Catégorie : Culture Générale

Comment intégrer Sciences Po Lyon en 2ème année ?

Comment intégrer Sciences Po Lyon en 2ème année ?

Sciences Po Lyon a créé depuis 2018 un concours spécifique pour intégrer l’IEP en deuxième année. Le concours s’intitule « concours sciences sociales » et ouvre 50 places pour de nouveaux étudiants.

Mon analyse du thème 2025 et mes conseils de lecture sont accessibles dans cet article

Qui peut intégrer ce concours?

Le concours d’entrée en deuxième année est ouvert aux étudiants ayant 60 ECTS en fin d’année universitaire (Le concours se déroule en mars, vous devez avoir validé les 60 ects en juin).

Le public visé est essentiellement les étudiants ayant suivi un parcours en sciences sociales. Les cursus universitaires étant très variés, tous comme le nombre de disciplines rattachées aux sciences sociales, il peut convenir à un grand nombre de candidats :

  • Les élèves de classes préparatoires aux grandes écoles :
    • Hypokhâgne et khâgne : tous les élèves de classes préparatoires littéraires ont des matières liées aux sciences sociales (histoire et géographie pour les prépa littéraires A/L , histoire, géographie, économie et sociologie pour les classes préparatoires B/L lettres et sciences sociales).
    • Étudiants en classe préparatoire aux écoles de commerce (prépa ECE et ECS) : un enseignement en histoire économique, géographie et sociologie est proposé aux étudiants et sert de base pour réussir le concours sciences sociales.
  • Les élèves issus de cursus en sciences sociales en université. Il peut recouvrer les disciplines suivantes :

Quelles sont les épreuves et le programme?

Les modalités pratiques liées au concours « sciences sociales » sont décrites sur le site internet dédié.

Ce concours a une particularité intéressante. Il est en effet composé de deux épreuves axées autour d’un thème commun, et d’une épreuve de langue.

Deux épreuves sur le thème commun :

  • une épreuve sur ouvrage : le jury choisi un ouvrage en lien avec le thème retenu, que le candidat devra lire et étudier. L’épreuve consiste en 3 questions sur l’ouvrage et/ou le thème (et bien sur les liens entre l’ouvrage et la littérature en sciences sociales dédiée à ce thème). Cette épreuve dure 2 heures et a un coefficient 3.
  • Une épreuve de dissertation de sciences sociales sur le thème retenus. L’épreuve dure 3 heures et a également un coefficient 3.
  • Une épreuve de langue (compréhension écrite, synonymes, essai). L’épreuve dure 1h30 est a un coefficient 2.

Le thème retenu pour cette année est « Marchés et coordination sociale » et l’ouvrage à étudier est suivant :

La société du matching, de Melchior Simioni et Philippe Steiner 2024; Pages : 174; Collection : Essai; Editeur : Presses de Sciences Po. ISBN : 9782724642605 au prix de 16€. Commander l’ouvrage ICI 

La société du matching
Commander l’ouvrage

Le concours aura lieu en mars 2025.

Comment réussir le concours d’entrée en 2ème année? Nos conseils

1) Anticiper vos démarches et vos révisions

Le concours d’entrée en deuxième année ayant lieu en mars, les inscriptions doivent être finalisées en janvier ou février. Je vous conseille de noter dès à présent les dates (date de concours, date limite d’inscription) dans vos agendas afin de pouvoir anticiper au maximum les sujets liés à la logistique (réservation du logement et/ou des moyens de transports), à l’inscription au concours etc.

Autre point important, les concours d’entrée aux instituts d’études politiques attirent beaucoup de candidats, et la totalité d’entre eux va acheter l’ouvrage à étudier pour le concours. L’éditeur de l’ouvrage peut vite se retrouver en rupture de stock, surtout pour des ouvrages universitaires traditionnellement tirés à peu d’exemplaires. Je vous conseille également de commander au plus vite l’ouvrage afin d’éviter des délais engendrés par une rupture de stock, et pouvoir commencer la lecture.

Commander l’ouvrage du concours 2025 dès à présent ICI.

2) S’efforcer d’adopter une approche pluri-disciplinaire

Même si les thèmes choisis par le jury peuvent avoir une dominante en terme de rattachement disciplinaire, il ne faut pas oublier que le concours s’intitule « sciences sociales ». Je vous invite donc à ne pas limiter vos révisions à une seule spécialité, même si elle semble particulièrement étudiée par une discipline en particulier. La richesse des sciences sociales réside en effet dans le croisement des approches et des angles de vue pour analyser un phénomène.

Par exemple, le thème « pauvreté » est a priori surtout étudié par la sociologie avec de nombreux ouvrages et études liées à ce sujet. Cependant, les autres disciplines des sciences sociales ont de nombreux éclairages à faire valoir sur ce sujet :

  • Économie : approches théorique de la pauvreté (marché du travail), analyse des inégalités (voir les travaux de Thomas Piketty par exemple)
  • Sciences politiques : analyse des politiques publiques à destination des pauvres, participation politiques des pauvres (voir les travaux de Daniel Gaxie sur le cens caché par exemple),
  • Géographie : répartition spatiale des pauvres, flux de population pauvres
  • Histoire : histoire de la pauvreté, de son acceptation par la société (étudier par exemple l’histoire des workhouses au Royaume-Uni).

Il est donc nécessaire de mixer les approches disciplinaires pour obtenir une note correcte. Pour vous distinguer et avoir une excellente note, appuyez-vous sur votre/vos spécialités en détaillant les approches sur lesquelles vous avez le plus de connaissances.

3) Ne pas limiter ses révisions aux thèmes abordés dans l’ouvrage choisi

Le fait que deux épreuves portent sur le même thème peut porter à confusion les candidats. Le livre porte généralement sur une partie, voire une sous-partie du thème étudié. Il faut donc éviter de se focaliser uniquement sur le thème de l’ouvrage mais le mettre en perspective de l’ensemble du thème étudié. Par exemple, sur le thème « pauvreté« , le livre à étudier porte uniquement sur les pauvres jeunes et sur la politique sociale. Une préparation solide pour le concours nécessite de préparer le thème dans son ensemble et de ne pas se limiter aux aspects étudiés dans l’ouvrage.

Sur le thème « Marchés et coordination sociale”, au programme du concours 2025, il faudra travailler le thème dans son entièreté, d’un point de vue économique et sociologique, et non pas se limiter au thème traité dans l’ouvrage.

