contre les radicalités, voire même peut avoir des effets contre-productif.
– toutes les formes de radicalités ne sont pas nuisibles : les radicalités intellectuelles peuvent être fécondes, les mouvements artistiques radicaux permettent à l’art d’évoluer et de se renouveler. J’ai évoqué quelques pistes dans cet article.

Pendant cette étape vous pouvez également vous servir des références que vous avez étudié pendant vos révisions. Certains références sont clivantes et peuvent vous aider à identifier la problématique. Vous pouvez consulter un top 5 des références sur le sujet des radicalités sur cet article.

Vous tenez donc votre problématique !

Étape 2 : Définir précisément les contours du sujet.

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  • définition des termes :

Il convient de définir précisément les termes principaux. Ici, il faut définir dans l’analyse de votre sujet : radicalités, réprimer ou répression.

Il est également impératif de jouer sur la question et distinguer les deux sens qui se cachent derrière la question « faut-il … ? ». Je vous invite pour cela à relire vos cours de méthodologie de philosophie.

Ici, il ne faut surtout pas oublier les deux sens du verbe falloir et il vous faut analyser votre sujet de dissertation avec ce prisme. Faut-il peut signifier : « est-il nécessaire » de réprimer les radicalités? ou « est-il de notre devoir de réprimer les radicalités? » La référence à la nécessité pose la question de l’efficacité. La référence au devoir et à la morale pose la question de la légitimité.

Si vous souhaitez approfondir ce terme, vous pouvez relire d’excellents articles sur le site sosphilosophie ici.

  • définition du périmètre :

Sur certains sujets, il faut définir le périmètre de votre réflexion. Ici, je ne vois pas l’intérêt de borner votre sujet. Le terme réprimer suggère tout de même que la question porte sur l’aspect politique du sujet puisqu’il comporte une évocation de violence.

Étape 3 : Construire votre plan.

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Si vous avez précisément identifié votre problématique, le plan découlera simplement de celle-ci. Je vous conseille néanmoins de reformuler les parties des titres de plan afin de gagner en efficacité. J’ai évoqué dans un article précédent les types de plans possibles pour une dissertation au concours de Sciences Po et leurs forces et faiblesses.

Problématique :  La répression : un outil à double tranchant pour lutter contre les radicalités

I) un outil nécessaire.

A) La répression, un outil nécessaire pour éviter la prolifération des radicalités

B) La répression, un outil légitime au regard des dangers des radicalités

II) mais imparfait voire même contreproductif

A) Les mécanismes de la répression ne sont pas forcément les meilleurs outils pour lutter contre les radicalités

B) Les radicalités peuvent se nourrir de la répression voire émerger de celle ci.

Conclusion : la radicalité comme moyen de lutter contre la répression?

Quel plan utiliser au concours de Sciences Po?

Quel plan utiliser au concours de Sciences Po?

Comment montrer au correcteur que vous maitrisez vos références?

Comment montrer au correcteur que vous maitrisez vos références?

Comment montrer au correcteur que vous maitrisez vos références?

Développez les références !

La difficulté principale du concours de Sciences Po et des Instituts d’Études Politiques est d’assimiler de nombreuses références théoriques, de matières universitaires très diverses et de pouvoir en parler avec un niveau de détail poussé dans une copie. Il est très compliqué pour un lycéen ou un étudiant préparant le concours de lire et de ficher l’ensemble des ouvrages qu’il apprendra dans le cadre de sa préparation au concours.

Lors du concours, les correcteurs sont néanmoins extrêmement sensibles au fait que les références citées soient développées de manière approfondie. N’oubliez pas que les correcteurs sont des enseignants en IEP, disposant d’un haut degré d’expertise et d’exigence. Pour la plupart d’entre eux, ils n’aiment pas que les références soient « survolées ».

Prenons un exemple, vous souhaitez illustrer dans une copie l’idée selon laquelle la part de croyance dans le monde diminue au profit de la montée des idées rationnelles, et fondées scientifiquement.

Exemple 1 : Max Weber observe, notamment dans son ouvrage « l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » un mouvement de rationalisation du monde, au sein de la civilisation occidentale.

