Catégorie : Questions Contemporaines

Retrouvez ici tous nos conseils pour réussir l’épreuve de questions contemporaines au concours commun des Instituts d’Etudes Politiques (IEP).

Les conseils de lecture sont accessibles ICI

Sujets de questions contemporaines sur le thème du « numérique» (concours commun des IEP de province 2019)

Sujets de questions contemporaines sur le thème du « numérique» (concours commun des IEP de province 2019)

Après mon article sur les sujets sur le thème « Le secret », je vous soumets quelques proposition de sujets de dissertation sur le thème de questions contemporaines « Le numérique« .

Je profite également de cet article pour donner quelques conseils pour vous entrainer à l’épreuve de questions contemporaines, à partir de ceux-ci.

Comment réviser efficacement à partir d’exemples de sujets ou d’annales ?

C’est assez simple. La meilleure méthode est de vous entraîner en « condition réelle » :

  • planifiez une plage pendant laquelle vous ne serez pas dérangé ou distrait (exit donc les téléphones, tv etc. etc.), à votre bureau. Cette plage peut avoir la durée exacte de l’épreuve ou être plus courte si vous n’avez pas un créneau entier. Il faut en revanche que vous vous teniez à la plage définie (mettez une alarme et ne faite rien d’autre sur la plage en question).
  • Tirez un sujet au sort. Nous sommes humains et nous pouvons tous être tenté de choisir d’abord le sujet le simple ou celui qu’on maitrise le plus. C’est pourtant une erreur, le but de l’entrainement et de vous permettre de faire face à n’importe quel sujet.
  • En fonction du créneau que vous avez choisi, faites l’intégralité de la dissertation, ou si c’est un créneau plus court, planchez sur l’analyse du sujet, la construction d’un plan détaillé (partie, sous partie, arguments, exemples et références) et la rédaction de l’introduction.

Exemple de sujets sur le thème « Le numérique »

Peut-on parler de révolution numérique ?

Peut-on maîtriser son identité numérique ?

Le numérique met-il en danger la démocratie ?

L’homo numericus est-il derrière nous ou devant nous ?

Pensez vous que la citation suivante s’adapte au numérique? Argumentez. « La rationalité technologique ne met pas en cause la légitimité de la domination, elle la défend plutôt » (Herbet Marcuse, L’Homme Unidimensionnel, 1964).

Fiche de Révision de questions contemporaines: Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)

Fiche de Révision de questions contemporaines: Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)

Je vous propose aujourd’hui une fiche de révision sur le thème du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Celle-ci pourra vous être utile pour préparer l’épreuve de questions contemporaines du concours commun des IEPs (thèmes « Le Numérique« , mais aussi « Le secret« ).

Bref historique sur le thème de la protection des données personnelles.

La France a été un pays précurseur sur la protection des données personnelles avec la « loi Informatique et Liberté » adoptée en 1978. A l’époque, l’élément déclencheur de cette loi est un projet de l’INSEE visant à interconnecter des bases de données à partir du numéro de Sécurité Sociale (le NIR) qui soulève des débats autour de la liberté individuelle et le « flicage » des citoyens. Cette loi aboutit également à la création de la CNIL.

En 1995, la protection des données fait l’objet d’une directive européenne (voir ici).

En 2016, un règlement européen, le RGPD est adopté.

Les principaux changements apportés par le RGPD.

  1. Le principe d’ « accountability » qui consiste en un changement de paradigme majeur dans la mesure où les entreprises et institutions devront mettre en œuvre un cadre de conformité lié à la protection des données. Celles-ci devront prouver qu’elles sont en conformité au niveau de la protection des données personnelles (et ce n’est pas le plaignant qui devra prouver que l’institution est en cause). on parle donc « d’inversion de la charge de la preuve ».
  2. RGPD intègre également de nouvelles obligations (exemple : nommer un Data Protection Officer, exemple tenir un registre des traitements).
  3. RGPD augmente le niveau des sanctions en cas de manquements. Avant son adoption, les sanctions étaient de 300 000€ maximum. Avec RGPD, elles peuvent atteindre 4% du chiffre d’affaires.
  4. RGPD met en place de nouveaux droits pour les personnes (droit à l’effacement, droit à l’oubli, droit à la portabilité).

Les règles et obligations introduites par RGPD.