Cela demande de considérer le thème comme étant un thème de culture générale ou de questions contemporaines. Je vous conseille sur ce point de partir de la feuille blanche pour planifier vos révisions sur ce thème.

4) Replacer l’ouvrage à étudier dans la littérature globale du thème

Les attendus pour un concours d’entrée en 2ème année ne sont pas les mêmes que pour un concours d’entrée en 1ere année. En particulier, le jury sera particulièrement attentif sur une épreuve sur ouvrage que le candidat puisse mettre en perspective l’ouvrage dans les grands enjeux et débats théoriques et pratiques du thème étudié.

Dans ce cadre, il me semble important de réfléchir aux éléments suivants lors de votre lecture :

  • Quels sont la/les contributions de cet ouvrage au thème étudiés ?
    • Apporte t il une confirmation/infirmation d’une théorie?
    • Décrit il un phénomène nouveau?
  • Quelle est la vision ou le courant théorique (l’école de pensée, ou la philosophie) dans lequel s’inscrit l’ouvrage ?
  • La thèse défendue dans l’ouvrage a t elle des contradicteurs ou des opposants ? Quels sont ils ?
  • Quelles sont les limites éventuelles de la thèse défendue dans l’ouvrage ? Les limites méthodologiques?

Une véritable préparation doit intégrer ses éléments pour que vous puissiez argumenter au sujet de l’ouvrage étudié.

Concrètement, je vous conseille de faire 3 lectures de l’ouvrage à étudier :

  • une première lecture normale, sans prise de note,
  • une deuxième lecture visant à ficher l’ouvrage, à réaliser une fiche de lecture complète, suivant le plan de l’ouvrage.
  • une troisième lecture visant à répondre et à documenter les éléments de problématisation repris plus haut.

5) Ne pas négliger l’épreuve de langue

Le risque sur un concours de ce type est de se focaliser sur le thème étudié, qui par définition est très vaste et demande beaucoup de travail (plusieurs lectures d’un ouvrage, connaitre en détail un thème de concours…). Néanmoins, il ne faut pas négliger l’épreuve de langue, même si son coefficient est le moins important (coefficient 2 contre coefficient 3 pour chacune des deux autres épreuves).

En effet, la majorité des concours de Sciences Po et des Instituts d’Études Politiques se jouent sur la note en langue, qui est une matière extrêmement discriminante. L’écart entre le dernier candidats admis et le candidat suivant est généralement très mince (voir les rapports de jury). Je vous recommande donc de ne surtout pas prendre l’épreuve de langue à la légère.

Si vous passez également ou avez passé le concours commun, l’épreuve est exactement la même. Appuyez vous sur le travail réalisé dans ce cadre pour gagner du temps !

Idées de sujets sur les thèmes « La guerre » et « L’image »

Idées de sujets sur les thèmes « La guerre » et « L’image »

Vous avez été nombreux à me demander par mail ou via les commentaires des idées de sujets sur les thèmes de questions contemporaines du concours 2020 de l’IEP d’aix (concours d’entrée en deuxième année). Pour rappel, les thèmes sont cette année « la guerre« , et « l’image » (voir mes conseils de lecture dans cet article).

Et vous avez parfaitement raison puisque s’entrainer (en condition réelle) est le meilleur exercice pour acquérir les bonnes compétences pour intégrer un Sciences Po. Si vous n’avez pas le temps de bloquer plusieurs heures pour réaliser entièrement le sujet (jusqu’à la rédaction complète d’une copie), je vous conseille a minima de réaliser les étapes d’analyse du sujet, de problématisation, l’ébauche de plan et la rédaction de l’introduction.

Idées de sujets croisés

Comme souvent, les thèmes de questions contemporaines peuvent donner lieu à des sujets croisés, auquel il est intéressant de se préparer avant le concours. Je vous en propose trois. Les deux premiers sujets sont attendus, mais le troisième est un peu moins dans le thème de l' »image ». Cependant, la question de l’opinion publique (un sujet régulièrement abordé en science politique ou en culture générale) permet de mobiliser des réflexions liées à l’image et ses perceptions.

1/ La guerre de l’image

2/ L’image est-elle une arme ?

3/ Peut-on gagner une guerre sans gagner l’opinion publique?

Idées de sujets sur le thème de la guerre

Y a-t-il des guerres légitimes?

Qui gagne les guerres?

Comment sortir de la guerre? [ Ce sujet a été donné en histoire au concours de Sciences Po Paris, sur lequel j’ai fait une analyse. Il a beaucoup de résonances contemporaines avec les difficultés des puissances occidentales à sortir des lieux de conflits récentes ]

Peut on vraiment gagner une guerre?

Les nouvelles guerres/guerres sans armes/sans soldats/sans victimes.

Idées de sujets sur le thème de l’image

Faut-il sauver les apparences ?

Peut-on encore maitriser son image ? / Possède-t-on encore son image ?

Les images montrent-elles toujours la réalité ?

Les films à voir sur le thème Révolutions

Les films à voir sur le thème Révolutions

Comme chaque année, je vous propose dans cet article une liste de film à regarder sur le thème « Révolutions » pour l’épreuve de questions contemporaines du concours commun des iep de province 2020 et 2021.

Cette liste présente quelques avantages. Le premier vient du fait que regarder un film vous permet de « travailler » un thème sur votre temps libre, en vous détendant. Attention, cependant. Je vous conseille tout de même de réaliser une fiche lorsque vous regardez un film en rapport avec le thème, de la même manière que vous le feriez pour un livre ou un article scientifique.

Le deuxième avantage vient du fait que citer un film pour illustrer un argument ou une idée vous permet de vous distinguer des autres candidats et de diversifier vos exemples.

Dernier avantage pour les plus déterminés et les plus courageux d’entre vous, cela peut être l’occasion de travailler la langue étrangère que vous avez choisi pour le concours. Rien ne vous empêche en effet de regarder les films dans la langue choisie pour le concours, que ce soit en version sous titrée ou non.

1) Les films de Serguei Eisenstein

Ces films ont largement été utilisés à des fin de propagande par l’URSS (et vous pourrez ainsi également citer ceux-ci pour illustrer votre copie d’histoire par exemple sur la propagande soviétique). Parmis les films d’Eisenstein, je vous recommande  » Octobre  » (1927) ,  » Le cuirassé Potemkine  » (1925) et Ivan Le Terrible (1946)

Acheter les films d’Eisenstein.