Exemple 2 : Dans l’introduction de son ouvrage « l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » (1905), le sociologue allemand Max Weber s’interroge sur l’apparition, à partir des philosophes des Lumières, de comportements culturels qui tendent à devenir universel, puisque basés sur une logique de rationalité. Il prend notamment comme exemple le domaine de la musique, avec l’apparition des gammes ou de la peinture, avec l’apparition de la perspective.

Les deux exemples illustrent la même idée. Dans le second cas cependant, le candidat est capable de citer :

  • la date de parution de l’ouvrage,
  • la localisation au sein de l’ouvrage cité de l’idée développée,
  • les exemples utilisés par l’auteur lui même pour illustrer son argumentation.

Le correcteur valorisera la copie avec le deuxième exemple au contraire de la copie avec le premier exemple. Ce qui peut sembler minime au niveau d’un seul argument peut avoir des conséquences importantes au niveau de la note finale. Deux copies qui utiliseraient les mêmes idées et arguments mais développeraient différemment les exemples et citations peuvent s’échelonner facilement entre une note de 7/20 ou 8/20 et de 12/20 à 14/20.

Le correcteur acceptera d’ailleurs d’autant plus que vous survoliez certaines références, exemples ou citations si d’autres références de votre copie sont particulièrement bien documentées et détaillées.

Evitez le « Name Dropping »

Outre le fait de ne pas détailler assez les références et exemples cités, un autre défaut agace considérablement les correcteurs. Il s’agit des candidats qui abusent de références, sans les développer.

Si vous cherchez des exemples de Name Dropping, je vous invite à regarder les exemples cités sur Wikipedia.

Si le concours de Sciences Po est une épreuve de réflexion mais également d’érudition (il faut montrer que vous connaissez beaucoup de références), il ne faut pas assommer le correcteur avec trop de noms et de références. D’une part, il y a peu de risque qu’il soit impressionné. Les correcteurs sont souvent d’anciens élèves d’IEPs et connaissent bien les grands auteurs et philosophes généralement cités dans les épreuves de culture générale et de questions contemporaines.

D’autre part, ce que le correcteur attend, c’est que l’argument ou l’auteur invoqué soit au service de votre réflexion et de votre argumentation. Les copies « creuses » en terme de réflexion mais bourrées de références paraissent aux correcteurs extrêmement pompeuses et prétentieuses et sont généralement sanctionnées.

Si vous connaissez plusieurs auteurs ou ouvrages illustrant une même idée, je vous conseille de détailler le premier auteur/ouvrage. Vous pouvez indiquez ensuite une phrase du type « L’auteur X développe aussi ce raisonnement à propos du sujet Y dans son livre Z. ». C’est amplement suffisant. Vous montrez que vous avez plusieurs cordes à votre arc (plusieurs références) mais surtout que vous savez viser juste (développer une référence).

Si vous voulez voir ce que donne ce conseil dans une copie de concours, je vous invite à consulter ma copie de concours à Sciences Po Lille. Elle est accessible ICI.

Préparez vos fiches de lecture en conséquence

Je vous invite donc à préparer vos fiches de lecture dans cette optique.

Lorsque vous réalisez des fiches de lecture sur les ouvrages importants d’un thème, il est important selon moi de veiller aux points suivants :

  • respecter le plan de l’ouvrage : cela vous permettra de situer dans quel partie de l’ouvrage ou du raisonnement de l’auteur est développé l’exemple que vous évoquez,
  • retenir des citations importantes et marquantes : si vous développez une idée, vous devez impérativement citer l’auteur ayant écrit et énoncé celle-ci. Si vous citez dans quel ouvrage ou article il l’a fait, c’est encore mieux. Si vous ajoutez une citation (entre guillemets), vous gagnerez encore des points !
  • Mettez en évidence des exemples utilisés par l’auteur : cela montrera au correcteur que vous avez bien étudié l’ouvrage et que vous l’avez réellement lu et non pas appris dans un manuel quelconque.
  • Point bonus : je vous conseille aussi, lorsque vous fichez un livre, de réfléchir et de noter les thèmes ou sujets dans lesquels ce livre peut être invoqué.

Si vous cherchez un exemple de fiche, je peux vous conseiller de prendre exemple sur la fiche que j’ai réalisé à propos de l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme dont j’ai tiré les exemples plus haut. Elle est accessible ici.