Les règles concernent :

  • l’interdiction de récolter des données personnelles sans raison
  • l’obligation de définir une durée de conservation des données (à l’expiration, celles-ci doivent être soit anonymisées, soit supprimées, soit archivées).
  • Le respect des droits des personnes
  • La sécurité du traitement des données

Les obligations détaillées sont les suivantes :

  • La tenue d’un registre des traitements : celui ci doit lister l’ensemble des traitements de données de personnes en indiquant notamment la finalité du traitement (pour quoi est-ce que j’utilise cette donnée?), les personnes concernées, la durée de conservation etc.
  • La gestion des droits des personnes : via la mise en place de procédures et d’outils.
  • La désignation d’un DPO dont le rôle est précisément de veiller au respect du droit des personnes.
  • L’obligation d’engager les sous-traitants gérant pour son compte des données personnelles (via des clauses par exemple).
  • L’analyse des risque en terme de sécurité des données
  • La notification obligatoire des violations constatées sous 72 heures.

Les nouveaux droits créés avec le RGPD

Droit à l’oubli : suppression de certaines données personnelles (par exemple des moteurs de recherche)

Droit à la portabilité des données

Droit d’obtenir réparation en cas de préjudice : les citoyens concernés par un manquement d’un organisme gérant des données personnelles pourront demander une indemnisation

Droit de ne pas faire l’objet d’une « décision individuelle automatisée » (= droit qu’un robot ne prenne pas de décision à notre sujet).

Lexique et définitions sur le numérique (suite) : Intelligence artificielle, blockchain, RGPD…

Lexique et définitions sur le numérique (suite) : Intelligence artificielle, blockchain, RGPD…

Je vous propose aujourd’hui une suite à mon article sur le lexique des termes liés au domaine du numérique. Ce thème, au programme de l’épreuve de questions contemporaines du concours commun, contient de nombreux termes techniques liés soit aux innovations et aux technologies, soit aux règlementations et aux enjeux liés à celle-ci.

L’intelligence Artificielle (« IA »)

L’intelligence artificielle concerne l’ensemble des techniques qui visent à permettre à une machine de simuler l’intelligence. Les domaines d’application sont extrêmement vastes (Cela va des programmes informatiques de jeux d’échecs, aux assistants personnels intelligents, et aux robots). Ce domaine a été développé grâce aux travaux d’Alan Turing, dans les années 1950. L’amélioration des puissances de calcul des processeur, ainsi que des techniques algorithmique et du volume de données disponibles permettent depuis les années 2000 une augmentation considérable des champs d’application. Les enjeux et questions posées par l’émergence de l’IA sont nombreuses : les machines peuvent elles penser et être intelligence?  (pouvoir est entendu ici comme « être capable » mais aussi « avoir le droit »). Le développement des dispositifs d’intelligence artificielle posent des questions morales mais également en terme de responsabilité. Par exemple, de nombreux débats existent autour des voitures autonomes. (s’il y a un accident, qui est responsable? ou encore comment la machine intègre t elle des considérations morales ou éthiques?)

La Blockchain

Cette technologie a connu un écho international avec l’émergence des crypto-monnaies, dont le bitcoin. Au delà de ce champ d’application, cette technique permet une révolution importante, qui est de créer ou de permettre l’émergence de systèmes d’échanges, d’archivage, ou de contractualisation sans l’intervention d’un « tiers de confiance ». Il s’agit en effet d’un système de cryptographie via l’émergence d’un consensus entre les pairs présents dans la blockchain. Pour parler simplement, l’ensemble des échanges (transactions, échanges, contrats, … ) sont accessibles par tous les acteurs de la blockchain à tout moment, et ne peuvent être modifiés sans consensus/validation de ceux ci. A partir de cette technologie, on peut mettre en place des systèmes financiers, des cadastres etc. qui sont publics et non centralisés. L’émergence de cette technologie pourrait donc représenter un danger pour certaines institutions (par exemple les notaires, ou les banques qui endossent actuellement ce rôle de tiers de confiance).

RGPD (Le Règlement Général sur la Protection des Données)

Il s’agit d’un règlement de l’Union Européenne qui régit les données à caractère personnel (leur collecte, leur utilisation, leur maîtrise…). Il vise à protéger l’utilisation des données personnelles via un certain nombre de dispositifs comme par exemple l’encadrement du profilage, la demande du consentement explicite lors de la collecte de données, le droit à l’oubli… RGPD a été promulgué en 2016 et peut déboucher sur des sanctions financières importantes pour les organisations qui ne seraient pas en règle (jusqu’à 4% du chiffre d’affaires pour une entreprise).