2) Viva Zapata de Elia Kazan

Ce film, dont le scénario a été écrit par John Steinbeck, relate la vie du révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata. Ce leader de la révolution mexicaine de 1910 défendait les paysans sans terre mexicain. Outre l’exemple historique, le film vous permettra également d’argumenter sur le fait que l’accession au pouvoir corrompe (ou pas, dans le cas de Zapata tel que représenté dans le film) les idéaux révolutionnaires d’origine.

Acheter le film Viva Zapata.

3) Spartacus de Stanley Kubrick

Ce peplum de Kubrick retrace l’histoire de la révolte des esclaves à Rome. Ce film, dont les deux scénaristes étaient victimes de la chasse aux sorcières, est également un film politique dans le sens où ses créateurs ont adapté l’histoire pour en faire une illustration de la lutte des classes. Ce film est également un des meilleurs peplum.

Acheter le film Spartacus

Qu’est ce que le jury de Sciences Po attends de vous?

Qu’est ce que le jury de Sciences Po attends de vous?

Lorsque j’ai commencé à réviser pour intégrer un Institut d’Etudes politiques, en terminale, je me suis focalisé sur un point particulier : l’accumulation de connaissance. J’ai commencé à ficher des livres, des manuels etc… mais je suis passé à côté d’une étape fondamentale dans ma préparation au concours. Et j’ai raté les concours cette année-là ! Cette étape importante était de m’interroger sur les attendus du jury, ses critères d’évaluation, et donc sur les compétences que je devais travailler, au-delà de la seule accumulation de connaissances théoriques.

Lors de mes échanges avec les lecteurs, je m’aperçois qu’une part importante d’entre vous se focalise sur les livres à lire, les chapitres à ficher… au lieu de se demander concrètement sur quels aspects ils doivent travailler en priorité. Cet article a donc pour objet de vous présenter les aptitudes et compétences que vous devez acquérir et développer pour réussir le concours de Sciences Po.

                Cet article n’a pas pour but de vous dire de ne pas ficher de manuels ou acquérir des connaissances théoriques sur les thèmes des différents concours. Les concours des IEP sont très sélectifs et vos connaissances sont un prérequis indispensable. Mais c’est le strict minimum pour ne pas être éliminé. Tous les candidats sérieux auront appris les connaissances et références incontournables des programmes d’histoire, de culture générale ou de questions contemporaines. Là où vous pourrez (et devez) faire la différence, c’est sur votre capacité à mettre en évidence les qualités que recherche le jury.

1) Votre capacité à problématiser

C’est la première chose qu’évaluera le correcteur, et cette partie constituera près de la moitié de votre note finale. Il est donc primordial de travailler cet aspect des choses. Une copie avec une bonne problématique et peu de références sera mieux notée qu’une copie ayant beaucoup de références mais pas de problématisation ou une fausse problématique. Le meilleur moyen de travailler cet aspect est de vous entrainer de la manière suivante :

  • Tout d’abord, en travaillant en condition réelle, sur des sujets (par exemple, sur mes propositions de sujets sur le thème « Le secret ») : bloquez vous un créneau, et réalisez une analyse du sujet comme si vous étiez le jour du concours. A ce stade, vos connaissances ne sont pas importantes. Vous pouvez problématiser des sujets et des thèmes sur lesquels vous n’avez pas de connaissances théoriques. L’objectif est de s’entrainer à déceler des contradictions, et à formuler des problématiques.
  • Ensuite, lorsque vous aurez acquis une certaine habitude et des réflexes, en imaginant des exemples de sujet. S’interroger sur les sujets qui pourraient tomber peut-être une bonne méthode puisque conditionne votre esprit à chercher des sujets réellement intéressant (donc avec une problématique).

Il est d’autant plus important de travailler votre problématisation que le jury arrivera très facilement à voir si vous avez ou non analysé et problématisé votre sujet : il lui suffira en effet de lire uniquement votre introduction. Retrouvez ici mes conseils pour faire une introduction percutante.

2) Votre capacité à argumenter

Le deuxième point sur lequel le jury va vous évaluer est votre capacité à argumenter, à défendre les positions que vous prenez lors de votre raisonnement. Autrement dit, il s’agit d’être convaincant dans les idées que vous détaillez dans vos parties et sous-parties (que vous soyez en accord ou en désaccord avec celles-ci). Pour cela, un moyen efficace de montrer votre capacité d’argumentation est d’opter dans la rédaction de chaque paragraphe pour une structure du type « Idée / argument / fait et exemples ».

Par exemple, vous décidez d’appuyer votre raisonnement en faisant un paragraphe sur l’idée que le secret est un fondement et un prérequis de la démocratie [c’est l’idée du paragraphe]. Vous illustrez cette proposition par les arguments suivants : il ne peut pas y avoir de démocratie sans liberté d’opinion (argument 1) et l’expression du vote de chaque citoyen ne peut se faire que si le vote est secret (argument 2). Ensuite, chacun des arguments peut être illustré par un ou plusieurs exemples. Pour illustrer l’argument que la démocratie suppose un vote à bulletin secret pour fonctionner, vous pouvez prendre un exemple dans lequel un vote à bulletin non secret provoque des tentatives d’influence ou d’intimidation.

Idéalement, dans un paragraphe dans lequel vous défendez une idée, vous étayez celle-ci par 3 arguments différents, eux même soutenus par 3 exemples (plus ou moins détaillés). Mais ce schéma des 3 arguments et 3 exemples n’est que rarement respecté en pratique, dans les conditions du concours.

3) Votre capacité à analyser

Une autre compétence que vous devez développer est votre capacité d’analyse. Celle-ci vous servira tout d’abord pour analyser le sujet qui vous sera posé. Elle vous servira également à soutenir votre argumentation, notamment en tirant les bons enseignements des exemples et des arguments que vous évoquez.

Pour retrouver les conseils pour améliorer votre analyse du sujet, je vous invite à lire la partie que je consacre à l’analyse des termes du sujet dans mon article sur l’introduction.

Là encore, comme pour votre capacité à problématiser, la meilleure clé pour développer votre capacité d’analyse est de vous entrainer sur des situations réelles. Pour cela, vous pouvez travailler sur des analyses de sujets, mais également sur des points d’argumentation. Par exemple, prenez l’idée que le secret est un fondement de la démocratie et chercher tous les arguments que vous pouvez trouver sur cette idée. Ensuite, faites la même chose sur l’idée inverse (ie. Que le secret est néfaste et détruit la démocratie, y compris dans ses fondements).