Vous pouvez consulter ma fiche de synthèse ICI.

La CNIL

La Commission Nationale Informatique et Liberté est une institution administrative française visant à protéger les citoyens vis à vis de l’informatique. Elle possède six missions principales : « informer, réguler, protéger, contrôler, sanctionner, anticiper ».

Sujets de questions contemporaines sur le thème du « secret »

Sujets de questions contemporaines sur le thème du « secret »

Un bon moyen de savoir si vous êtes prêts pour le concours est d’essayer d’imaginer des sujets que pourrait vous poser le jury, ou même d’imaginer le sujet que vous donneriez si vous deviez le choisir.

C’est un exercice qui est loin d’être évident lorsqu’on est absorbé par ses révisions et qu’on cherche à accumuler des connaissances et des références. En effet, définir le sujet sur lequel vont plancher plusieurs milliers de candidats nécessite à mon sens deux qualités essentielles :

  • Avoir du recul sur le sujet : c’est-à-dire y avoir réfléchi en profondeur, mais en ayant réussi à synthétiser les grands enjeux et débats qui font que ce sujet est intéressant, et suscite un réel débat.
  • Avoir une vision transversale du sujet : l’épreuve de questions contemporaine est à la frontière de nombreuses matières académiques, et les candidats (ainsi que les correcteurs) ont des appétences ou des spécialisations différentes. Il convient donc de choisir un sujet qui ne favorise pas tel profil au détriment d’un autre (exemple : ne pas choisir un sujet purement philosophique ou purement sociologique), un sujet transverse à plusieurs matières.

Faire cet exercice en tant que candidat ne pourra que vous être bénéfique puisque vous allez devoir pour cela sortir d’une posture où vous cherchez à rassembler et engranger des connaissances pour une posture dans laquelle vous cherchez à problématiser et à véritablement réfléchir.

Je vous propose donc quelques idées de sujets sur le thème du secret, au programme du concours commun 2021.

Quelques sujets possibles sur le thème le « Secret »

1 ) Le Secret est-il nécessaire ? (Vous pouvez trouver un corrigé sur le thème « Le secret est-il nécéssaire en politique? », ICI)

2 ) Faut-il toujours viser à réduire le secret ? ( Une variante pourrait être « Faut-il toujours viser à limiter le secret ? » )

3) Le secret est-il acceptable en démocratie ?

4) Le secret est-il nécessaire en démocratie ?

5) Le secret est-il en danger ?

6) Comment / Peut- on concilier transparence et efficacité en politique?

Comment la science économique analyse-t-elle le thème du « secret »?

Comment la science économique analyse-t-elle le thème du « secret »?

Je vous propose aujourd’hui un article d’un format un peu nouveau sur ce blog. Il consiste à aborder l’un des thèmes de l’épreuve de questions contemporaines du concours commun des IEP de province via un angle thématique, celui du point de vue de l’économie.

Le thème « Le secret » est a priori un thème qui est plutôt analysé ou évoqué par des disciplines comme la science politique (par exemple, via les ressorts du pouvoir), la littérature (voir à ce sujet mon article sur les références sur le thème du Secret) ou la sociologie. L’économie permet néanmoins, via quelques concepts et modèles simples d’illustrer des arguments sur le thème du Secret.

Je suis personnellement passionné de sciences sociales, et en particulier d’économie, et je ne peux que vous recommander d’utiliser des références tirées des théories économiques qui permettent généralement d’illustrer des arguments de manière percutante et originale. Pour la petite histoire, c’est ce que j’ai fait dans ma copie de culture générale  au concours d’entrée de Sciences Po Lille (vous pouvez lire la copie ici). Le sujet portait sur les liens entre croyance et savoir et j’avais évoqué par exemple les concepts économiques de rationalité et de rationalité limitée.

L’économie s’intéresse au concept de secret via quelques thèmes bien précis (le secret des affaires, les théories relatives à la propriété intellectuelle etc.). Dans cet article, nous allons évoquer le secret via le thème de l’information et des différents niveau d’informations entre des acteurs différents d’un marché. Ce thème est omniprésent dans la science économique, en particulier chez les théoriciens dits « néo-classiques ».

Le théorème du prisonnier

Cette théorie est extrêmement connue, en particulier des lycéens ayant fait un bac Economique et Social. Elle constitue une manière intéressante de montrer que le non partage d’information (ou, pour être plus précis dans ce cas, l’impossibilité de partage d’une information) entraîne, par le jeu des intérêts et des stratégies individuelles, des situations qui ne sont pas les plus adaptées ou les plus enviables pour l’intérêt général (un économiste dirait des situations « sous-optimales »).

Ce théorème a été développé par Alfred William Tucker, un mathématicien expert de la théorie des jeux, une branche des mathématiques ayant beaucoup d’applications en économie. Ce théorème met en cause deux joueurs (deux prisonnier, que la police interroge séparément) qui ont chacun le choix entre nier et dénoncer/trahir l’autre prisonnier. Le cas est présenté comme suit :

  • si les deux prisonnier nient, chacun fera 6 mois de prison.
  • si les deux prisonniers dénoncent chacun l’autre, chacun fera 5 ans de prison.
  • si un prisonnier dénonce l’autre, il sera libéré et l’autre prisonnier fera 10 ans de prison.

On voit rapidement que, si les prisonniers pouvaient communiquer, ils pourraient facilement s’accorder pour nier en bloc, et écoper chacun de 6 mois de prison. N’ayant pas la possibilité de communiquer, chacun des prisonniers va être amené à dénoncer l’autre, puisque quel que soit l’action de son complice, il est plus intéressant pour lui de dénoncer l’autre (si vous n’êtes pas convaincu à ce stade, je vous invite à regarder la matrice des paiements, de l’article wikipedia consacré à ce théorème).

Cet exemple permet de montrer de manière amusante que le secret peut être préjudiciable à tous, de façon logique. Il peut donc vous aider à argumenter en faveur de restrictions des secrets (position qu’il faudra nuancer 😉 ).

Les asymétries d’information

La science économique a également étudié le secret via son aspect de dissimulation volontaire d’information d’un acteur, vis à vis d’un autre. George Akerlof, économiste américain, a  même reçu un « prix nobel » d’économie pour ses travaux sur ce sujet.

Il étudie ce qui se passe lorsque deux acteurs échangeant un bien sur un marché n’ont pas le même niveau d’information relative à la qualité de ce bien. Dans un article célèbre (c’est un des articles d’économie les plus cité au monde), intitulé  » The market for « Lemons » « , il étudie le marché des voitures d’occasion et plus particulièrement des Lemons, voitures de mauvaise qualité.

Le vendeur de la voiture connaît bien mieux que les acheteurs potentiels la qualité intrinsèque du véhicule qu’il met en vente. Sur le marché étudié, on trouve donc deux types de vendeurs :

  • les vendeurs de voitures d’occasion, qui veulent vendre leur voiture d’occasion au prix « normal » du marché
  • les vendeurs de voiture de très mauvaise qualité, qui veulent profiter du prix du marché pour vendre leur mauvaise voiture d’occasion.

La présence de ce second type de vendeur a un effet « pervers » sur les potentiels acheteurs. Ceux-ci deviennent conscients du risque de tomber sur une mauvaise occasion. Une grande majorité de ces acheteurs potentiels va donc soit quitter le marché soit revoir à la baisse leur prix d’achat maximal.

La deuxième conséquence est que les vendeurs de bonne voiture ne vont pas accepter de vendre leur voiture à un prix moindre que leur valeur réelle.

In fine, la conséquence de cette asymétrie d’information, est la destruction/la fin du marché, c’est à dire que les échanges risquent de ne plus se réaliser. On voit donc via cet exemple bien que le secret peut avoir des conséquences néfastes sur les échanges économiques.

Un moyen de lutter contre cet effet pervers peut être la mise en place de contrôles et de normes pour rassurer un certain niveau de qualité des biens vendus. Sur le marché de la voiture, on peut penser au contrôle technique ou aux diagnostics techniques d’électricité ou de gaz pour le marché de l’immobilier.

Le secret peut donc être néfaste pour les échanges, et/ou engendrer des surcoûts pour la société. En parallèle, la présence de comportements de dissimulation d’information pour être un déclencheur, par l’Etat, de mécanisme d’amélioration de la sécurité et de la qualité via la création de normes, de systèmes d’audits ou de contrôle.