4) Votre capacité à synthétiser

Votre capacité d’analyse doit être travaillée en parallèle de votre capacité de synthèse. La dissertation que vous allez réaliser le jour du concours est en effet aussi un exercice de synthèse. Vous devez être en capacité de hiérarchiser les idées, arguments et exemples que vous avez réunis avant de rédiger votre dissertation. L’idée est de pouvoir passer plus de temps lors de vos développements sur les points qui sont réellement importants.

Développez les arguments et les exemples les plus importants, et contentez vous de mentionner ou de développer de manière moins poussée les autres arguments. La manière que j’utilisais était très simple. Sur mon brouillon, je listais l’ensemble des idées, arguments et exemples que j’avais trouvé sur le sujet. Ensuite, je numérotais chaque idée pour savoir très précisément celles sur lesquelles insister et les autres.

Au niveau de la hiérarchisation, vous pouvez prioriser les arguments en fonction de leur force, en fonction des références que vous avez sur le sujet, en fonction de votre connaissance du sujet etc.

5) Votre capacité d’érudition et votre capacité à être original

Dernier point, et qui peut avoir son importance pour vous démarquer des autres candidats, c’est votre capacité d’érudition et votre originalité. Les concours des Sciences Po sont des concours extrêmement sélectifs et la majorité des candidats maitriseront les connaissances incontournables sur le thème ou le sujet que vous devez traiter. Le jury vous attendra d’ailleurs sur les références incontournables du sujet qui est posé.

En revanche, vous pouvez faire une vraie différence en étant original, en suscitant la curiosité du jury. Cela peut passer par des exemples/références/arguments auxquels on ne pense pas de prime abord sur un sujet quelconque et que vous mobilisez à bon escient. Cela peut passer par un type d’exemples bien particulier (je vous propose parfois dans mes conseils de lectures, des ouvrages littéraires, ou des articles sur les films). On peut penser à des tableaux, pièces de théâtre ou encore des exemples sur le monde animal (sur le thème de la révolution, vous pouvez peut-être construire une fiche sur les luttes dans les groupes animaux par exemple).

Conclusion

Accumulez des connaissances, mais pensez également à travailler l’ensemble des points que j’ai développé dans cet article. Cela fera une vraie différence le jour J !

Comment faire une introduction percutante ?

Comment faire une introduction percutante ?

L’article d’aujourd’hui traite d’un sujet particulièrement important dans l’optique de la réussite de votre concours : l’introduction de votre dissertation.

C’est en effet la partie la plus délicate de votre composition. Il s’agit tout d’abord de la première impression que le correcteur aura de votre travail, et il convient donc de soigner celle-ci. Pour avoir corrigé à plusieurs reprises des copies de concours blancs, force est de constater que, à la fin de la lecture de l’introduction, le correcteur a déjà une idée précise de la fourchette de note qu’il attribuera à la copie. L’introduction est ensuite la partie de la dissertation qui révèle si les étapes d’analyse du sujet et de problématisation ont été réalisées. Une introduction sans réelle problématisation sera généralement extrêmement plate et banale à la lecture. Une introduction avec une analyse partielle ou erronée du sujet (et des mots-clés qui le compose) sera également immédiatement identifiée et décèlera un hors sujet, ou un traitement partiel de celui-ci.

1) Respectez les étapes et les attendus de l’introduction

La dissertation est un exercice qui est défini par un certain nombre de règles formelles que vous devez impérativement respecter. Ne pas suivre la forme demandée conduira le correcteur à vous sanctionner. Les attendus indispensables de votre dissertation sont les suivants : une analyse et une définition des termes du sujets, une problématique pertinente et l’annonce du plan de votre argumentation (donc de la dissertation).

a) L’accroche du sujet

L’accroche de l’introduction n’est à mon sens pas indispensable et est à réserver uniquement si vous tenez une « bonne accroche » (pertinente et originale). Mieux vaut ne pas vous forcer à intégrer une accroche plutôt que de faire une accroche banale voire inexacte (évitez les poncifs du type « de tout temps, …  » ou  » Les gens pensent généralement que … « ).

b) l’analyse des termes du sujet

Cette étape est le prérequis indispensable à la construction de votre problématique et c’est une étape qui ne doit pas être négligée. Une analyse trop rapide peut vous faire rater un aspect du sujet ou même vois conduire à un hors-sujet. À titre personnel, je recommande de passer minimum 20 à 30 minutes sur cet aspect. Une analyse rigoureuse vous permettra de plus de construire une problématique pertinente.

Le moyen que j’utilisais pour l’analyse du sujet était de réécrire l’intitulé exact du sujet au milieu d’une feuille de brouillon, et de passer en revue un à un chaque mot du sujet, sans en oublier aucun. Certains sont bien entendu beaucoup plus importants que d’autres mais cette méthode permet de n’en publier aucun. La deuxième étape était de définir chaque mot, puis de me poser les questions suivantes « pourquoi ce mot a-t-il été utilisé? » et « quel autre mot aurait pu être utilisé? ». Les éléments importants sont notés sur la feuille de brouillon et reliés au mot étudié. Cela évite d’oublier des aspects importants du sujet, et surtout cela permet de se mettre dans une posture de recherche de problématique. Le fait de se demander pourquoi tel ou tel mot a été utilisé met en effet votre esprit dans une optique de recherche de la question suivante « pourquoi le jury m’a posé cette question? ».

c) une problématique pertinente

Si votre étape de définition des termes du sujet et votre analyse de celui-ci a été faite rigoureusement, vous serez vite en capacité d’identifier pourquoi le jury vous a posé ce sujet (et pas un autre). Il y a généralement plusieurs raisons pour laquelle le jury choisit un sujet au détriment d’un autre : la première est que le sujet présente une ou des problématiques intéressantes (et le jury attends alors de vous que vous identifiiez celle-ci et proposiez une réponse argumentée et pertinente, et non pas une réponse « café du commerce »), la deuxième est que le sujet présente un ou des enjeux importants (par enjeu, je veux dire un problème plus vaste et plus important qui se cache derrière le sujet. Par exemple, derrière le thème du secret peut se cacher un enjeu plus important qui peut être les fondements de la démocratie), le troisième est que le sujet choisi doit permettre d’échelonner les notes attribuée de manière efficace (il ne faut pas oublier que le but du concours est de « trier » les candidats).