L’aléa moral

Le concept d’aléa moral est également un concept mobilisable pour argumenter autour du thème du secret. C’est un effet pervers qui apparaît entre deux parties signataires d’un contrat visant à couvrir un risque. Il est particulièrement présent dans le secteur économique de l’assurance.

Ce concept désigne le fait qu’un individu se comporte différemment lorsqu’il a signé un contrat par rapport à la situation où il n’a pas signé ce contrat.

Par exemple, lorsqu’un conducteur souscrit à une assurance tout risque pour son véhicule, il peut être tenté de conduire de manière plus risquée et dangereuse. Par exemple également, un travailleur peut réduire ses horaires ou son volume de travail lorsqu’il a validé sa période d’essai.

Ce concept d’aléa moral met en évidence des comportements où l’individu souscripteur a intérêt à dissimuler sciemment ses intentions ou son comportement tant qu’il n’a pas signé ce contrat. Le secret est ici une conséquence ou un effet pervers du contrat entre les parties.

Comment intégrer Sciences Po Aix en deuxième année?

Comment intégrer Sciences Po Aix en deuxième année?

Je poursuis ma série d’article (voir par exemple l’article sur le concours « sciences sociales » en deuxième année de Sciences Po Lyon)  sur les concours d’entrée aux Instituts d’Études Politiques (IEP) en deuxième année.

Outre, le concours commun, qui vous permet d’intégrer un IEP en première année, certains IEPs de province restent en effet accessibles pour une entrée en deuxième année. C’est notamment le cas de l’IEP d’Aix, auquel est consacré cet article.

Mise à jour de l’année 2020 : les thèmes et les conseils de lecture pour 2020 sont accessibles dans cet article.

Quelles sont les conditions d’accès à ce concours ?

Comme pour le concours d’entrée à l’Institut d’Etudes Politique de Lyon, le concours d’entrée à Sciences Po Aix est ouvert aux candidats et étudiant ayant validé 60 crédits ECTS ou qui auront validé ces 60 ECTS à l’issue de l’année scolaire du concours.

Le public visé par le concours est assez diversifié compte tenu des épreuves proposée (voir le prochain paragraphe). L’épreuve contient une épreuve de spécialité, qui peut convenir à de nombreux étudiants qui suivent actuellement un cursus en faculté / université (économie, sciences politique, histoire, droit constitutionnel). Les étudiants suivant un cursus en classe préparatoire littéraire ou économique sont également des candidats naturels pour ce type de concours.

Le premier prérequis est de disposer d’un bagage suffisant en langue (anglais, allemand espagnol ou italien sont les quatre langues proposées au concours) et de préparer deux thèmes.

30 places sont ouvertes pour ce concours, ce qui constitue une nouvelle chance pour intégrer un IEP.

Quelles sont les épreuves et le programme ?

Le jury de l’épreuve a mis en place 3 épreuves pour ce concours. (le règlement intérieur du concours est accessible ici). Je les détaille ci-dessous par ordre de coefficient, du plus élevé au moins élevé (cf. l’article réviser Sciences Po efficacement) :