Un bon moyen de mettre en évidence une problématique est de trouver une opposition interne au sujet. Celle-ci peut provenir directement de l’intitulé du sujet si c’est une question, de l’opposition ou du rapprochement entre deux termes du sujet etc. etc.

Attention cependant aux problématiques trop évidentes ! Je vous donne un exemple de sujet : L’individu contre la société. A première vue, la problématique qui vient vite à l’esprit est l’opposition entre l’individu d’une part, et la société qui tend à le contraindre. C’est d’ailleurs certainement la problématique qui émergera de la majorité des copies. Si vous avez appliqué la méthode d’analyse du sujet que je vous ai suggéré, vous allez devoir vous pencher sur le terme « contre ». Pourquoi le jury n’a pas intitulé le sujet « l’individu et la societé »? Et surtout, que recouvre le contre? Est-il uniquement une opposition ou ne peut-on pas comprendre « l’individu contre la société » au sens d’être appuyé, d’être adossé? (je suis appuyé contre un mur, par exemple). Vous voyez bien que chaque mot du sujet peut avoir son importance et faire évoluer la problématique que vous soumettrez au correcteur.

d) L’annonce du plan

Ai-je vraiment besoin de détailler cette étape? Il faut juste expliquer en quelques phrases le plan que vous allez suivre. Je vous déconseille les très scolaires « Dans un premier temps, … « , que vous pouvez facilement remplacer par une phrase du type « Si [le diplôme peut être vu comme un facteur d’inégalités importantes sur le marché du travail], [les nouvelles formes de travail montrent que son rôle se réduit…..] » .

2) Allez à l’essentiel

L’introduction étant la partie la plus importante de votre copie, n’ayez pas peur de développer celle-ci. Vous pouvez sans problème réaliser une introduction d’une page et demi, et en tout cas jamais en dessous d’une page. Je vous conseille néanmoins d’aller à l’essentiel lors de la rédaction de celle-ci, en évitant notamment les phrases trop alambiquées. Celle-ci doit être agréable à lire, et bien souvent cela passe par des phrases courtes, bien construites et reliées entre elles par des connecteurs logiques. Deux points me semblent particulièrement importants à retenir.

Le premier est assez simple à comprendre. Votre correcteur aura certainement un paquet de copie important à corriger. Vous ne savez pas si votre copie sera la 83ème copie de sa journée, ou s’il corrige celle-ci le soir, après une longue journée. Il y a de grandes chances que de nombreux candidats utilisent des arguments similaires, des références communes etc. etc. Il est possible qu’au moment de la lecture de votre copie, son esprit soit un peu moins concentré. Écrivez donc dans un style simple pour lui faciliter la tache. Cela lui permettra de mettre rapidement en évidence que vous avez bien défini les aspects du sujet, et mis en évidence une problématique.

Le deuxième tient au fait que la fonction de l’introduction n’est pas la même que les autres parties de la dissertation. Posez-vous la question de ce qui est évalué dans votre travail ( je ferai un article détaillé à ce sujet) : -Introduction : on cherche à évaluer votre capacité d’analyse du sujet, et votre capacité à formuler un problème.

-Développement : c’est votre érudition (les connaissances, références, exemples…), ainsi que votre capacité à argumenter qui sont évalués.

-Conclusion : c’est votre capacité de synthèse qui est évaluée.

On voit bien que le but de l’introduction n’est pas de montrer que vous maitrisiez beaucoup de références, mais uniquement de montrer que vous savez mettre en évidence une problématique et cadrer le sujet. Vous pouvez (et vous devez) faire simple à ce stade de la dissertation.

3) Travaillez sur la fluidité et l’originalité

Si les deux étapes précédentes sont acquises pour vous et ne vous posent pas de problèmes particuliers, vous pouvez vous atteler à améliorer ces deux derniers points, qui vous permettront de sortir du lot. J’insiste cependant sur le fait qu’il est indispensable de maitriser l’analyse du sujet et de la problématisation avant de vouloir travailler sur ce troisième volet.

Une des complexités de la rédaction d’une bonne introduction réside dans le fait qu’il faut définir les termes du sujet et faire émerger une problématique sans pour autant que cela soit trop « mécanique ». Il est donc impératif de travailler de manière fine votre introduction et je vous conseiller de rédiger celle-ci en intégralité au brouillon, pour construire un enchainement fluide depuis la définition des termes jusqu’à la problématique. Le moyen que j’utilisais pour vérifier que mon introduction était agréable à lire était de relire celle-ci, dans ma tête, mais comme si je devais la lire devant une assemblée de personnes.

Dernière axe de progrès, enfin, l’amélioration de votre originalité, pour vous démarquer. Cela peut se faire via le choix de références, l’utilisation de citations, l’utilisation d’exemples variés et qui sortent des sentiers battus. Le but est que le jury se rappelle de cette copie qui citait Molière sur un sujet n’ayant a priori pas de liens. Vous pouvez pour cela vous aider de références littéraires ou cinématographiques (voir par exemple mon article sur les références sur les révolutions ou le secret qui incluent des œuvres littéraires ou mon article sur les films : réviser l’épreuve de questions contemporaines avec quelques films ), en faisant par exemple une fiche avec les citations qui peuvent être utiles.

Analyse des sujets de questions contemporaines du concours commun 2019

Analyse des sujets de questions contemporaines du concours commun 2019

Les sujets de l’épreuve de questions contemporaines du concours commun 2019 sont :

– Faut-il tout dématérialiser ?

– Les institutions démocratiques peuvent-elles reposer sur le secret ?

Quelques réflexions et enseignements sur les sujets proposés :

Méthodologie de la dissertation et de l’analyse de sujet

La première chose qui m’a frappé en lisant les sujets de cet année, c’est la manière dont ils ont été formulé. Le sujet sur le numérique commence par « Faut-il … ? » et le sujet sur le secret est de manière indirecte un sujet du type « Peut-on … ? »

Ce type de formulation est typique des sujets de philosophie de terminale, et nécessite, pour ne pas faire de hors sujet (ou de traitement partiel du sujet) de bien analyser ces deux intitulés de questions, en particulier sous leur double sens : « Faut-il » veut dire à la fois « Est-il nécessaire … ? » et « Est-il moral … ? » ; « Peut-on » veut dire à la fois « Est-on capable … ? » et « A-t-on le droit … ? ».

                A mon sens, la formulation des sujets est un signe que le jury du concours ne souhaite pas désavantager les candidats de terminale par rapport aux candidats de niveau bac+1 ou les candidats ne faisant pas de prépa par rapport aux candidats issus de prépa. Un candidat sérieux de terminale, ayant assimiler la technique de dissertation en philosophie me semble parfaitement armé pour analyser et problématiser les sujets. L’étape de problématisation du sujet étant la plus importante pour obtenir une bonne note, il me semble que c’est un bon signe pour tous les candidats travailleurs et sérieux 😊

un sujet « classique » et un sujet plus « complexe »

Le deuxième élément que je retiens est la présence d’un sujet « attendu » et d’un sujet un peu plus complexe (en apparence). Les thèmes de culture générale ou de questions contemporaines comportent généralement des types de sujets « classiques ».

C’est le cas du sujet portant sur le thème du secret cette année. Le rôle paradoxal du secret dans le fonctionnement des démocraties était le thème central et attendu cette année. Lorsque je vous avais proposé des idées de sujets pour préparer le concours sur le thème du secret, je vous avais d’ailleurs proposé deux sujets à travailler sur l’articulation entre secret et démocratie.

                Le deuxième sujet en revanche, paraît un peu plus « complexe » de prime abord, et en tout cas moins facilement abordable.

Généralement, les candidats (en particulier les moins bons candidats) s’orientent vers les sujets « simples » ou « classiques ». Il devient donc plus difficile de « sortir du lot » quand on choisit un sujet simple. L’autre danger est aussi de choisir un sujet a priori « simple » et de partir vite sur un plan en analysant pas assez le sujet et donc de passer sur certains aspects (c’était un risque important cette année, voir mon analyse du sujet plus bas).

Vous l’avez compris, je conseille généralement de s’orienter vers le sujet « complexe » 😊

Des sujets qui permettent un « échelonnement » des notes.

Le troisième enseignement que je tire des sujets du concours commun 2019, est qu’ils permettent un échelonnement des notes en termes de correction, avec 3 catégories de copies :

  1. Un premier tiers de copies pour lesquels l’analyse du sujet n’est pas suffisante, en particulier l’analyse des double sens inclus dans la formulation, mais aussi l’analyse, la définition des autres termes. Comment problématiser le sujet « Les institutions démocratiques peuvent-elles reposer sur le secret ? » sans interroger les aspects juridiques qui régissent/réglementent/définissent une démocratie. Une démocratie repose en partie sur le secret. (Peut-on parler de démocratie si le vote n’est pas secret ?). Dans ces cas-là, votre copie a de forte chance d’être en deçà des attentes au concours et de se voir attribuer une note inférieure à 8/20 au mieux.
  2. Un deuxième tiers de copies ayant analysé le double sens des questions, défini et problématisé le sujet, de manière correcte, avec un plan basique (oui / non) etc. Vous vous trouverez alors dans le troupeau des candidats lambda, avec une note de 8/20 à 12/20
  3. Un troisième tiers de copies émanant de candidats ayant fait une analyse poussée et complète des sujets. Je trouve que les sujets proposés provoquent assez facilement des décalages entre un candidat normal et un bon candidat. Sur les deux sujets proposés, voici selon moi les deux termes qui vous permettaient de faire réellement la différence et sur lesquels il fallait insister et baser votre réflexion et votre problématique :

Faut-il tout dématérialiser ?

Le mot qui fait toute la différence est le mot « tout ». Le sujet ne demande pas s’il faut encourager ou limiter la dématérialisation. L’enjeu porte plutôt sur la manière de définir ce qui doit ou ne doit pas être dématérialisé. Et c’est là que le sujet devient intéressant. Comment définir concrètement les modalités et les choix en termes de dématérialisation ?

Les institutions démocratiques peuvent-elles reposer sur le secret ?

A mon sens, le terme important et qui risque d’être oublié est le terme « institution ». La définition sociologique d’une institution est une structure qui tend ou qui vise à se reproduire. Si le fonctionnement démocratique tend à promouvoir des principes de transparence en termes de fonctionnement des institutions, la logique même des institutions (leur propre survie/reproduction) les pousse à adopter des comportements ou des stratégies contraires à leur missions initiales. C’est là tout l’enjeu du sujet. La démocratie est un système politique qui est constamment en tension entre le respect de ses principes et sa nécessaire « survie » face à d’autres logiques.

Comment réviser la culture générale en 1ère ou en 2nde ? Les livres à lire en priorité

Comment réviser la culture générale en 1ère ou en 2nde ? Les livres à lire en priorité

Les difficultés de l’épreuve de culture générale

L’épreuve de culture générale est l’épreuve reine du concours de Sciences Po, et des Instituts d’Etudes Politiques, quels que soit le concours d’entrée visé.

Les IEPs de province ont certes modifié le libellé de l’épreuve de culture générale en la rebaptisant « questions contemporaines », mais elle n’en demeure pas moins sur le fond une épreuve de culture générale (avec une orientation plus axée sur l’actualité contemporaine, et un champ délimité par les thèmes au programme).

Cette épreuve est une des épreuves les plus difficiles parce qu’elle demande deux caractéristiques dont les candidats manquent souvent :

  • Le temps :  L’épreuve de culture générale, sans programme prédéfini, et avec des champs de connaissance tirés de tous les domaines intellectuels, artistiques, scientifiques etc. est une épreuve difficilement « bachotable ». Elle ne s’acquiert pas en lisant un manuel de culture générale, précisément parcequ’il n’y a pas de programme défini, et que la qualité qui est demandé aux candidats est de faire des ponts entre matière, approches et courants artistiques pour comprendre, expliquer les enjeux d’un sujet. Cela demande du temps et la majorité des candidats aux concours de Sciences Po n’en ont pas (bac à préparer en parallèle, révisions des autres matières etc)
  • La transversalité : Maitriser des connaissances variées, lire les livres des auteurs importants, écouter des émissions ou aller à des expositions sur des sujets extrêmement variés permet de faire des ponts entre sujets et d’apporter des éclairages différents et féconds sur un sujet en particulier. Pour réussir Sciences Po, on vous demande à la fois d’être philosophe, économiste, sociologue, historien etc. à un bon niveau et … de ne pas trop l’être. Vous devez être précis, connaître réellement les théories, œuvres et sujets dont vous parlez, mais sans en être un spécialiste pointu et faire une dissertation sous un seul angle académique/artisitique. Là encore, force est de constater que les candidats sont généralement peu préparés à cette exigence. Au lycée, les cours sont généralement très segmentés et les ponts entre matières rarement mis en avant.