  • Une épreuve de spécialité (coefficient 3): il s’agit d’une dissertation d’une durée de 3 heures. Le candidat peut choisir entre 4 spécialités :
    • Histoire : Attention, le programme est « l’Europe 1848 – 1945 ». Ce programme n’est pas forcément identique aux autres concours que vous préparez, prenez donc garde à ne pas faire d’impasse.
      • Mon avis sur le programme : Du printemps des peuples à la fin de la seconde guerre mondiale, qui a déchiré l’Europe, ce programme est extrêmement intéressant au regard des changements politiques (au sens des institutions) ayant eu lieu sur la période et au regard d’un prisme particulier, celui de la montée des « nationalismes ».
    • Economie : C’est un programme assez classique qui est proposé. Les candidats de prépa (CPGE) BL et ECE/ ECS devraient se régaler.
      • Microéconomie : Théorie du consommateur, producteur, concurrence pure et parfaite, monopole, oligopole, asymétries d’information, équilibre général et optimum économique
      • Macroéconomie : La croissance économique, le chômage, la monnaie, l’inflation, les politiques économiques
      • Mon avis sur le programme : pas de grosse surprise en terme de programme. Les aspects internationaux ne sont pas évoqués stricto sensu (commerce international par exemple) mais restent en filigrane de thèmes comme les politiques économiques.
    • Sciences Politiques :
      • Le pouvoir politique, l’Etat, les régimes politiques, les partis politiques et les groupes d’intérêt, les mouvements sociaux, le vote, la socialisation politique
      • Durkheim, Marx, Tocqueville, Weber
      • Mon avis sur le programme : Là encore, un programme assez classique, pour lequel je ne peux que vous conseiller mes conseils de lecture en sciences politiques. Le fait de citer des auteurs classiques dans le programme à réviser doit vous inciter à travailler les liens entre ces auteurs et les thèmes.
    • Droit Constitutionnel :
      • Notions fondamentales (L’Etat, les formes d’Etat, la Constitution, le suffrage politique, la séparation des pouvoirs, le contrôle de constitutionnalité).
      • Régimes politiques étrangers (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Espagne, Italie).
      • Institutions politiques françaises (Histoire constitutionnelle française, la Vème République et ses évolutions).
  • Une épreuve de langue : L’épreuve (coefficient 2) est du même type que pour le concours commun de 1ère année avec 3 parties (compréhension écrite, synonymes et essai).
  • Une épreuve de questions contemporaines : Là encore, l’épreuve ressemble au concours commun de première année, avec des thèmes qui sont différents, à savoir :
    • L’éducation : le thème est très intéressant. Pour le préparer, vous pouvez puiser beaucoup d’éléments dans les nombreux travaux réalisés en sociologie (voir les travaux de Marie Duru-Bellat qui a a publié des travaux de vulgarisation et des manuels  sur l’école (voir ICI) et l’éducation, mais aussi des essais et des ouvrages plus techniques (voir ICI)).
    • L’Europe : ce thème est également extrêmement contemporain (débats sur le Brexit, proposition d’Emmanuel Macron de former une « armée européene …). Sur ce thème, je vous invite à délimiter clairement ce qu’on entend par Europe (L’Europe Géographique? , l’Union Européene ? , L’Espace Shengen? …) et à suivre de près l’actualité.
  • Les thèmes du concours de l’année 2020 en questions contemporaines sont la guerre et l’image : Retrouvez mes conseils de lecture dans cet article.

Quel est le calendrier d’admission pour ce concours?

Les inscriptions au concours d’entrée en deuxième année doivent être faite via le site internet dédié :

https://inscription.sciencespo-aix.fr/

Le site indique que les inscriptions démarreront à partir de janvier 2019 et le concours aura lieu le samedi 16 mars 2019. 

Comme à chaque fois, si vous souhaitez passer le concours, je vous invite à vous inscrire au plus tôt et à réserver vos billets de train et d’hébergement, au plus vite 😉

Lexique et définitions du Big Data et du numérique

Lexique et définitions du Big Data et du numérique

Le thème « Le numérique » du concours commun des Instituts d’Etudes Politiques 2019 va vous amener à vous questionner sur de nombreuses innovations et techniques qui font les gros titres de l’actualité (scandale de Cambridge Analytica par exemple). Parmi celles-ci, je vous propose de passer en revue un certain nombre de termes en lien avec le BIg Data.

https://www.lebigdata.fr/wp-content/uploads/2017/07/machine-learning.png

Le Big Data

La traduction du terme Big Data est « Grosses Données ». Il n’existe pas à ce jour de définition officielle du Big Data. La commission générale de terminologie et de néologie a néanmoins proposé une définition. Celle-ci est : « données structurées ou non dont le très grand volume requiert des outils d’analyse adapté ». Au delà des données, lorsqu’on parle de Big Data, on évoque les algorithmes et les modèles créés à partir de celles ci.

Le Data Mining

Ce terme est moins connu que le terme de « Big Data ». Il s’agit de l’analyse tirée des Big data, à savoir le fait de transformer les données en informations, en modèles utiles via le croisement et l’analyse des données. Les big data sont donc la source, la matière première du data mining.