Si vous visez Sciences Po, il est donc plus que nécessaire de vous y prendre tôt et pour cela, les lectures des classes de 1ère et de 2nde seront un bagage fort utile pour préparer, et réussir les concours des Instituts d’Etudes Politiques.

Mes conseils de lecture pour commencer à réviser Sciences Po dès la classe de seconde ou de première.

Cette liste comporte des livres relativement courts, accessibles en termes de raisonnement, et de vocabulaire et qui vous serviront de « boîte à outil » à la fois pour le concours de Sciences Po et du baccalauréat.

D’une manière générale, même si un concours porte sur un ou plusieurs thèmes (comme le concours commun des Ieps par exemple), le fait de maitriser une palette large de connaissance permet de faire des liens entre sujets ou de s’en sortir quand vous rencontrez un sujet en marge d’un thème. Je conseille donc ces classiques (tous assez courts en termes de nombre de pages) à l’ensemble des candidats aux concours des IEPs.

Karl Marx et Friedrich Engels, Le manifeste du parti communiste

C’est un ouvrage court, de vulgarisation, de résumé de la pensée de Karl Marx. L’intérêt principal de la pensée de Karl Marx et que celle-ci développe une vision, une idéologie universelle (c’est-à-dire qu’elle permet d’analyser toute sorte de phénomènes humains, donc pour le candidat à Sciences Po, toutes sortes de sujets de culture générale). L’ouvrage est également une mine à citations, en particulier la première phrase «  L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes » et la dernière phrase « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». En plus d’être un livre « théorique » c’est également un livre « historique » en ce sens qu’il a permis la diffusion de la pensée marxiste par le monde.

Lire le Manifeste du parti communiste.

Jean-Paul Sartre, l’Existentialisme est un humanisme

Ce livre est issue d’une conférence de Jean-Paul Sartre, qui y explique les fondements de sa théorie philosophique, l’existentialisme (le fameux « L’existence précède l’essence ». Ce livre permet d’appréhender des thèmes de culture générale comme le devoir et la liberté. Il vous sera également utile pour préparer l’épreuve de philosophie du bac.

Lire l’Existentialisme est un humanisme

Claude Levi-Strauss, Race et Histoire.

Claude Levi-Strauss est un anthropologue et philosophe français. Il est un des membres fondateurs du mouvement intellectuel du « structuralisme ». Ce petit livre permet de s’initier à des thèmes souvent évoqués en culture générale, comme la culture, et en particulier l’ethnocentrisme et le racisme. L’ouvrage défend les interactions entre cultures : « Tout progrès culturel est fonction d’une coalition entre les cultures. »

Lire Race et Histoire

Ernest Renan, « Qu’est-ce qu’une Nation ? »

Là encore, cet ouvrage est la retranscription d’une conférence donnée par Ernest Renan (philologue français), qui a pour objet le thème de la Nation. Cet ouvrage permet de mettre en évidence deux visions opposées de ce qu’est une nation : une vision « du sang » sur le modèle de la nationalité allemande notamment et une vision « du souhait » qui est devenu l’emblème d’une conception française de la nationalité, celle du « plébiscite de chaque jour » (ie. la volonté de vivre ensemble). Cette distinction permet d’apporter des éclairages intéressants sur tous les sujets liés à la question de nation, de vivre ensemble.

Lire Qu’est ce qu’une Nation 

Machiavel, Le Prince

J’ai déjà évoqué avec vous ce livre, qui est considéré comme le premier ouvrage de Sciences Politiques, dans les livres à lire sur le thème du secret. C’est une excellente preuve du fait que les livres classiques sont généralement mobilisables sur de nombreux sujets de culture générale ou de questions contemporaines. Dans ce livre Machiavel donne des conseils sur le pouvoir au Prince et en ce faisant évoque de nombreux sujets en lien avec le pouvoir et l’Etat.

Lire Le Prince

Consulter la fiche de lecture

Fiche de Révision de questions contemporaines: Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)

Fiche de Révision de questions contemporaines: Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)

Je vous propose aujourd’hui une fiche de révision sur le thème du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Celle-ci pourra vous être utile pour préparer l’épreuve de questions contemporaines du concours commun des IEPs (thèmes « Le Numérique« , mais aussi « Le secret« ).

Bref historique sur le thème de la protection des données personnelles.

La France a été un pays précurseur sur la protection des données personnelles avec la « loi Informatique et Liberté » adoptée en 1978. A l’époque, l’élément déclencheur de cette loi est un projet de l’INSEE visant à interconnecter des bases de données à partir du numéro de Sécurité Sociale (le NIR) qui soulève des débats autour de la liberté individuelle et le « flicage » des citoyens. Cette loi aboutit également à la création de la CNIL.

En 1995, la protection des données fait l’objet d’une directive européenne (voir ici).

En 2016, un règlement européen, le RGPD est adopté.

Les principaux changements apportés par le RGPD.

  1. Le principe d’ « accountability » qui consiste en un changement de paradigme majeur dans la mesure où les entreprises et institutions devront mettre en œuvre un cadre de conformité lié à la protection des données. Celles-ci devront prouver qu’elles sont en conformité au niveau de la protection des données personnelles (et ce n’est pas le plaignant qui devra prouver que l’institution est en cause). on parle donc « d’inversion de la charge de la preuve ».
  2. RGPD intègre également de nouvelles obligations (exemple : nommer un Data Protection Officer, exemple tenir un registre des traitements).
  3. RGPD augmente le niveau des sanctions en cas de manquements. Avant son adoption, les sanctions étaient de 300 000€ maximum. Avec RGPD, elles peuvent atteindre 4% du chiffre d’affaires.
  4. RGPD met en place de nouveaux droits pour les personnes (droit à l’effacement, droit à l’oubli, droit à la portabilité).

Les règles et obligations introduites par RGPD.

Les règles concernent :

  • l’interdiction de récolter des données personnelles sans raison
  • l’obligation de définir une durée de conservation des données (à l’expiration, celles-ci doivent être soit anonymisées, soit supprimées, soit archivées).
  • Le respect des droits des personnes
  • La sécurité du traitement des données

Les obligations détaillées sont les suivantes :

  • La tenue d’un registre des traitements : celui ci doit lister l’ensemble des traitements de données de personnes en indiquant notamment la finalité du traitement (pour quoi est-ce que j’utilise cette donnée?), les personnes concernées, la durée de conservation etc.
  • La gestion des droits des personnes : via la mise en place de procédures et d’outils.
  • La désignation d’un DPO dont le rôle est précisément de veiller au respect du droit des personnes.
  • L’obligation d’engager les sous-traitants gérant pour son compte des données personnelles (via des clauses par exemple).
  • L’analyse des risque en terme de sécurité des données
  • La notification obligatoire des violations constatées sous 72 heures.

Les nouveaux droits créés avec le RGPD

Droit à l’oubli : suppression de certaines données personnelles (par exemple des moteurs de recherche)

Droit à la portabilité des données

Droit d’obtenir réparation en cas de préjudice : les citoyens concernés par un manquement d’un organisme gérant des données personnelles pourront demander une indemnisation

Droit de ne pas faire l’objet d’une « décision individuelle automatisée » (= droit qu’un robot ne prenne pas de décision à notre sujet).

Lexique et définitions sur le numérique (suite) : Intelligence artificielle, blockchain, RGPD…

Lexique et définitions sur le numérique (suite) : Intelligence artificielle, blockchain, RGPD…

Je vous propose aujourd’hui une suite à mon article sur le lexique des termes liés au domaine du numérique. Ce thème, au programme de l’épreuve de questions contemporaines du concours commun, contient de nombreux termes techniques liés soit aux innovations et aux technologies, soit aux règlementations et aux enjeux liés à celle-ci.

L’intelligence Artificielle (« IA »)

L’intelligence artificielle concerne l’ensemble des techniques qui visent à permettre à une machine de simuler l’intelligence. Les domaines d’application sont extrêmement vastes (Cela va des programmes informatiques de jeux d’échecs, aux assistants personnels intelligents, et aux robots). Ce domaine a été développé grâce aux travaux d’Alan Turing, dans les années 1950. L’amélioration des puissances de calcul des processeur, ainsi que des techniques algorithmique et du volume de données disponibles permettent depuis les années 2000 une augmentation considérable des champs d’application. Les enjeux et questions posées par l’émergence de l’IA sont nombreuses : les machines peuvent elles penser et être intelligence?  (pouvoir est entendu ici comme « être capable » mais aussi « avoir le droit »). Le développement des dispositifs d’intelligence artificielle posent des questions morales mais également en terme de responsabilité. Par exemple, de nombreux débats existent autour des voitures autonomes. (s’il y a un accident, qui est responsable? ou encore comment la machine intègre t elle des considérations morales ou éthiques?)

La Blockchain

Cette technologie a connu un écho international avec l’émergence des crypto-monnaies, dont le bitcoin. Au delà de ce champ d’application, cette technique permet une révolution importante, qui est de créer ou de permettre l’émergence de systèmes d’échanges, d’archivage, ou de contractualisation sans l’intervention d’un « tiers de confiance ». Il s’agit en effet d’un système de cryptographie via l’émergence d’un consensus entre les pairs présents dans la blockchain. Pour parler simplement, l’ensemble des échanges (transactions, échanges, contrats, … ) sont accessibles par tous les acteurs de la blockchain à tout moment, et ne peuvent être modifiés sans consensus/validation de ceux ci. A partir de cette technologie, on peut mettre en place des systèmes financiers, des cadastres etc. qui sont publics et non centralisés. L’émergence de cette technologie pourrait donc représenter un danger pour certaines institutions (par exemple les notaires, ou les banques qui endossent actuellement ce rôle de tiers de confiance).

RGPD (Le Règlement Général sur la Protection des Données)

Il s’agit d’un règlement de l’Union Européenne qui régit les données à caractère personnel (leur collecte, leur utilisation, leur maîtrise…). Il vise à protéger l’utilisation des données personnelles via un certain nombre de dispositifs comme par exemple l’encadrement du profilage, la demande du consentement explicite lors de la collecte de données, le droit à l’oubli… RGPD a été promulgué en 2016 et peut déboucher sur des sanctions financières importantes pour les organisations qui ne seraient pas en règle (jusqu’à 4% du chiffre d’affaires pour une entreprise).

Vous pouvez consulter ma fiche de synthèse ICI.

La CNIL

La Commission Nationale Informatique et Liberté est une institution administrative française visant à protéger les citoyens vis à vis de l’informatique. Elle possède six missions principales : « informer, réguler, protéger, contrôler, sanctionner, anticiper ».

Sujets de questions contemporaines sur le thème du « secret »

Sujets de questions contemporaines sur le thème du « secret »

Un bon moyen de savoir si vous êtes prêts pour le concours est d’essayer d’imaginer des sujets que pourrait vous poser le jury, ou même d’imaginer le sujet que vous donneriez si vous deviez le choisir.

C’est un exercice qui est loin d’être évident lorsqu’on est absorbé par ses révisions et qu’on cherche à accumuler des connaissances et des références. En effet, définir le sujet sur lequel vont plancher plusieurs milliers de candidats nécessite à mon sens deux qualités essentielles :

  • Avoir du recul sur le sujet : c’est-à-dire y avoir réfléchi en profondeur, mais en ayant réussi à synthétiser les grands enjeux et débats qui font que ce sujet est intéressant, et suscite un réel débat.
  • Avoir une vision transversale du sujet : l’épreuve de questions contemporaine est à la frontière de nombreuses matières académiques, et les candidats (ainsi que les correcteurs) ont des appétences ou des spécialisations différentes. Il convient donc de choisir un sujet qui ne favorise pas tel profil au détriment d’un autre (exemple : ne pas choisir un sujet purement philosophique ou purement sociologique), un sujet transverse à plusieurs matières.

Faire cet exercice en tant que candidat ne pourra que vous être bénéfique puisque vous allez devoir pour cela sortir d’une posture où vous cherchez à rassembler et engranger des connaissances pour une posture dans laquelle vous cherchez à problématiser et à véritablement réfléchir.

Je vous propose donc quelques idées de sujets sur le thème du secret, au programme du concours commun 2021.

Quelques sujets possibles sur le thème le « Secret »

1 ) Le Secret est-il nécessaire ? (Vous pouvez trouver un corrigé sur le thème « Le secret est-il nécéssaire en politique? », ICI)

2 ) Faut-il toujours viser à réduire le secret ? ( Une variante pourrait être « Faut-il toujours viser à limiter le secret ? » )

3) Le secret est-il acceptable en démocratie ?

4) Le secret est-il nécessaire en démocratie ?

5) Le secret est-il en danger ?

6) Comment / Peut- on concilier transparence et efficacité en politique?