Le Deep learning

Si on traduit littéralement ce terme, on obtient l’ « apprentissage profond ». Il regroupe les dispositifs, méthodes et algorithmes d’apprentissage automatique. Autrement dit, un modèle ou algorithme est conçu pour s’améliorer de lui même en fonction des résultats et des cas d’usage qu’il rencontre. Par exemple, des programmes de reconnaissance d’images (identification des visages sur des photos) deviennent de plus en plus précis au fur et à mesure qu’ils analysent et identifient des images. Ces technologies sont utilisés dans de nombreux domaines, y compris l’intelligence artificielle.

L’IOT (« Internet of Things »)

L’internet des objets consiste en un réseau d’objets connectés capable d’acquérir et d’échanger des données au sein d’un ecosystème. On peut citer les capteurs, boitiers, caméras, bracelets connectés etc. Ce marché est en constant développement poussé le faible prix des capteurs, l’augmentation de la puissance internet etc. Il pose néanmoins de nombreux obstacles et questions (notamment la sécurité, l’utilisation des données, mais aussi la préservation de la vie privée).

Les Dark Data

Les dark data sont des données qui sont stockées par un grand nombre d’acteurs (entreprises, organisations…) , mais qui ne sont pas utilisées dans un but précis ou ne sont pas utiles. Les organisations ont tendance à les stocker pour les revendre, les utiliser éventuellement dans le futur etc. Elles sont un problème important notamment pour la préservation du secret et de la vie privée.

Y-a-t-il d’autres thèmes que vous souhaitez voir définir? Laissez moi vos questions en commentaires.

5 erreurs à éviter sur le Thème « Le Numérique »

5 erreurs à éviter sur le Thème « Le Numérique »

Réviser l’épreuve de questions contemporaines du concours commun de Sciences Po avec quelques films

Réviser l’épreuve de questions contemporaines du concours commun de Sciences Po avec quelques films

Comme vous le savez certainement si vous comptez passer le concours commun des Instituts d’Etudes Politiques, les thèmes de l’épreuve de questions contemporaines pour 2019 sont « Le secret » et « Le numérique ».

J’ai évoqué avec vous dans plusieurs articles des pistes de lecture pour l’été sur « Le secret » et « Le numérique ». Passons maintenant aux sources cinématographiques avec les films, séries et documentaires que vous pouvez regarder pour une immersion en douceur, sur ces deux thèmes.

Les films, documentaires et séries sur le thème « Le Secret »

Pentagon papers, film de Steven Spielberg

Ce film traite d’un sujet historique. La diffusion des Pentagon Papers, des documents militaires classés secret défense et révélés par la presse (Le journal Washington Post). Ce document met en évidence des faits cachés à l’opinion publique américaine sur la situation durant la guerre du Vietnam, et montre un double discours des administrations américaines. Cette histoire débouchera sur le scandale du Watergate et la démission du président des Etats-Unis, Richard Nixon. Une excellente occasion de réviser le programme de questions contemporaines, et d’histoire.

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L’espion qui venait du froid, film de M. Ritt

Ce film est tiré du roman (du même titre) de John Le Carré. Il se passe pendant la guerre froide et illustre parfaitement l’univers de l’espionnage, du contre-espionnage et des services secrets. Il traite de la manipulation d’un agent britannique à des fins de contre-espionnage. Je vous conseille de lire le livre qui est considéré comme un des chefs d’œuvre en termes de romans policiers et d’espionnage.

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Les hommes du président, film d’A. J. Pakula

Ce film est un classique de l’histoire du cinéma, avec 4 oscars remportés, et deux acteurs mythiques, Dustin Hoffman et Robert Redford. Il traite du scandale du Watergate et raconte l’enquête des deux journalistes du Washington Post ayant enquêté sur cette affaire et ayant remonté la piste du plus grand scandale politique des Etats-Unis.

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La vie des autres, film de F. H. von Donnersmarck

C’est un très joli film qui traite de l’espionnage par un agent de la Stasi d’un couple d’artiste est-allemand. Peu à peu, l’officier allemand chargé de la surveillance du couple va en réalité protéger l’homme qu’il est censé espionner en falsifiant ses rapports. Une illustration intéressante des systèmes de surveillance dans des sociétés autoritaires, et une très jolie fin.

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Les films, documentaires et séries sur le thème « Le numérique »

Nothing to hide, documentaire de Marc Meillassoux

Ce film documentaire franco-allemand, évoque le sujet de la surveillance de masse. Il utilise l’exemple d’un homme Mister X et montre les données et informations personnelles qu’on peut retirer de son ordinateur, services en ligne, applications mobiles etc. Ce documentaire cherche à battre en brèche l’argument souvent avancé du « Je n’ai rien à cacher ». Ce film peut également servir à illustrer les intrusions dans la vie privée (pour le thème du secret).

The social Network, film de D. Fincher

Le film raconte la création du réseau social Facebook par Mark Zuckerberg. Il est adapté du livre La revanche d’un solitaire – la véritable histoire du fondateur de Facebook. Son slogan illustre le thème du film, « on ne peut pas avoir 500 millions d’amis sans se faire quelques ennemis » et montre les coulisses de la création de l’entreprise.

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Ready Player One, film de S. Spielberg

Le film est l’adaptation du roman d’Ernest Cline, Player One. Il s’agit d’une dystopie (récit d’anticipation sociale décrivant une société terrifiante). Un système mondial de réalité virtuelle, l’OASIS, est devenu une société virtuelle. Son fondateur et créateur annonce qu’il léguera sa société et sa fortune à la personne qui trouvera l’easter egg caché dans l’oasis. Une course s’engage alors.

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Big Data, les nouveaux devins, enquête de François Lescalier (ARTE)

Ce documentaire décrit une innovation majeure impactant tous les domaines du numérique et de nos vies actuelles, Le Big Data (littéralement les « grosses données » : les méthodologies d’exploitation des données). Cette innovation constitue certainement une évolution majeure du numérique, actuellement en cours. Le reportage est accessible sur You-Tube

Citizenfour, documentaire de L. Poitras

Ce documentaire traite des révélations d’ Edward Snowden sur le scandale d’espionnage mondial de la NSA. Ce documentaire a reçu de nombreuses récompenses. Il décrit le système de surveillance mondiale généralisé. Sur ce sujet, je vous conseille également le livre Google contre Wikileaks. Comme toutes les références liées aux révélations au sujet de la NSA, ce film illustre un danger du numérique, mais peut également illustrer le thème du « Secret ».

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Les Livres à lire sur le thème « Le numérique »

Les Livres à lire sur le thème « Le numérique »

Les thèmes de l’épreuve de questions contemporaines du prochain concours commun des Instituts d’Études Politiques ont été publiés il y a peu par le réseau Sciences Po. Pour 2019, les thèmes de questions contemporaines retenus sont :

Je vous propose d’évoquer ensemble 5 livres à lire pour appréhender rapidement les enjeux de ce thème.

1 ) La société numérique en question(s) de Isabelle Compiegne.

Ce livre est une parfaite entrée en matière pour le thème « Le numérique ». Il est composé de fiches pratiques sur des thèmes intéressants pour le concours des Instituts d’Études Politiques : l’impact du numérique sur le pouvoir, sur la sociabilité. La question de la liberté et de la surveillance, ainsi que l’impact sur les manières de penser des individus.

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2 ) La vie algorithmique : critique de la raison numérique de Fabrice Flipo, Michelle Dobré, Marion Michot.

Ce livre aborde un pan précis du sujet lié au numérique : le développement et la transformation du numérique vers un monde d’algorithme. Il étudie le passage vers un paradigme de quantification et de marchandisation des data.

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Sur ce thème, vous pouvez également lire le temps des algorithmes de Serge Abiteboul et Gilles Dowek.

3 ) La postmodernité a l’heure du numérique de Michel Maffesoli et Hervé Fisher

Ce livre propose la confrontation de deux visions du numérique et de ses impacts. D’une part, le numérique est il une chance ou une menace? Les deux penseurs évoquent d’autre part un thème particulièrement important pour l’épreuve de questions contemporaines : l’impact du numérique sur le monde des idées.

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4 ) La nouvelle servitude volontaire : Enquête sur le projet politique de la Silicon Valley de Philippe Vion-Dury.

Ce livre traite d’un thème que j’avais abordé dans mon article sur la présentation des thèmes de l’épreuve de questions contemporaines. Derrière les aspects techniques des grandes innovation du numérique, se cachent également des conceptions philosophiques que l’auteur décode.

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5 ) La face cachée du numérique : l’impact environnemental des nouvelles technologies de Fabrice Flipo, Michelle Dobré et Marion Michot.

Le numérique impact de nombreuses composantes de la société : l’économie, le social, l’environnement. Ce livre aborde l’aspect des impacts du numérique sur l’environnement.

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